L'ALLERGIE AUX MEDICAMENTS

 

 

 

 

 

 

 

L'ALLERGIE AUX MÉDICAMENTS

Introduction :

 

Les médicaments sont des moyens thérapeutiques indispensables pour la médecine contemporaine. Cependant, malgré leurs effets bénéfiques incontestables, ils sont quand même responsables de nombreuses réactions adverses.

Les réactions adverses peuvent être classifiées de la façon suivante :

- réactions adverses prédictibles, survenant chez des patients normaux :

-surdosage

- effet secondaire du médicament (effet connu du médicament, autre que celui visé par notre prescription), tel la somnolence associée à l'utilisation d'un antihistaminique

- effet indirect, en relation avec le médicament ou la maladie

- interaction médicamenteuse

- réactions adverses non-prédictibles, survenant chez des gens susceptibles :

- intolérance

- idiosyncrasie

- allergie (représentant environ 15% des réactions adverses)

 

Les réactions allergiques peuvent se classifier en trois principaux groupes, qui sont détaillés dans la suite du texte; un groupe supplémentaire est inséré dans la discussion suivante, car il parle de réactions pseudo-allergiques, c'est-à-dire que ces réactions ne sont pas médiées par une réaction allergique comme tel, mais que leur présentation clinique ressemble en tout point au premier type de réaction décrit ci-après.

Réactions allergiques de type anaphylactique :

 

Ce sont les réactions les mieux connues, et elles sont médiées par le mécanisme allergique le plus commun, la réaction allergique à anticorps IgE. Les médicaments les plus fréquemment rencontrés dans ce type de réaction sont les pénicillines, les céphalosporines et les sulfamidés. Bien entendu, pratiquement n'importe quel médicament peut être impliqué dans une telle réaction.

Ces réactions peuvent apparaitre durant les premières heures, les premiers jours ou les premières semaines du traitement; elles peuvent aussi survenir après plusieurs traitements antérieurs sans réactions allergiques. Elles se manifestent par un ou plusieurs des syndromes décrits ci-après :

 

- urticaire et angioedème, rash cutané d'une autre nature

- troubles digestifs (nausées, crampes abdominales, vomissements, diarrhées)

- troubles respiratoires (toux, dyspnée, sibillances, éternuements, congestion nasale, prurit oculaire,..)

- chute de la pression artérielle, palpitations, et rarement un décès

 

Une réexposition subséquente au même médicament peut entraîner une réaction similaire, souvent d'apparition plus rapide et parfois pire que la précédente. Cependant un bon nombre d'individus vont perdre leur allergie après un certain nombre d'années (ceci est bien documenté pour la pénicilline).

Réaction pseudo-allergique :

 

Certains médicaments peuvent engendrer une réaction similaire à celle décrite ci-haut, sans toutefois impliquer une réaction allergique médiée par un anticorps IgE. C'est pourquoi on appelle cette réaction "pseudo-allergique": en fait ce sont des réactions appartenant au groupe des réactions idiosyncrasiques.

Les médicaments les plus souvent impliqués dans ce type de réaction sont l'aspirine et les antiinflammatoires, les produits de contraste radiologique (communément appélé à tort "allergie à l'iode"), et les narcotiques tels la codéine.

Réaction de type inflammatoire à complexe-immun :

 

Une réaction d'allergie à un médicament peut se manifester par une réaction inflammatoire, avec température, arthrite, augmentation des ganglions, rash cutanée, pétéchies et ecchymose. Le mécanisme immunologique impliqué ici est différent du précédent, et fait appel à des complexes immuns.

Encore une fois, cette réaction peut apparaître en quelques heures à quelques jours après le début du traitement. Elle peut aussi survenir alors que le patient a déjà reçu le même médicament auparavant sans trouble. Une réexposition au même médicament suite à une réaction antérieure risque fort d'engendrer une nouvelle réaction plus rapidement et plus sévère.

Réaction d'un mécanisme immun mal précisé :

 

Parfois une allergie à un médicament se manifeste de façon plus particulière, soit par un rash cutané, ou une hépatite, ou un infiltrat pulmonaire, ou une inflammation rénale ou une autre manifestation.

Le plus souvent il s'agit d'un mécanisme immunlogique particulier.

 

Il est bien important de bien identifier un médicament auquel on a eu une réaction allergique, car ainsi il est facile de l'éviter par la suite. Dans bien des cas, un allergologue peut aider à faire le diagnostic d'une allergie médicamenteuse, et peut aussi donner de précieux conseils dans le cas de traitement nécessaires avec un médicament auquel on a déjà présenté une allergie antérieurememt.