La physiologie peut être considérée comme la science s'intéressant au fonctionnement des organismes vivants et de leurs structures à leurs différents niveaux d'organisation : moléculaire, cellulaire ou organismique. En fin de XXème siècle, la physiologie apparaît donc comme une science de synthèse couvrant un domaine très large, envisageant, à différents niveaux de complexité, les grands systèmes impliqués dans le fonctionnement des organismes et leur intégration à un milieu donné.
Envisager l'ensemble du domaine physiologique dans le cadre ainsi défini représente une tâche énorme, impossible à mener à bien sur les quelques heures de cours généralement allouées à cette science. Des choix doivent donc être faits. Ils peuvent l'être en fonction du type d'organisme : physiologie humaine, physiologie des animaux domestiques, etc. Ils peuvent aussi l'être en fonction de critères d'évolution et d'adaptation de systèmes fonctionnels au sein de différents organismes. Au cours de l'évolution, les organismes vivants, et parmi eux les animaux, ont en effet mis au point une série de solutions pour résoudre les différents problèmes auxquels ils avaient à faire face tant du fait de leur augmentation de complexité que du fait de leur adaptation à des milieux particuliers. Ces solutions, d'un intérêt fondamental, sont le mieux présentées dans le contexte général d'une approche comparée, cadrée sur les relations organismes - environnement.
Les présentes pages, conçues avant tout comme une aide à la compréhension de la physiologie animale est essentiellement envisagée dans cette perspective particulière.
Les organismes peuvent être considérés comme des machineries extrêmement complexes organisées autour des propriétés de quelques composés : eau, quelques ions inorganiques et quelques molécules organiques. Leur évolution fait apparaître deux grandes tendances : 1) une augmentation de complexité de plus en plus importante, 2) une libération de plus en plus grande vis-à-vis des contraintes de l'environnement.
Dans la plupart des cas, ces deux traits évolutifs sont intimement associés. Il est clair par exemple que l'acquisition d'un système musculaire a permis un gain de liberté considérable en dotant les organismes qui le possèdent d'une très grande capacité de mouvement. Ce système n'est cependant pleinement efficace que mis en place dans des structures extrêmement complexes ou les systèmes d'apport de substances aux cellules, de perception et d'intégration des informations, etc. sont eux-mêmes très évolués.
Nous nous efforcerons, dans le cadre de ces pages, d'envisager les systèmes physiologiques dans une approche comparée tenant compte des grandes tendances évolutives et adaptatives. Abordée de la sorte, la physiologie animale devrait être d'intérêt pour tous les biologistes, qu'ils soient zoologistes d'esprit ou orientés vers des domaines médicaux ou appliqués.
Ces pages comportent deux grandes parties, en principe indissociables l'une de l'autre mais qu'il a bien fallu séparer pour des raisons strictement académiques, notamment la facilité de l'exposé. Nous nous intéresserons donc, dans un premier livre, aux aspects organismiques de la physiologie, envisageant quelques "grandes fonctions", comme elles sont appelées couramment. Nous tenterons aussi dans cette approche, d'intégrer l'organisme dans un environnement aux composantes multiples et variables, envisageant les réactions de ces grands systèmes fonctionnels aux contraintes majeures de l'environnement. Nous aborderons ensuite, dans un deuxième livre, les aspects cellulaires et moléculaires directement à la base de ces activités fonctionnelles.
La COPROLOGIE sur le Web Janvier 2000 |