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Trichophyton rubrum duveteux

Apparenté aux Ascomycètes de l'ordre des Onygénales,
de la famille des Arthrodermataceae.
Synonyme : Trichophyton rubrum autochtone.
SABOURAUD en 1911.

Description

Lorsque les macroconidies sont présentes elles ont une paroi lisse et mince avec plusieurs cloisons ( 1 à 10 ).
Elles naissent isolées ou en bouquets et sont de forme variable.
Leur taille varie de 10 à 85 µm sur 4 à 15 µm.
Les microconidies souvent plus abondantes que les macroconidies ont une forme ronde ou piriforme ( 2 à 3 µm sur 3 à 10 µm ).
Des chlamydospores peuvent être présentes.

Habitat

C'est le dermatophyte le plus fréquemment isolé en laboratoire en France ( 50 à 70 % selon les études ).
Strictement anthropophile, il peut se transmettre directement par contact avec des lésions cutanées ou unguéales,
mais le plus souvent la contamination est indirecte : par l'intermédiaire des sols souillés par les squames ou les débris d'ongles infestants
( salles de bain, piscines, salles de sports ) ou par différents objets ( linge de toilette, chaussures, chaussettes ...).

Pouvoir pathogène

Trichophyton rubrum provoque surtout des lésions interdigito-plantaires et des onyxis des pieds ( "pied d'athlète" ).
Il peut donner d'autres lésions : onyxis des mains, pachydermie des paumes de main,
intertrigo des plis inguinaux, épidermophyties circinées avec localisation possible sur toutes les parties du corps.
Toutes ces lésions sont extensives et chroniques, elles ne guérissent pas spontanément.
T. rubrum peut atteindre le poil ( folliculite, sycosis ) et très rarement le cuir chevelu.
Ces atteintes pilaires sont favorisées par l'immunodépression ( traitement local ou général par corticoïdes, immunosupresseurs ...).
Chez les immunodéprimés, les infections sont rapidement extensives
et ont souvent une localisation particulière ( onyxis proximal ).
T. rubrum peut simuler de nombreuses affections dermatologiques comme : acné rosacée, la furonculose,
l'aspect pseudolupoïde du visage, la sarcoïdose, ...

Diagnostic

Il comprend l'examen direct :
dans les squames et les ongles, présence de filaments cloisonnés, spores au niveau des poils le plus souvent ecto-endothrix.

La culture sur milieu de Sabouraud avec ou sans Actidione pousse en 8 jours,
le pigment rouge au verso n'apparait qu'ultérieurement au 12e-15e jour.

L'aspect microscopique est souvent pauvre, nécessitant des repiquages sur des milieux favorables à la sporulation.

En cas de maladie dermatophytique, de lésions cutanées extensives ou de granulomes fongiques intradermiques.

La culture est blanche, duveteuse.
Au départ ( 5e à 6e jour ) se forment souvent des corémies qui disparaissent ultérieurement
formant des colonies duveteuses en forme de disque aux pourtours arrondis avec une élevure centrale.
Au verso se développe le pigment qui peut être caractéristique, rouge vineux ou atypique, brun, noir,
jaune ou en cocarde de plusieurs couleurs.
Le pigment peut manquer totalement, nécessitant des examens complémentaires pour faire le diagnostic.

Les variants de T. rubrum sont nombreux :
- colonies à duvet jaune et pigment jaune au verso
- colonies glabres jaune rouille, stériles, évoquant un T. soudanense
- variété rodhaini, colonies de très petite taille de couleur rouge violette, glabres, évoquant un T. violaceum ( T. rubrum dysgonique )
- les variétés tropicales sont poudreuses, à pigment rouge très marqué souvent plissées et riches en spores ( macro et microconidies ).

Examen microscopique :
Souvent pauvre : quelques microconidies piriformes disposées en acladium.
Ebauches latérales de fuseaux de forme triangulaire.
Rarement présence de macroconidies à paroi mince et lisse de calibre régulier ( "en saucisse" ).

Des études complémentaires sont souvent nécessaires du fait du pléomorphisme fréquent.
Repiquage sur milieux pauvres favorisant l'apparition du pigment et des spores.
Le pH doit être entre 6 et 6,5 pour que le pigment rouge apparaisse.
Les milieux favorables sont nombreux : PDA, milieu au malt, milieu de Baxter.
Le milieu de Borelli peut favoriser aussi le pigment et la fructification;
on peut compléter par la recherche d'une uréase (négative au 8e jour),
par le repiquage sur milieu BCP (pas de virage du milieu, il reste gris-bleu, absence de caséinase ).

On peut également rechercher la perforation du cheveu in vitro ( est négative pour T. rubrum duveteux ).
La sérologie n'est pas réalisée.

Diagnostic différentiel

possible avec :
- avec T. mentagrophytes variété interdigitale,
- avec T. mentagrophytes ( Arthroderma benhamiae qui a des spores piriformes )
- avec T. tonsurans
- variété nigricans des corticoïdes locaux

Données complémentaires

Fréquentes dermatophyties des membres.
Folliculite du bras.
Epidermophytie circinée de l'épaule.
Autocontamination à partir d'un intertrigo du pied.

Souche atypique, pigmentée en jaune.
Les repiquages sur milieux pauvres ont donné des fructifications typiques,
mais l'aspect des colonies reste atypique.

Morphologie sur milieu de Sabouraud : souche atypique, pigmentée en jaune.
Trichophyton rubrum à pigment mélanique.
Pachydermie
Onyxis
Verso de la colonie : pigment disposé en cocarde.
Aspect habituellement rencontré : colonies blanches, duveteuses, pigment rouge vineux au verso.
Verso de la colonie : pigment brun-noirâtre.
T. rubrum var. duveteuse (autochtone)
- Aspect habituellement rencontré : ébauches latérales de fuseaux.

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