L'allergie aux arachides

Quelques propos et commentaires.

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    L'idée de regarder de plus près le problème plutôt complexe de l'allergie aux arachides fait suite à une attention particulière donnée à cette allergie par les médias.
    Cette attention était en partie le résultat d'un grand nombre de publications dans la littérature médicale.
    Les conclusions des auteurs parfois "alarmantes" ou "effrayantes", selon les commentaires de certains. Des reportages dans les médias et magazines comme Time, ou Newsweek etc ... soulignaient ce qui semble être une augmentation de l'incidence de l'allergie aux arachides, sur la nécessité d'interdire les arachides dans certaines collectivités ...
    L'effet de cette attention à l'allergie aux arachides a peu marqué la population chez nous et pourtant ...
    la communauté médicale en semble peu informée dans ma région.

    Il y a un certain calme tant dans la littérature médicale que dans les médias, bien que l'allergie aux arachides soit toujours avec nous comme elle l'a toujours été -- les réactions ne sont pas toutes anaphylactiques, dans bien des cas minimes, survenant surtout chez le très jeune enfant, mais souvent considérées comme potentiellement sévères et traitées comme telles.

    Cette page témoigne des différences intervenant d'un continent à l'autre en fonction des habitudes alimentaires.
    Elle est tout de même destinée à sensibiliser la population sur cette allergie inprévisible, mais aussi dans l'espoir de diminuer les craintes qui ont été générées.

    Historique

    L'histoire de l'allergie aux aliments a deux volets : le développement de l'allergie et sa disparition éventuelle, selon les observations, tant chez l'enfant que chez l'adulte. Les très jeunes enfants avec des allergies alimentaires confirmées au lait, aux oeufs ou au soya, tendent à perdre leurs allergies en grandissant, même dans le cas de réactions anaphylactiques.
    Toutefois, les observations avec certains aliments, tels que les crustacés, les noix et les arachides sont différentes. Selon Bock et Atkins, les enfants avec allergie aux arachides tendent à garder leur allergie pendant très longtemps.
    Fréquence de la survenue de cette allergie :

  • 1) Fréquence surprenante chez les jeunes enfants avant l'âge d'un an
    puis de façon dégressive
    entre un et quatre ans

  • 2) l'allergie persiste

  • 3) les ingestions accidentelles sont courantes (45%)

  • 4) les réactions peuvent nécessiter des traitements d'urgence.
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    Caractéristiques particulières de l'allergie aux arachides :

    - Elle est caractérisée par des symptômes plus sévères que pour d'autres aliments et par des taux plus élevés de symptômes suite à un contact minime. Une sensibilisation occulte, inconnue semble fréquente.

    - Les tests d'allergie et taux sanguins d'anticorps IgE spécifiques à l'arachide (RAST ou radio-allergo-sorbent test) ne sont pas un indicateur de la gravité des symptômes.

    - L'hypersensibilité immédiate aux arachides est une cause fréquente de réactions anaphylactiques et décès chez les enfants et adultes.

    - Des réactions allergiques sévères causées par des aliments ont été rapportées en Suède depuis 1993. Soixante cas, dont cinq décès, survenus durant la première période de trois ans. Plus de 70% de toutes les réactions rapportées étaient causées par les arachides, le soya, les fèves, et les noix incluant les amandes. Dans seulement 13% des cas rapportés, les patients étaient plus âgés que 17 ans ... plusieurs des réactions étaient extrèmement sévères, incluant l'asthme, surtout chez les enfants et adolescents causées par les arachides.

    - Zimmerman et coll. ont rapporté en 1989 un test de RAST positif à l'arachide chez 64 % d'enfants qui n'ont jamais été exposés aux arachides.

     

    re : valeur du test cutané à l'arachide chez des enfants qui n'ont jamais consommé des arachides.

    Il a été rapporté que chez un groupe de 20 enfants (moyenne d'âge de 5.5 ans) qui ont montré un test positif à l'arachide n'avez jamais consommé des arachides en tant que telle.
    Les tests à l'arachide ont été faits soit à cause d'histoire familiale d'allergie à l'arachide, à la demande des parents, à cause de dermite atopique ou associé à d'autres tests d'allergies. Le but de l'étude était d'évaluer la spéficité, la sensibilité du test cutané chez des enfants ayant subi une provocation orale avec l'aliment, challenge aveugle, avec contrôle placebo. Les tests cutanés étaient considérés positfs si la papule mesurait 3 mm > que le contrôle négatif. Tous les enfants avaient un test positif à l'arachide malgré aucune consommation d'arachide, et depuis, diète stricte sans arachides. La provocation (challenge) était offert aux enfants pour évaluer si le test cutané était une indication d'allergie réelle. L'âge moyen des enfants était 5.5 ans. Des 20 sujets, 6 ont eu des challenges positifs. La dimension de la papule aux tests cutanés chez ces six patients était 10.66mm (marge 7-14mm) tandis que chez les enfants avec challenge négatif la papule mesurait 7.57mm (marge 3-15mm). La valeur prévisible positive d'un test cutané de > 3mm était: 33.3%. Cette valeur prévisible augmentait à 46.1% avec un test cutané mesurant > 6mm.Tous les sujets positfs avaient un test cutané > 6mm. On a observé aucune corrélation entre la présence d'asthme, de dermite atopique ou autre allergie alimentaire. On conclut que la faible valeur prévisible d'un test positif à l'arachide chez des enfants n'ayant jamais réagit cliniquement réaffirme le besoin de faire des provocations orales chez ces enfants avant de poser un diagnostic d'allergie franche à l'arachide.

