La spondylarthrite ankylosante

 

(Référence : Association des paralysés de France. Déficiences motrices et handicaps, Aspects sociaux, psychologiques, médicaux, techniques et législatifs, troubles associés. Paris : Association des paralysés de France, 1996, 505 p., p. 300-301)

 

La spondylarthrite ankylosante (sa ou spa), ou pelvisspondylite rhumatismale, est un rhumatisme inflammatoire chronique qui aboutit, dans ses formes les plus sévères. À une ankylose complète de la colonne vertébrale. La sa touche principalement les sujets masculins et commence le plus souvent chez les sujets jeunes, avant 40 ans. L'évolution est très variable d'un sujet à l'autre.

 

Qu'est-ce que la spondylarthrite ankylosante ?

 

Le terme " spondylarthrite ankylosante " fait valoir l'atteinte élective du rachis (spondyl-), la nature inflammatoire de l'affection (-ite) et son potentiel évolutif particulier (ankylose). La localisation de l'inflammation aux enthèses (zones d'insertion des ligaments, des capsules, des tendons sur le squelette) ainsi que son évolution ossifiante, sont également caractéristiques. La SA fait partie d'un ensemble de rhumatismes inflammatoires apparentés, les spondylarthropathies, dont la fréquence est élevée, voisine de celle de la polyarthrite rhumatoïde ; en France, plusieurs centaines de milliers de personnes sont concernées si l'on inclut une proportion élevée de formes mineures qui peuvent demeurer méconnues.

 

comment se manifeste-t-elle ?

 

Le début est marqué par des douleurs lombaires et des fesses irradiant en arrière des cuisses, dues à l'inflammation du rachis lombaire et, aussi, à celle des articulations sacro-iliaques qui unissent le sacrum au bassin (sacro-iliite ou sacro-coxite). L'horaire douloureux, typiquement inflammatoire, est caractérisé par une recrudescence à la fin de la nuit et le matin ; la raideur qui accompagne la douleur, épouse le même rythme. Des douleurs des talons (talalgies), l'inflammation d'un genou, celle d'un orteil " en saucisse " sont parfois des manifestations de début de la maladie.

L'évolution est irrégulière, souvent avec des périodes de poussée et de longues périodes de mieux être ; elle varie beaucoup d'un cas à l'autre. Dans les cas les plus sévères, on assistera à l'extension de l'atteinte, de façon ascendante, au rachis dorsal, aux articulations du thorax, puis au rachis cervical.

Ainsi, après de nombreuses années d'évolution, la colonne vertébrale sera parfois complètement enraidie et déformée par une cyphose qui incurve le dos et projette le cou et la tête en avant. L'atteinte éventuelle des articulations des hanches (coxite) provoque un enraidissement, voire un flexum (position en flexion irréductible de la cuisse sur le bassin) qui sera aussi un facteur de gravité fonctionnelle et de handicap, de même que l'ankylose thoracique qui diminue la capacité respiratoire.

Signes associés : une atteinte extra-squelettique est fréquente et importante : c'est l'uvéite antérieure aiguë (inflammation d'une partie de l'œil), volontiers récidivante, qui survient à des moments variables de l'évolution. Elle provoque une rougeur et une douleur de l'œil ; elle nécessite des soins spécialisés urgents pour éviter des séquelles compromettant la vue.

 

 

Le diagnostic de la SA repose beaucoup sur la radiographie qui met en évidence la sacro-iliite caractéristique en montrant des érosions des contours articulaires puis la disparition de l'interligne articulaire avec fusion sacro-iliaque. La radiographie montrera aussi des syndesmophytes ou enthésiophytes qui sont des formations osseuses cicatricielles développées à partir des vertèbres, des calcaneums (os du talon)... La découverte d'une SA fera rechercher une maladie apparentée (spondylarthropathie), susceptible de s'accompagner de manifestations rhumatologiques analogues (psoriasis, maladie inflammatoire chronique de l'intestin, antécédents d'arthrite réactionnelle ayant succédé à une diarrhée ou à une infection urogénitale).

 

 

Quelle en est la cause ?

 

La cause précise est inconnue. La SA est liée à la présence, chez les patients, d'un antigène particulier " HLA-B27 " (marqueur retrouvé par prise de sang) qui se transmet héréditairement. Cependant, seule une minorité des sujets possédant cet antigène développeront une spondylarthropathie et il ne s'agit donc pas d'une affection héréditaire à proprement parler puisque seule une prédisposition est transmise de parents à enfants.

 

quels traitements et prise en charge peut-on proposer ?

 

Les ressources thérapeutiques comprennent des moyens médicamenteux, principalement les anti-inflammatoires non stéroidiens qui ont l'inconvénient d'une tolérance gastrique médiocre lorsqu'ils sont pris de façon prolongée. Des mesures d'hygiène vertébrale et la rééducation, en dehors des poussées de la maladie, sont également indiquées. Des traitements locaux (par exemple infiltrations locales de corticoïdes en cas d'arthrite du genou, pose d'une prothèse de hanche en cas de coxite...) seront parfois nécessaires.

La recherche actuellement très active sur les mécanismes immuno-génétiques (B27) de l'affection, ainsi que sur le processus inflammatoire, laisse espérer l'éclosion de nouveaux traitements.

 

Pour en savoir plus

 

Association

ACSAC : Association Contre la SA et ses Conséquences : Clinique de Rhumatologie, CHU Nancy-Brabois, 54511 Vandœuvre-les-Nancy cedex.