MAIGREURS
DEFINITION
- insuffisances du poids corporel inférieur de 1O % au poids théorique soit un BMI< à 18
- ne doit pas être confondu avec lamaigrissement
- seules les maigreurs constitutionnelles appartiennent à ce cadre rigide
- est donc exclue toute cachexie progressive témoignant dune affection générale (cancer - tuberculose), nutritionnelle (malabsorption) ou endocrinienne (diabète - hyperthyroïdie).
MAIGREURS IDIOPATHIQUES
I. SYMPTOMES
- la maigreur sthénique:
constitutionnelle, plus fréquente chez lhomme
sujets longilignes, à la musculature bien développée
appêtit important
souvent très résistants à la fatigue
caractère familial de cette morphologie
- la maigreur asthénique:
plus volontiers acquise et féminine
sassocie souvant à linsuffisance du pannicule adipeux
morphotype est plutôt gynoïde.
asthénie physique et psychique à prédominance matinale
tendance dépressive
troubles vaso-moteurs et fonctionnels digestifs
MAIGREURS PSYCHOGENES
- toujours acquises
- frappent presque exclusivement la femme
- ne font souvent quaggraver une tendance constitutionnelle
I. SYMPTOMES
- volontiers déclenchées:
- l'anorexie est constante et habituellement reconnue par la malade.
- retentissement sur létat général variable
- signes fonctionnels dystoniques
- conservation constante des règles
II. PHYSIOPATHOLOGIE
- insuffisance dapport alimentaire déterminante
- trouble psychologique bénin et réactionnel sur un terrain prédisposé
III. TRAITEMENT
- psychothérapie et anxiolytiques
- repos physique complet, volontiers hors du domicile.
- régime hypercalorique qui doit :
* atteindre très progressivement la ration dau moins 3OOO Kcalories par jour
* sadapter aux habitudes alimentaires du malade
* éviter lexcès de lipides mal toléré
* être réparti en 5 prises quotidiennes
- on a recours parfois à des cures d'insuline ordinaire
Ce traitement entraîne une reprise pondérale rapide (en un à deux mois) et généralement durable dans la mesure où lobstacle psychologique a été entre temps levé.
ANOREXIE MENTALE
I. SYMPTOMES
Trois symptômes sont associés :
- lamaigrissement est rapide, intense (1O à 2O kilos) en apparence bien toléré (activité physique et intellectuelle conservée, voire exaltée). Mais la patiente examinée nue est cachectique, avec une peau sèche et froide, une hypotension artérielle, une température basse.
- laménorrhée est constante, parfois dinstallation progressive, précédant rarement la chute pondérale, les caractères sexuels sont conservés, la pilosité souvent accrue de manière diffuse.
- le refus alimentaire volontaire est souvent nié par la malade, voire par son entourage, ou camouflé derrière des troubles dyspeptiques divers; les accès de boulimie, de vomissements post-prandiaux sont fréquents; la constipation est habituelle, pouvant entraîner un abus de laxatifs.
II. LE CONTEXTE ETIOLOGIQUE EST TRES PARTICULIER
On retrouve parfois:
- des difficultés de relation avec le couple parental
- une immaturité affective
- des aptitudes intellectuelles
- un mysticisme, un idéalisme, des scrupules
On peut retrouver un facteur déclenchant précis:
- déception
- cure dobésité
- traumatisme psychique
L'activité physique est conservée voire augmentée
III. DONNEES BIOLOGIQUES
- la prolactinémie est normale
- la cortisolémie moyenne et le cortisol libre urinaire sont augmentés
- lhormone de croissance plasmatique est élevée mais lIGF-1 est basse.
- la triiodothyroninémie est diminuée, sans hypothyroidie (TSH et thyroxinémie libre sont normales): syndrome de " basse T3 ".
- les gonadotrophines plasmatiques sont basses ; la réponse à LHRH est nulle ou diminuée pour LH, diminuée ou conservée pour FSH.
- la SBP est augmentée
- hyperlipémie
Dans les formes sévères, il peut exister :
IV. PHYSIOPATHOLOGIE
- lanorexie mentale est dabord un trouble psychologique dont la nature exacte est discutée : symptome de conversion hystérique ou véritable maladie psychosomatique reflètant une crise du développement pubertaire. La structure psychique de ces maladies est variable (hystérie, névrose obsessionnelle, tendance dépressive).
- les anomalies biologiques métaboliques ou endocriniennes ne sont que la conséquence de létat de maigreur. Laménorrhée est liée à une insuffisance gonadotrope par involution hypothalamique fonctionnelle.
V. TRAITEMENT
Lisolement en particulier hospitalier, généralement nécessaire initialement, permet :
- léviction du milieu familial
- le contrôle diététique avec retour progressif à une ration normale
- la mise en train dune psychothérapie, élément essentiel du traitement qui devra être prolongée plusieurs mois ou années.
Après un an d'aménorrhée, un traitement hormonal substitutif est indispensable de façon à prévenir l'ostéoporose
Le pronostic est aléatoire :
- une guérison complète est possible
- léchec thérapeutique demblée est rare, mais témoigne de la profondeur du trouble psychiâtrique.
- possibilité de rechute
- laménorrhée persiste parfois après stabilisation pondérale
- lévolution est mortelle dans 1O % des cas
LIPOATROPHIE GENERALISEE
Maladie exceptionnelle, mais ubiquitaire, elle revêt deux formes:
I. SYMPTOMES
- La lipoatrophie
- disparition quasi-totale du tissu adipeux sur lensemble du corps
- phlébomégalie
- saillie des masses musculaires
- Le diabète
- constant chez ladulte
- absence dacido-cétose
- résistance à linsuline
- Lhyperlipémie
- constante
- volontiers importante
- sérum lactescent et hypertriglycéridémie glucido et lipido-dépendante
- Lhépatosplénomégalie peut être considérable
- Autres signes:
- accelération de la maturation staturale et osseuse.
- anomalies cutanées, neuropsychiatriques, osseuses, cardio-vasculaires (hypertension artérielle)
II. EVOLUTION
La mort est souvent prématurée du fait :