     

    - Alt, Ramesh, and Reisman, lors du congrès annuel de l'American Academy of Allergy, Asthma & Immunology (AAAA&I) en fév. 1997, ont présenté un cas d'anaphylaxie chez un bébé de 6 mois, suite à l'ingestion d'une partie d'un craquelin contenant des arachides. L'histoire ne révélait aucune exposition antérieure aux arachides, mais le RAST est revenu Classe 5 (résultat très élevé !)

    - On estime que l'allergie aux arachides seraient la cause d'un tiers des réactions anaphylactiques traitées à la salle d'urgence.

    - L'anaphylaxie aux arachides est une maladie potentiellement quasi-fatale ou fatale compliquée par le fait que les arachides ainsi que d'autres aliments sont couramment utilisés comme adjuvants dans la préparation d'aliments, ou comme ingrédient caché.
    Les arachides sont souvent ajoutées dans la crème glacée, les biscuits et les amuse-gueules. Les mets chinois, la cuisine orientale en général, les friandises, les soupes, les céréales, les pâtisseries peuvent tous contenir des arachides.

    En fév. 1997, au congrès annuel de l'AAAA&I, selon Norlee et coll. utilisant un test ELISA ('enzyme-linked immunosorbent assay') ils ont analysé des préparations alimentaires pour connaître leur contenu en arachides. Les étiquettes rapportaient soit :
    a) contenant des arachides, comme dernier ingrédient sur la liste,
    b) pouvant contenir des arachides, et
    c) aucune mention d'arachides dans le contenu.
    Résultats pour :
    a): allant de non détectable (ND) à 5000 ppm (parties par million);
    b): ND à 1200 ppm;
    c): ND à 4000 ppm. (on peut détecter des traces d'arachides dans beaucoup d'aliments)

    Brett GM, Bull VJ, Morgan MR rapportent une étude sur les arachides et les graines de sésame en utilisant l'ELISA ... Le problème de la détection d'allergènes "cachés" dans les préparations alimentaires est une souci pour l'industrie de l'alimentation ainsi que pour le consommateur actuellement.
    Qui pourrait bénéficier le plus de telles analyses et de quelle façon ces tests pourraient être disponibles, sont des questions clés pour les évaluateurs d'aliments.

    Dans le numéro d'oct. 1998 de la revue Allergy, Hourihane souligne, devant les réactions sévères reliées aux arachides entre autres ... le besoin d'un meilleur contrôle médical en ce qui regarde l'étiquettage dans l'industrie de l'alimentation et de la restauration

    Les allergies alimentaires, particulièrement à l'arachide, sont une cause fréquente d'anaphylaxie. Aux Etats-Unis, il y a près de 125 décès annuellement dus à l'anaphylaxie reliée à l'allergie alimentaire ...
    L'anaphylaxie est caractérisée par des signes et symptômes respiratoires, cutanés, cardio-vasculaires, et gastro-intestinaux survenant soit seul ou en combinaison.

    - La plus petite dose de protéine alimentaire à laquelle des sujets avec allergie alimentaire ont réagit dans des études de provocation double aveugle, avec groupe contrôle placebo (signifiant que le médecin et le patient ne savent pas si l'aliment ou un placebo [ou rien] est utilisé dans le test [l'aliment et le placebo sont identiques en apparence], et un groupe de non-allergiques agit comme contrôle), est entre 50 et 100 mg. Toutefois, des sujets avec allergie aux arachides souvent rapportent des réactions sévères suite à contact avec des quantités minimes d'arachides, même à travers la peau intacte. Dans un groupe de sujets typiques, très sensibles aux arachides, le seuil de la dose d'arachides varie. Aussi peu que 100 microgrammes de protéine d'arachides peut provoquer des symptômes chez certains sujets ayant une allergie aux arachides.
    Il est possible de dire : " In Peanut Allergy : How much peanut is too much ? " ( dans l'allergie aux arachides : combien est trop ? ).

