Les anticorps sont des molécules
protidiques (protéines) présentes en très grand nombre
dans le sang, produites par certaines cellules, les lymphocytes, et agissant
principalement pour défendre l'organisme contre
l'invasion de substances étrangères. Importants constituants
du système immunitaire, les anticorps se trouvent dans le sang de
tous les vertébrés, dans la fraction appelée gammaglobuline.
La synthèse, ou production d'anticorps
se fait lorsqu'une substance étrangère, l'antigène,
pénètre dans l'organisme. Les lymphocytes réagissent
en fabriquant un anticorps ayant une configuration
moléculaire proche de celle de l'antigène afin que anticorps
et antigènes puissent se combiner. Les antigènes les
plus courants sont les bactéries et les virus. Ces antigènes
peuvent pénétrer dans le corps pendant la contamination ou
être délibérément introduits lors de la vaccination
afin de stimuler la production d'anticorps. La fixation des anticorps à
la surface des bactéries, virus ou toxines, peut neutraliser et
éliminer ces organismes pathogènes de plusieurs façons
: en les inactivant directement, en permettant à d'autres cellules
sanguines de les détruire et/ou en augmentant leur sensibilité
à l'effet destructeur de certaines protéines sanguines en
agissant sur leur surface.
Les animaux n'ont pas d'anticorps contre
les substances étrangères qu'ils n'ont jamais rencontrées,
mais ils peuvent en fabriquer lorsqu'ils sont contaminés.
Dans le cas de maladies telles que la
sclérose en plaques et le lupus érythémateux, l'organisme
produit des anticorps contre des composants tissulaires normaux. Le mécanisme
immunitaire peut également être déréglé
par des virus.
Les cinq catégories d'anticorps
connus se distinguent par les lettres M, G, E, A et D; tous sont précédés
de l'abréviation Ig (immunoglobuline) qui est un autre terme pour
dire anticorps. Il existe donc les IgA, IgG, IgM,
IgE et IgD.
On trouve une concentration élevée
d'anticorps dans le sang des personnes présentant une forme de tumeur
maligne appelée myélome multiple. Dans les années
1970, les chercheurs ont découvert comment fusionner les cellules
de ce myélome aux lymphocytes de tissus ayant été
exposés à un antigène. Les cellules hybrides résultantes
(hybridomes) sont capables de produire de grandes quantités d'anticorps
d'un type précis (clones), les anticorps monoclonaux. En sélectionnant
l'hybridome approprié, les chercheurs peuvent obtenir des anticorps
purs qui se combinent à toute substance étrangère.
L'utilisation des anticorps monoclonaux est devenue un outil précieux
en biologie et en médecine, la lignée pure de l'anticorps
pouvant se combiner avec les constituants cellulaires et tissulaires, et
ainsi les marquer ou les identifier. L'utilisation des anticorps monoclonaux
en est au stade expérimental pour l'immunisation, la détermination
des tissus destinés à être greffés (de même
que le groupe sanguin qui est désormais déterminé
pour les transfusions sanguines) et le ciblage de sites spécifiques
dans l'organisme pour l'administration de médicaments.
Pour en savoir plus:
Les anticorps, ou immunoglobulines (Ig)
sont constitués de chaînes polypeptidiques ayant une partie
variable: c'est celle qui est complémentaire
du site antigénique. Cette partie variable est appelée
site anticorps. ces chaînes ont également une partie constante
qui est responsable de diverses activités biologiques des Ig:
_ fixation du complément
_ fixation à certaines cellules
notamment à des basophiles et des mastocytes qui entraine la libération
de médiateurs chimiques.
Certaines de ces Ig sont capable de passage
transplacentaire (les IgG).
Lorsqu'un animal immunocompétent
c'est à dire dont le système immunitaire est fonctionnel
se trouve au contact d'un antigène (bactérie, virus...),
il élabore une réponse anticorps polyclonale: à chaque
déterminant antigénique (molécule de l'antigène
qui induit la production d'anticorps) correspond une réponse anticorps
spécifique. Le sérum de ce animal appelé immunosérum
contient une mixture d'anticorps. Ces anticorps appartiennent à
différentes classes et sous classes d'Ig. Chacun de ces anticorps
est dit monoclonal parce qu'il correspond à un seul déterminant
antigénique. Il appartient à une classe et une sous classe
donnée d'Ig. Il est synthétisé par une population
lymphocytaire homogène dérivant d'un lymphocyte unique.
Bien qu'elles soient hétérogènes,
les Ig ont en commun un certain nombre de caractéristiques structutales
et de propriétés fonctionnelles:
Les Ig sont en général constituées
de 4 chaines polypetidiques:
_ 2 chaines polypeptidiques appelées
H (High)
_ 2 chaines polypeptidiques appelées
L (Ligh)
Les chaines lourdes
Les H ont un poids moléculaire
qui varie entre 40 000 et 70 000. Elles ont des dimentions variables selon
la classe. Les chaines peuvent être de type différent et antigéniquement
différentes.
les différents types (ou sous classes):
IgG: 4 types: gamma 1, gamma 2, gamma
3 et gamma 4
IgM: un seul type noté mu.
IgA: 2 types, alpha 1 et 2
IgE: un seul type noté delta
IgD: un seul type noté epsilon.
Selon la classe, ces chaines lourdes portent
un groupement glucidique plus ou moins important.
Les chaines légères:
Elles ont un poids moléculaire
de 25 000. Elles sont de type antigéniquement différent pour
toutes les Ig.
Elles sont soit
de type kappa soit de type lambda.
Dans une Ig on trouve 2 kappa ou 2 lambda
mais jamais une kappa et une lambda
Pour toutes les Ig, chaque chaine légère
est reliée à la chaine lourde par un pont disulfure et chaque
chaine lourde est reliée à l'autre chaine lourde par un ou
plusieurs ponts disulfure.