LES BACTERIES ANAEROBIES

Retour à l'index de bactériologie.

I- CARACTERISTIQUES
- Pour les bactéries anaérobies, 1'oxygène est toxique . En effet, il faut qu'il y ait absence totale d'oxygène pour qu'elles vivent.
(ATTENTION: A ne pas confondre avec l'aérobie pour lequel 1'oxygène est indispensable).
- Il existe des techniques spéciales d'étude de celles-ci ( toute présence d' présence est exclue ) : en général, on utilise un catalyseur à hydrogène dans un pot étanche contenant les bactéries à étudier; l'hydrogène se fixe alors à l'oxygène et forme de l'eau faisant ainsi disparaître entièrement ce dernier.
Il faut toutefois noter, que la tolérance ou l'intolérance vis à vis de l'oxygène n'est pas toujours totale.
- La culture des bactéries s'effectue entre 48 heures et 10 jours, ce qui est relativement long comparé à la culture des bactéries aèrobies.

- L'habitat : ces bactéries sont physiologiquement très répandues chez l'homme :
- dans les muqueuses ( +++ vaginale )
- dans la profondeur des pores de la peau;
- dans le tube digestif : - dans la bouche;
- dans l'ileum terminal, le caecum et le rectum, 100 000 milliards de bactéries anaérobies cohabitent en toute simplicité. Celles-ci consituent 99% des bactéries présentes contre 1% de bactéries aérobies.

Nb : Il n'y a pas de bactéries anaérobies dans l'estomac; en effet, celui-ci possède un pH très acide et constitue un milieu hostile à la présence de bactéries anaérobies.
Il n'existe pas non plus de bact anaérobies dans le duodénum ainsi que dans le jéjunum.

II- CLASSIFICATION
Il existe environ 400 espèces de batéries anaérobies intéressant la bactériologie médicale.
On les répartit en 3 groupes majeurs :

- Les Coques GRAM + ex : Peptostreptococcus présent de la bouche à l'anus ( quel programme ! ! ! ).

- Les Bacilles GRAM + ex :
- Clostridium présent dans le tube digestif ( ces bactéries sont sporulés et présentent ainsi une forme de résistance notamment contre la température
- Actinomyces (bouche exclusivement);
- Propionibactérium présent dans les pores profondes de la peau ( la bactérie Acnes est responsable de l'acné );
- Les Bacilles GRAM - ex: Bacteroïdes présent tout le long du tube digestif.

III- LES INFECTIONS CAUSEES PAR CES BACTERIES
- Suppurations les germes agissent en association entre eux ou avec des germes aèrobies.
- sus diaphragmatique : le point de départ est la flore anaérobie buccale. On observe des sinusites, des otites chroniques et des caries dentaires entraînant quelque fois elles-même des abcès du cerveau et des pleurésies.
Ex: actinomyces dans l'actinomycose cervico-faciale.
- sous-diaphragmatique : le point de départ est la flore digesive anaérobie. On observe alors des cholécystites ( avec d’autres bactéries ), des péritonites, des appendicites ou des septicémies post-abortum.
La septicémie post-abortum. est due à clostridium perfringens et s'observe lors d'avortements septiques; actuellement, elle ne se voit que très rarement depuis la légalisation de l'avortement.


Remarque :
- Il existe une infection particulière : la gangrène gazeuse due au clostridium perfringens.

C'est essentiellement des complications post-traurnatiques ( causées par les plaies du tube digestif ), ou post-opératoires ( interventions sur l'intestin, sur les hémorroïdes, lors des amputations chez certains diabétiques souffrant d'une mauvaise irrigation, etc... ).

- Pour prévenir cette complication, on réalise une antibiothérapie courte pré-opératoire contre le clostridium perfiingens ( pénicilline).
- Tableau clinique de la gangrène gazeuse :
Il est gravissime et à évolution très rapide due à une pullulation des germes anaérobie.

On observe un crépitement à la palpation causé par la production de gaz du clostridium.
La mortalité de cette pathologie est de 50 à 60 %
- Le diagnostic bactériologique de la gangrène gazeuse se fait par l'isolement du germe grâce à la culture des sérosités.

- Le traitement :
- pénicillines
- oxygénothérapie à caisson hyperbare
- grandes incisions

IV- TRAITEMENT DE CES INFECTIONS
- Il existe une sensibilité aux pénicillines des bactéries anaérobies de la flore buccale. Ainsi, lors des suppurations sus-diaphragmatiques, le traitement préconisé est : pénicilline ou métronidazole ( anti-parasitaire + antibiotique ).
- Il existe également une sensibilité aux pénicillines des bactéries anaérobies de la flore digestive.
Cependant, les bactéroïdes produisent des anti-pénicillinases.

Lors des suppurations sous-diaphragmatiques, le traitement préconisé est : augmentin et ou métronidazole ( ? ).