    - Dans le numéro de sept. 1998 de Clinical and Experimental Allergy, Moneret-Vautrin, et coll. rapportent une évaluation de 142 observations d'allergie aux arachides en France.
    Les manifestations cliniques étaient :

     

    Rance F et Dutau G, co-auteurs de l'article ci-haut de Sept 1998 viennent tout juste de publier (Avril, 1999) "Peanut hypersensitiviy in children" ("L'hypersensibilité à l'arachide chez les enfants") dans Pediatr Pulmonol Suppl. :

     
    Les auteurs concluent : L'hypersensibilité chez des très jeunes enfants soulève des questions au sujet de la façon que la sensibilisation survient. Le diagnostic a été confirmé par "challenge". Les préparations contenant des arachides sont très difficiles à éliminer de la diète à cause d'un étiquetage inadéquat. Un test ELISA, disponible dans bien des pays, peut être utilisé pour déceler l'allergène.
     
     
    Dans le numéro de déc. 1999 du Anaphylaxis Network newsletter, apparaît un article sur l'anaphylaxie alimentaire par le docteur Wesley Burks, de l'University of Arkansas. Voici la traduction d'une partie de ses commentaires: "Il n'est pas rare, particulièrement dans le cas d'enfants allergiques aux arachides qui ont manifesté des symptômes minimes cutanées et gastro-intestinaux en bas âge, d'avoir des réactions généralisées anaphylactiques durant l'adolescence suite à ingestion d'arachides."

     Lien entre les arachides, les noix et le soya

    - En juillet 1998, Sicherer, Burks et Sampson, ont évalué 122 patients (63% de sexe masculin; âge moyen, 8 ans) ayant eu au moins une réaction aigue aux arachides ou/et aux noix (histoire convaincante de réaction portant sur un système de l'organisme survenant en moins de 60 min. suite à l'ingestion) par un questionnaire, examen, et tests sérologiques (sanguins) pour la présence d'anticorps IgE spécifiques à l'arachide. Leurs enquête a démontré ceci :

    Conclusion des auteurs :

    Commentaires :

    Dr. H. Blumer : Au Québec, nous voyons plus de réactions allergiques aux noisettes qu'à d'autres noix. (oct. 1998)
    Voir aussi, un peu plus bas : "Prevalence of peanut and tree nut (TN) allergy in the US determined by a random digit dial telephone survey."
     

     

    Pumphrey et coll. dans le numéro de Sept 1999 de Clin Exp Allergy, "ont évalué le pattern de taux d'IgE spécifique à trois noix ayant un lien de parenté lointain (l'arachide, la noisette et la noix du Brésil) chez des patients de tout age ayant une histoire d'allergie aux noix. De 1994 à 1998: 731 patients (agés entre 7 mois et 65 ans, moy. 6.6 ans) ont montré un taux d'IgE (> 0.35kUA/L) à au moins une des trois noix: 282 à une noix, 130 à deux noix, et 319 aux trois noix. . . des patterns très semblables ont été démontrés dans tous les sous-groupes. . .
    Conclusion : un patient allergique aux noix a des bonnes chances d'avoir un taux d'IgE à une combinaison particulière d'arachide, noisette et noix du Brésil, quelque soit son âge ou sexe. L'augmentation apparente de réactivité multiple avec l'âge peut alors être due à l'exposition à une sensibilité non-provoquée auparavant. La fréquence de spécificité à multiples noix est suffisemment élevée que les patients devraient être évalués pour allergie à une gamme de noix s'ils ont une histoire d'avoir réagit à une noix.
     
     
     
    Re noix 'macadam' :
     
    Au congrès annuel de l'AAAA&I qui a eu lieu à San Diego, du 3 au 8 mars, 2000, RM Harris, MD rapporta un cas d'anaphylaxie causée par les noix macadam, une noix Australienne provenant de macademia intergrifolia, tetraphylla et leurs hybrides. L'huile de noix macadam est maintenant disponible comme substitut pour des raisons de santé. Les extraits de cette noix n'étant pas disponibles, des tests d'allergie cutanés ont été faits utilisant la noix fraîche. Une réaction fortement positive (4+) a été obtenue avec non la surface de la noix mais avec la pulpe. Il s'agit du premier rapport d'anaphylaxie causée par les noix macadam, et souligne la nécessité de considérer tests d'allergies cutanés utilisant des "aliments frais" si des extraits commerciaux ne sont pas disponibles.
     
    Au même congrès, Sutherland et associés rapportaient aussi un cas d'anaphylaxie à la noix macadam chez une patiente de 18 ans suite à consommation d'un gâteau à l'orange préparé avec une pâte de noix macadam. Le test cutané utilisant l'aliment frais, un mois plus tard, était fortement positif, la papule mesurant 30 mm, et des épreuves immunologiques (immunoblotting) ont démontré la présence d'un protéine reliée aux noisettes. Les auteurs recommande aux patients allergiques aux noix macadam d'éviter aussi les noisettes.
     
