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Basidiobolus ranarum

Zygomycète de l'ordre des Entomophthorales,
famille des Entomophthoraceae. (synonyme : B. haptosporus)
EIDAM en 1887.

Description

Morphologie levuriforme.
Rares filaments 8 à 20 µm. de large, non septés.
Les conidiophores courts, donnent naissance à une spore unicellulaire,
de forme conique qui est éjectée à maturité.
Des spores secondaires ou capillospores présentant une protubérance adhésive se forment
et sont libérées de façon passive.
Des zygospores globuleuses à paroi épaisse et lisse, mesurant 30 à 40 µm. de diamètre
présentant des becs de conjugaison peuvent être présentes.

Habitat

L'affection ( Basidiobolomycose ) s'observe en zones tropicales surtout chez les jeunes ruraux
( 85 % des cas ont moins de 20 ans) en Afrique noire ( du Nigéria au Kenya, Ouganda, Burkina-Faso )
en Inde et en Extrème-Orient ( Indonésie, Birmanie ).

Le champignon vit aux dépens de matières organiques animales ( déjections de batraciens, reptiles ) ou végétales.
Mode de contamination : les spores de Basidiobolus sont transportées passivement par des arthropodes
eux-mêmes ingérés par des lézards ( Agames ).
Le champignon se multiplie dans l'intestin de ces lézards.
Contamination par blessures ou piqûres par un végétal souillé par les spores.
L'intervention d'arthropodes piqueurs est possible ou de thérapeutiques particulières,
exemple : soins locaux des blessures au jus de chenille.
Rôle des intramusculaires ( aiguille ).

Pouvoir pathogène


Touche surtout l'enfant de moins de 12 ans.
Les lésions siègent sur les épaules, la racine des membres, les fesses, plus rarement le tronc, la face.
Aspect de dermo-hypodermites fermes, indolores, devenant chaudes et douloureuses lors des poussées.
Parfois aspect de cellulites inflammatoires prédominant aux épaules et aux fesses.
Adénopathies rares.
Evolution chronique, parfois régressions spontanées !

Diagnostic

Biopsies des lésions.

Examen direct : filaments mycéliens non cloisonnés, de diamètre large.
Granulomes eosinophiles, au centre fragments de filaments mycéliens de 8 à 12 µm de diamètre,
vus en section entourés d'un halo éosinophile.
Autour du granulome, infiltration riche en lymphocytes et histiocytes.
Le manchon éosinophile est très évocateur.
C'est le phénomène de "Splendore-Hoeppli".
Il n'y a pas de thromboses vasculaires.

La croissance est rapide sur milieu de Sabouraud sans Actidione, ni antibiotiques.
Ce sont des colonies plates, glabres devenant plissées au centre, couleur blanchâtre
devenant beige grisâtre, revers chamois.
Il existe à distance des colonies satellites dues à l'éjection de spores.
Les colonies se recouvrent d'un fin duvet blanchâtre.
Le tube de culture reçoit sur ses parois des spores éjectées.

Filaments mycéliens coenocytiques ( non septés ) de 8 à 20 µm de diamètre.
Conidiophores courts plus ou moins ramifiés.
Macroconidies globuleuses ( 20 à 40 µm de diamètre ) lisses, éjectées à maturité.
La papille basale est plus ou moins marquée.

Spores adhésives ou capillospores portées par les macroconidies.
Zygospores globuleuses à paroi épaisse ( double paroi ), lisses, avec becs de conjugaison.
Taille de 20 à 50 µm de diamètre.
Pas de spores villeuses.

Diagnostic différentiel

- Conidiobolus coronatus.
- Conidiobolus incongruus.

Données complémentaires

Morphologie sur milieu de Sabouraud :
Sporophore dilaté.
- spore primaire ronde ( sera éjectée ),
- filament : 8 à 20 µm de diamètre.
Zygospore à paroi épaisse formée entre 2 gamétanges avec becs de conjugaison,
mesurant 20 à 50 µm de diamètre, elle est lisse à paroi épaisse.
Spores primaires formant des endospores ( mais pouvant aussi germer ).
Spore primaire qui germe.
Les vieilles cultures contiennent peu de zygospores et de nombreuses chlamydospores
( 20 à 40 µm de diamètre ).

Coupe histologique : lésion sous-cutanée, filament entouré d'une réaction éosinophile,
phénomène de " Splendore - Hoeppli ".
Zygospores avec becs de conjugaison.
Basidiobolomycose.

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