Physiologie de la FÉCONDATION et de la NIDIFICATION

Index général

 

1 Le spermatozoïde

Après l'éjaculation, le sperme reste en contact avec la glaire cervicale, avec laquelle il a pu être plus ou moins mélangé. 

Du fait du pic estrogénique préovulatoire, cette glaire possède au maximum à ce moment précis ses qualités de réceptivité (abondance, filance, limpidité et autres caractères physico­chimiques) aux spermatozoïdes qui fuient l'acidité vaginale. 

Les gamètes mâles (spermatozoïdes) sont capables de vivre plusieurs jours dans une glaire d'excellente qualité et semblent se regrouper dans les cryptes de l'endocol (improprement appelées glandes), d'où ils sont progressivement libérés vers l'utérus et les trompes.

La progression des spermatozoïdes dans le col, la lumière utérine et les trompes est mal connue; elle n'est pas le fait de leur seule motilité, car on trouve des spermatozoïdes dans les trompes quelques minutes après un rapport, laps de temps trop court pour qu'ils franchissent par eux­mêmes cette distance considérable; aussi, les cinétiques utérine et tubaire ont­elles un rôle certain.

Au cours de ce trajet, les spermatozoïdes acquièrent leur pouvoir fécondant grâce à un phénomène de "capacitation" au contact de la glaire et des muqueuses génitales féminines. Les spermatozoïdes morts sont résorbés au niveau des muqueuses, principalement de l'endomètre.

2 L'ovocyte

Après la décharge de l'hormone hypophysaire LH, au quatorzième jour d'un cycle de vingt­huit jours, il apparaît une ouverture sur le follicule ovarien mûr, à travers laquelle le liquide folliculaire s'écoule dans le péritoine en entraînant l'ovocyte. 

Le corps jaune qui se forme sur l'ovaire sécrète très rapidement de la progestérone, qui, entre autres actions biologiques, va entraîner un décalage thermique et faire perdre à la glaire cervicale ses propriétés réceptrices.

A son émission, l'ovocyte est entouré d'une couronne de cellules de la granulosa (corona radiata) et n'a pas achevé sa maturation: il est au stade d'ovocyte II avec 23 chromosomes (22 A + X), après avoir émis son premier globule polaire, et entame sa dernière mitose de maturation. 

Il est entraîné par un courant de liquide péritonéal vers l'orifice externe de la trompe, qui s'est par ailleurs rapprochée de l'ovaire jusqu'à en balayer la surface avec les franges de son pavillon. L'ovocyte migre dans la trompe sous l'action des cils de l'épithélium tubaire et de mouvements péristaltiques, et il est débarrassé de sa corona radiata au cours de ce trajet.

La fécondation

La rencontre du spermatozoïde et de l'ovocyte semble se faire dans le tiers externe de la trompe

Le spermatozoïde, également porteur de 23 chromosomes (22 A + X, ou 22 A + Y) pénètre l'ovule qui achève sa dernière mitose de maturation et émet son deuxième globule polaire. Le spermatozoïde se fixe au niveau de récepteurs spécifiques sur la zone pellucide de I'ovocyte, puis la traverse, et fusionne avec la membrane plasmique de l'œuf; les noyaux (pronuclei) mâle et femelle s'accolent pour reconstituer un œuf à 46 chromosomes, dont le sexe est déterminé par le capital chromosomique du spermatozoïde.

4° La progestation

La progestation est la période de six à sept jours pendant lesquels l'œuf ainsi formé mène une vie libre. Il se divise rapidement et a triplé de dimensions lorsqu'il entre dans la lumière utérine au stade de morula après les trois à quatre jours nécessaires pour franchir les 6 à 8 centimètres qui l'en séparent. 

Cette morula reste ensuite libre dans la lumière utérine pendant trois jours supplémentaires au cours desquels elle passe au stade de blastocyste de trois dixièmes de millimètre de diamètre.

5° Nidation et début de gestation

Le blastocyste entre en contact avec l'endomètre (muqueuse utérine), dans lequel il pénètre le 9e jour après la fécondation, soit vers le 23e jour d'un cycle de 28 jours, car l'ovule ne reste fécondable que pendant quelques heures. 

Son trophoblaste rudimentaire (précurseur du placenta) sécrète très vite de l'HCG, dont la détection est à la base des tests de grossesse, et qui va stimuler le corps jaune: loin de se tarir, les sécrétions estro­progestatives de ce dernier vont augmenter régulièrement et maintenir l'endomètre en place: c'est l'aménorrhée gravidique.

Il faut noter le rôle essentiel du corps jaune et de ses sécrétions hormonales, tant au cours de la progestation (contractions des trompes, nutrition de l'œuf libre par les sécrétions génitales) que pendant la nidation (préparation adéquate de l'endomètre) et le début de la grossesse.


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