     
    Etude récente venant de la Suède, rapportant des réactions sévères causées par l'allergie alimentaire: A study on severe food reactions in Sweden -- is soy protein an underestimated cause of food anaphylaxis ?
    Selon le résumé: "suite à un décès en Suède d'anaphylaxie au soya en 1992, une enquête a été entreprise l'année suivante demandant à tous les médecins de rapporter toute réaction causée par les aliments. Résultats des 3 premières années: 61 cas de réactions sévères reliées à des aliments ont été rapportées, dont cinq décès. Les arachides, les noix et le soya ont causé 45 réactions dont 4 fatales. Incluant deux cas qui sont survenues avant 1993, en tout 2 cas de décès causés par les arachides, et 4 décès causés par le soya. Les 4 enfants décédés d'anaphylaxis au soya avec asthme étaient très allergiques aux arachides mais n'avaient pas d'allergie connue au soya. Dans la plupart des cas, il y avait une pédiode de 30-90 min entre des symptômes légers et un asthme sévère se détériorant rapidement.
    CONCLUSIONS : Le soya a probablement été sous-estimé comme cause d'anaphylaxie alimentaire. Ceux à risque semblent être des jeunes avec asthme et allergie aux arachides tellement sévère qu'ils notent des symptômes suite à un contact indirecte".
     
     
     
    Lien entre les arachides et le lupin
     
    - Au congrès annuel de l'AAAA&I qui a eu lieu à San Diego du 3 au 8 mars, 2000, Kanny a rapporté une crise d'asthme aigue causée par allergie au lupin (lupinus albus) une légumineuse, chez un patient allergique à l'arachide. Le patient manifeste de l'asthme en contact avec les arachides. La farine de lupin est présente dans certains aliments, acceptés en France depuis 1997. Les tests d'allergies à la farine crue et cuite étaient positifs ainsi que les taux d'IgE spécifiques. Un challenge oral était aussi positif avec 965 mg de farine de lupin (quantité contenue dans 100 gm de pain.) Aussi publié dans Rev Med Interne.
     
    Une recherche de Medline (PubMed) a révélé plusieurs publications sur le lupin, beaucoup sur sa toxicité, mais quelques-unes sur l'allergie au lupin chez les allergiques à l'arachide.
     
    - Hefle, Lemanske et Bush rapportent dans "Adverse reaction to lupine-fortified pasta" en 1994 le cas d'une fillette de 5 ans avec allergie connue à l'arachide qui aurait manifesté de l'urticaire et angioédème suite à l'ingestion de pâte alimentaire de type spaghetti qui contenait de la farine de graines de lupin. La pâte a été analysée pour des tests immunologiques chez des patients présentant une allergie à l'arachide dans le but d'évaluer si de tels sujets seraient à risque semblable. Des tests d'allergie étaient positifs aux extraits de la pâte de lupin chez 5 de 7 sujets allergiques à l'arachide, qui aussi avaient des réactions adverses avec les pois verts; des tests RAST aussi étaient fortement positifs, et les études immunologiques ont démontré cette allergie chez les allergiques à l'arachide.

     

    - En octobre 1999, dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology, Moneret-Vautrin et coll. ont publié leur étude sur le risque d'allergie croisée au lupin chez les patients allergiques à l'arachide et sur l'allerginicité du lupin.

    Résultats : les tests d'allergie avec le lupin étaient positifs chez 11 de 24 sujets (44%); des challenges positifs chez 7 de 8 sujets; l'allergène majeur de la farine de lupin (pds moléc. 43kd) est présent dans les arachides.

    Conclusion : le risque d'allergie croisée lupin-arachide est élevé, contrairement au risque avec les autres légumineuses. Le contenu de 10% de lupin dans la farine de blé sans étiquetage spécifique rend le lupin un allergène caché, devenant un risque majeur de réaction croisée chez les sujets déjà allergiques aux produits contenant des arachides. Un potentiel élevé de sensibilisation peut aussi être postulé pour cette légumineuse.

     

    - En novembre 1999, un group de l'Espagne (Matheu et coll.) a publié le cas d'une réaction anaphylactique due au lupin, dans Annals of Allergy, Asthma and Immunology. Les tests d'allergie et études immunologiques ont démontré: un test cutané positif au lupin et une réactivité croisée avec d'autres légumineuses, malgré que le patient a toléré une provocation orale avec l'arachide ainsi qu'avec les fèves vertes, mais avec les pois. Les auteurs concluent que des différences ont été démontrées entre l'aspect clinique et les études de laboratoire faits sur l'arachide. Les facteurs qui déterminent cette grande variabilité dans la réaction croisée chez certains individus demeurent inconnus.