Remarque : les bactéries anaérobies sont résistantes aux aminosides.


V- PATHOLOGIES

1 ) Les infections digestives
Ce sont des pathologies à un seul germe.
- Le Clostridium perfringens est responsable :
- de toxi-infections alimentaires ( clostridium dans la viande ) dues à la toxine synthétisée par le clostridium;
- de l'entérite nécrosante du jeune enfant ou du nouveau-né.

- Le clostridium difficile :
- comme son nom l'indique, il est difficile à cultiver;
- il est responsable de 1/4 des diarrhées post-antibiothérapie (clindamycine et béta-lactamines ).

- Forme grave : colite pseudo-menbraneuse;
- les toxines produites sont la cytotoxine ( qui détruit la cellule intestinale ) et l'entérotoxine;
- le diagnostic se fait par la mise en évidence de la toxine dans les selles, en parallèle on recherche la bactérie;
- le traitement : vancomycine per os ( anti-gram + ) qui reste dans le tube digestif ( pas absorbée ) et métronidazole ( + utilisé en ce moment par rapport à la vancomycine ).

2 ) Les infections à clostridium produisant des toxines neurotropes :

a) Le tétanos
- Le tétanos est du à la bactérie plectridium tétani.
- L'habitat de cette bactérie est :
- dans le sol ( crottin de cheval)
- dans l'intestin ( homme et animaux )

- La contamination : elle se fait par inoculation après une blessure souillée de terre.
Ensuite, la bactérie se multiplie et reste dans la plaie.
Cependant, la toxine diffuse dans tout l'organisme et entraine une toxi-infection seule responsable de la maladie.
La contamination peut aussi être due à des interventions chirurgicales septiques.
Avec le tétanos, il n'existe pas de relation taille de la blesure - gravité de la maladie.
- La toxine est une exotoxine protéique agissant sur les jonctions synaptiques neuronales; elle empêche ainsi la libération d'inhibiteur des motoneurones.
- L'incubation est d'environ une semaine.
- Signes cliniques : - paralysie spastique.
On observe au début des contractures des muscles des machoires (trismus). Puis, les contractures gagnent tout le corps ( dans les formes les plus graves on peut voir une hyperlordose par contracture des muscles dorsaux ).
Enfin, les contractures gagnent les muscles respiratoires entrainant ainsi la mort.

- Diagnostic biologique :
il est nul ou extrèmement long à obtenir. Le diagnostic clinique est indispensable.

- Le traitement :
- curatif : dans les formes peu évoluées de la maladie, on injecte une antitoxine préparée avec du plasma humain de personnes vaccinées.
- Dans les formes évoluées, on place les gens dans un coma barbiturique et on attend que la toxine s'élimine en quelques semaines.
- préventif : on effectue une vaccination avec une toxine rendue non dangereuse (anatoxine )
Ce vaccin protège pour une dizaine d'années et est très efficace.

Actuellement, il y a 400 cas de tétanos en France par an; il touche principalement les personnes âgées et les étrangers non vaccinés.


b) Le botulisme
Le botulisme est du à la bactérie clostridium botulinum.
- Le botulisme est du à l'absorption d'un aliment contenant la toxine et pas forcément à l'absorption de la bactérie; c'est une intoxination.
Cette toxine est actuellement surtout trouvée dans les conserves familiales ( mauvaise stérilisation lors de la mise en conserve).

- La toxine :
- est thermolabile ( détruite par la chaleur ),
- c’est une exotoxine très toxique ( la plus puissante ),
- il en existe 4 variétés antigèniques,
- elle agit sur les plaques neuro-musculaires et entraine une paralysie ( elle influe sur le métabolisme de l'acétyl-choline ),
- elle résiste au suc digestif.

1 - Signes cliniques :
- assèchement des muqueuses ( œil ),
- paralysie occulaire ( vue trouble, puis mydriase et ptosis ),
- paralysie du voile du palais entrainant des fausses routes,
- paralysie de l'oesophage,
- paralysie du colon ( constipation ),
- rétention urinaire,
- paralysie des membres et respiratoire dans les formes plus sévères.

- L'incubation est de quelques heures à 3 jours.

- Le diagostic biologique : mise en évidence de la toxine dans l'aliment ou dans le sang.
On fait ensuite un test de toxinotypie : on injecte le sang du malade à 4 lots de cobayes chacun protégé par un type d'antitoxine ( A, B, C ou D ). On observe alors la survie d'un seul lot sur 4 correspondant au type d'antitoxine efficace contre la toxine.

- Traitement :
- curatif : réanimation,
- préventif : il existe un vaccin mais il n'est pas très utilisé, le botulisme étant une infection peu fréquente.


coproweb@free.fr

Retour à l'index de

bactériologie.

ge="javascript" src="http://script.weborama.fr/gold.js">