     

     

    Sensibilisation à l'arachide

    possible durant la grossesse, probable durant l'allaitement:

    Autres voies de sensibilisation :

    Incidence des allergies alimentaires

    - L'incidence ou prévalence des allergies alimentaires, particulièrement aux arachides, n'est pas connue.

    - Chez les jeunes enfants approx. 1.3% et 0.3% chez les adultes.

    - Les vraies allergies alimentaires sont moins prévalentes que généralement présumées. Elles sont plus courantes chez les nourissons et enfants âgés de moins de trois ans que chez les enfants plus âgés et les adultes. Les coliques du nourisson ne sont pas généralement dues à des allergies alimentaires. Chez les nourissons, l'urticaire, l'eczema ou les hémorragies gastro-intestinales peuvent être causés par allergie au lait et aux oeufs, mais la tolérance clinique habituellement se développe en dedans de quelques années. Les arachides, les noix, les fruits de mer et les grains, aussi bien que le lait et les oeufs, peuvent causer l'anaphylaxie chez les enfants très allergiques, et la ré-exposition à ces aliments peut être un risque de réactions mettant leur vie en danger.

    - Approximativement 5% des enfants de moins de 3 ans et 1.5% de la population en général présentent des réactions allergiques alimentaires, soulignant le fait que près de 4 millions d'américains souffrent d'allergies alimentaires.

    - Une dichotomie existe entre l'allergie alimentaire perçue et celle confirmée par des études de provocation appropriées. Seulement 40% des allergies alimentaires soupçonnées ont été confirmées par des 'challenges' double-aveugle, avec contrôle placebo. Dans une enquête récente de 5000 familles américaines, le pourcentage d'individus rapportant une allergie aux arachides était 7.2%.

    - L'allergie aux arachides représente 28% des allergies alimentaires et survient chez l'enfant de moins d'un an dans 46% des cas, et de moins de 15 ans dans 93% des cas.

    - Ewan rapporte 62 cas d'allergie à l'arachide et/ou aux noix évalués sur une période d'un an. L'arachide était la cause de près de 50% des cas, avec 55% des manifestations survenant vers l'âge de 2 ans et 92% avant l'âge de 7 ans.

     

    - Voici une toute récente publication (Journal of Allergy and Clinical Immunology, Avril 1999) par Sicherer, Munoz-Furlong, Burks et Sampson, intitulée "Prevalence of peanut and tree nut (TN) allergy in the US determined by a random digit dial telephone survey." ("La prévalence d'allergie à l'arachide et aux noix aux Etats-Unis selon un sondage au hasard par téléphone") Le titre semble très ordinaire, mais l'article est à lire - les conclusions sont très significatives :

    Conclusions :
    L'allergie à l'arachide et / ou aux noix affecte approximativement 1.1% de la population générale, ou à peu près 3 millions d'américains, ce qui représente un problème de santé significatif. Malgré l'intensité des réactions, près de la moitié des sujets n'ont jamais recherché une évaluation médicale, et seulement quelques-uns avaient de l'épinéphrine (adrénaline) en leur possession en cas d'urgence.

    Deux éléments de cette étude sont nouveaux :

    Commentaire additionnel :
    Bien que l'étude n'était qu'une enquête par téléphone, selon un questionnaire standardisé, faite par un groupe de professionnels (Innovative Medical Research, Inc (Towson, Maryland), les conclusions sont différentes de celles rapportées antérieurement, et me semblent moins alarmantes.
     

     

    "Jusqu'à 8% des enfants de moins de 3 ans et environ 2% de la population adulte manifestent des réactions allergiques reliées aux aliments. Un nombre limité d'aliments sont responsables pour la majeure partie des réactions produites par des aliments: le lait de vache, les oeufs, les arachides, les poissons, et les noix chez les enfants, et les noix, poissons, et fruits de mer chez les adultes. Les réactions allergiques reliées aux aliments sont responsables d'une variété de symptômes touchant la peau, l'appareil gastro-intestinal et respiratoire et peuvent être causées par des mécanismes IgE médiés (prouvés allergiques) ou non ... la peau et l'appareil respiratoire sont le plus souvent touchés par les réactions de type IgE médiées, tandis que les symptômes gastro-intestinaux sont le plus souvent non IgE médiées ... Le questionnaire initial ainsi que l'examen physique sont essentiellement les mêmes dans les deux cas, mais l'évaluation subséquente diffère de façon considérable. Le diagnostic approprié souvent nécessite des évaluations de dépistage pour évidence de réactions IgE médieés, et preuve de réactivité par des diètes d'élimination et des "challenges" (provocations). Une fois le diagnostic fait, l'élimination stricte de l'aliment ou des aliments impliqués est le seul traitement efficace. La tolérance clinique à l'aliment impliqué peut survenir chez plusieurs patients avec le temps, et des "challenges" futurs sont à considérer."

     

    Diagnostic de l'allergie alimentaire

    - Le "challenge" ou épreuve de provocation, à double insu, aveugle ('double-blind, placebo-controlled food challenge ou DBPCFC') est le "gold standard," ou seul moyen de réellement diagnostiquer une allergie alimentaire (en d'autres mots, une provocation masquée, i.e. le patient et l'investigateur ne savent pas si l'item évalué est l'aliment ou un faux aliment ou placebo [les deux sont présentés comme identiques] et les épreuves sont faites aussi chez un groupe contrôle, non allergique). Les tests cutanés "prick" et les RASTS sont des indicateurs sensibles d'anticorps IgE aliments-spécifiques, mais des pauvres indices de prédiction de réactivité clinique. En d'autres mots, les épreuves de provocation sont le seul moyen de trancher la question d'allergies alimentaires, surtout quand il s'agit d'allergie alimentaire soupçonnée, douteuse.

    - L'évaluation de réactions adverses aux aliments sont: un questionnaire clinique détaillé, et des épreuves diagnostiques incluant des tests cutanés appropriés et des tests de laboratoire, avec des extraits alimentaires ...

    Pour ce qui est du "questionnaire clinique détaillé", deux points sont à retenir s'appliquant à toute allergie alimentaire :

    - le refus ou dédain de l'aliment dès son introducttion dans la diète de l'enfant est un signe d'allergie possible à cet aliment.

    - la préparation contenant l'aliment allergénique, soit caché ou non identifié, est habituellement rejetée par l'enfant, spontanément ou vomie (si en partie avalée) comme s'il s'agissait d'un "mécanisme de défense" chez l'enfant allergique. Malgré cela, chez les très sensibles, l'absorption minime de l'allergène peut causer une réaction (pas dans tous les cas) avec des vomissements additionnels, douleur abdominale, ou démangeaisons buccales, angioedème (enflure des lèvres, de la langue ou de la gorge) et de l'urticaire, habituellement de courte durée, à cause de cette caractéristique.

    Il n'est pas rare de voir de ces enfants évaluées en allergie qui n'ont jamais aimé le beurre d'arachides et tout aliment contenant des arachides, mais qui n'ont jamais eu de réaction quelconque au contact avec l'aliment. Aux tests d'allergies faits, toutefois, ils montrent de fortes réactions positives.

    * Commentaire :

    On doit souligner que non seulement les tests positifs sont des pauvres indicateurs de sensibilité ("predictors" selon les auteurs de l'article ci-haut), on ne doit pas oublier que la même chose s'applique aux tests négatifs.

    - Le test cutané par la méthode "prick" (ou per-cutané, ou scarification) est le test le plus utilisé pour déceler l'hypersensibilité alimentaire IgE-médiée ... l'emploi d'aliments frais plutôt que des extraits d'aliments serait plus efficace et devrait être utilisée pour déceler des allergies aux oeufs, lait de vache et aux arachides, (voir aussi cas rapportés d'allergie aux noix 'macadam', ci-dessus).

    * Commentaire :

    L'allergie aux oeufs, au lait de vache et aux arachides sera démontrée en utlisant les extraits allergéniques disponibles aujourd'hui. Dans le cas d'allergie soupçonnée à un ou l'autre de ces aliments, si les tests s'avèrent négatifs, les tests cutanés utilisant des aliments frais peuvent parfois confirmer l'allergie.
    * Les extraits disponibles pour diagnostic souvent n'ont pas une activité suffisante ou uniforme ... la chaleur parfois réduit l'activité de façon marquée ... il y a des variations dans les méthodes d'extraction ... stabilité d'entreposage variable ...
     
    * Eigenmann et Sampson ont évalué une méthode plus sophistiquée pour l'interprétation des tests cutanés usuels, tout en se fiant sur les tests de provocation ou "challenges" comme "gold standard" pour le diagnostic, et ont trouvé que les tests cutanés pour évaluer une sensibilité clinique aux oeufs, au lait, aux arachides et au blé, demeuraient une procédure utile et fiable ... le critère d'un test positif étant un diamètre de 3mm supérieur au contrôle négatif ' .
     
    Armstrong and Rylance, dans le numéro de fév. 1999 d'Archives of Diseases of Children, rapportent leurs observations dans un article intitulé, "Defininte diagnosis of nut allergy." De 96 enfants référés pour allergie aux noix sur une pédiode de 27 mois (1994-1996) manifestée par urticaire, oedème facial, choc anaphylactique, et vomissements. . . 16 enfants sur un échantillon de 51 qui ont subi des tests cutanés aux noix n'avaient pas de réaction suite à un "challenge" oral. L'IgE spécifique aux arachides était positif chez 9 de ces 16 enfants. Leurs conclusions sont: les tests cutanés et l'IgE spécifique mesuré par la méthode RAST sont inadéquats comme évaluation d'allergie aux noix. Le test pour un diagnostic définitif d'allergie aux noix en établissement hospitalier est le challenge oral direct.
     
    Bock, lors de sa conférence à Toronto lors d'Allergy Update 1999, souligna que les tests d'allergie font que déceler la présence d'anticorps- c'est tout, l'hypersensibilité est démontré par des épreuves de provocation avec l'aliment soupçonné (double blind placebo-controlled food challenges ou DBPCFC). Malheureusement, la fiabilité des tests cutanés positifs s'est avérée beaucoup inférieure à celle des tests négatifs.

     

    Augmentation (?) de la fréquence et de l'intensité des réactions aux arachides.

    - L'augmentation de la prévalence des réactions allergiques alimentaires, serait due apparemment à plusieurs causes incluant un meilleur triage, diagnostics améliorés et changements et dans les techiniques utlilisées par l'industrie de l'alimentation et dans les habitudes alimentaires de la population.

    - Notre expérience depuis les dernières dix années suggère que la disponibilité immédiate et l'introduction précoce d'aliments hautement allergisants (e.g. arachides et noix) dans la diète vont seulement augmenter le nombre d'individus souffrant de réactions d'hypersensibilité alimentaire.

    - L'allergie aux arachides et aux noix est potentiellement mortelle ... qui semble augmenter en prévalence.

    - L'augmentation de la fréquence de l'allergie aux arachides et des cas de décès ont été rapportés.

    - La prévalence a augmenté de façon considérable, un cas sur 200 enfants âgés de 4 ans ... reliée probablement à la prévalence doublée et triplée d'asthme allergique, de rhinite et d'eczema dans certaines populations "occidentalisées".

    Commentaire :

    L'incidence connue de la fréquence et de l'intensité des réactions aux arachides est entre 0.6% et 1.0%. La littérature médicale suggère une augmentation mais aucun chiffre n'est donné.

     

    L'allergie à l'arachide est rapportée dans un cas sur 200 de la population et est plus évidente chez ceux ayant d'autres allergies. Le fait que le degré d'allergie est équivalent chez les enfants et les adultes va à l'encontre d'une augmentation de l'incidence d'allergie à l'arachide ...

     

    La prévalence de l'allergie alimentaire a augmenté dans la dernière décénie. L'identification et le développement de stratégies efficaces dans le but de prévenir les allergies alimentaires et autres sont une priorité pour la médecine, compte-tenu de l'augmentation incontrôlée de l'incidence et la morbidité qui leur sont attribuées."

     

      

    * L'impact de l'allergie à l'arachide chez les enfants et adultes :
     
    Evaluation de la diminution de la qualité de vie et effet négatif sur les relations familiales chez des individus diagnostiqués allergiques à l'arachide (AA) allergie confirmée par questionnaire, et tests d'allergie cutanés ou RAST, comparée avec les mêmes effets chez des patients atteints d'une maladie musculo-squelettique chronique (la sclérose en plaque ou MSD). La détérioration dans la qualité de vie a été évaluée selon l'échelle analogue visuelle verticale (VVAS ou 'vertical visual analogue scale') [greffée de 0 (aucune diminution des activités quotidiennes) à 100] (le maximum de détérioration imaginable) et questionnaire sur l'impact sur la famille (Impact on Family Questionnaire) [0 (aucun impact) à 24 (impact maximum)]. Cent trente-huit enfants AA avec durée de la maladie de 4 ans, ont été comparés à 61 enfants MSD et 37 adultes AA et 41 adultes MSD. . . Les enfants AA comparés aux enfants MSD avec peu d'incapacité physique ont beaucoup plus de détérioration de leur qualité de vie et des relations familiales. Davantage plus significatif, lorsque comparés aux enfants MSD dans l'ensemble, la détérioration était plus marquée, soulignant l'impact considérable de l'allergie à l'arachide.

    Cet aspect était d'évaluer quels facteurs étaient impliqués. Leurs conclusions étaient: plus jeunes les enfants, plus rapprochée la première réaction, antécédents de réaction anaphylactique et présence d'autres conditions atopiques étaient tous des éléments associés avec la détérioration augmentée de la qualité de vie et des relations familiales. L'âge de l'enfant et la gravité de la première réaction, la présence d'asthme et d'autres allergies alimentaires n'étaient pas associés avec un degré plus marqué de détérioration de la qualité de vie et des relations familiales.

    * Il faut préciser que les patients de leur groupe contrôle (avec maladies musculo-squeletiques) n'avaient pas la sclerose en plaque. Pour les adultes il s'agissaient en majorité (>80%) de patients avec lupus erythémateux dissiminé (LED ou SLE) et pour les enfants, d'arthite rhumatoide juvénile (>70%).

    .

    Est-ce pour la vie ?

    - Pour déterminer s'il y a des différences entre les enfants qui demeurent légèrement ou modérément allergiques aux arachides (15 sujets) et les enfants avec des histoires semblables mais avec un "challenge" (test de provocation) négatif (aussi 15 sujets), Hourihane et coll. ont trouvé que les 15 qui avaient perdu leur allergie aux arachides, 13 ont eu des tests cutanés, et huit avaient un test négatif, les 5 autres montraient encore un test cutané positif mais aucun de plus de 5 mm, et des anticorps IgE spécifiques comparables aux enfants qui avaient toujours leur allergie aux arachides cliniquement. Les enfants qui demeuraient allergiques aux arachides avaient aussi plus d'allergie à d'autres aliments que l'autre groupe. Les auteurs concluent que les cliniciens formés adéquatement doivent être prêts à procéder à des "challenges" chez des enfants d'âge pré-scolaire avec des arachides, puisque certains vont les tolérer malgré une histoire de réactions aux arachides et un test cutané positif.

    Réaction à cet article :

    * Commentaires :

    Il est parfois mis en doute les histoires d'allergie des patients,
    - sont-ils réellement allergiques aux arachides ?
    Une évaluation d'histoires de réactions allerqiques chez les enfants dans les premières trois années de vie, alors que ces réactions ne pouvent être confirmées par des épreuves de provocation (challenge) que dans 28% des cas chez 133 enfants, doit inciter à la prudence,
    valable également pour la perte de cette allergie, il faut une preuve absolue de réaction négativée.
    Une allergie réversible ?
    Votre enfant de deux ans est allergique aux arachides, ne désespérez pas: il a 40% de chances de ne plus l'être à quatre ans.
    Une allergie aux arachides mise en évidence vers 20 mois à deux chances sur cinq de guérir spontanément.
     
    Une recherche de Medline ne donné aucune confirmation de ceci.
    Au congrès annuel de l'American Academy of Allergy, Asthma & Immunology à Washington,DC, tenu en mars, 1998, par Golding, Fox et Lack, nommée ALSPAC (Avon Longitudinal Study of Pregnancy and Childhood birth cohort study) comportant des informations sur 14 210 enfants nés durant 21 mois. L'allergie à l'arachide a été identifiée par questionnaire, tests d'allergies cutanés et RAST, et confirmée par DBPFC (double-blind placebo-controlled food challenges, ou tests de provocation aveugle avec groupe contrôle) :

    lors des 'challenges' :

    • symptômes de rhinite 62%
    • urticaire 54%
    • vomissements 31%
    • wheezing 15%
    • stridor 7%
    • 2 patients ont nécessité de l'épinéphrine IM
    • un patient a eu une réaction tardive
    • 41% (9/22) des enfants ayant subi un 'challenge' ont été démontrés comme avoir perdu leur allergie à l'arachide.
    Conclusions :
    L'allergie à l'arachide est un problème significatif vers l'âge de 2 ans et que vers l'âge de 5 ans, près de la moitié de ces enfants vont perdre leur allergie.

     

    Auparavant, Bock et Atkins en 1989 avaient publié leur évaluation de 32 patients qui avaient un test de provocation DBPCFC (ou double-blind, placebo-controlled food challenge) positif ainsi qu'un test cutané positif. Lorsque les DBPCFC ont été répétés 2 ans et 14 ans après le premier 'challenge,' ces tests de provocation ont démontré que tous ces patients avaient gardé leur sensibilité, confirmant le fait que l'allergie aux arachides peut persister longtemps.

     

    - L'allergie aux arachides et aux noix est potentiellement fatale. Elle ne disparait que rarement ...

     

    - Un élément intéressant de l'allergie alimentaire en général, bien que rare, est " l'aggravation de l'allergie après un sévrage de l'aliment.
    Quatre enfants présentant une dermite atopique suite à une période d'élimination, la ré-introduction des aliments auxquels ils étaient allergiques s'est manifesté par des réactions anaphylactiques
    Ces commentaires sont faits au sujet d'un enfant de 8 ans avec histoire de dermite atopique aggravée par l'ingestion de lait qui a vu son allergie au lait se manifeter par une réaction anaphylactique lors d'un test 18 mois après avoir supprimé le lait !

     

    Au récent Congrès Annuel de l'American College of Allergy, Asthma & Immunology qui a eu lieu à Chicago, du 11 au 17 nov. 1999, dans la présentation intitulée New Findings in Food Allergy Research, le docteur Sami Bahna rapporta que :

    "Outgrowing" Peanut Allergy (la perte d'allergie à l'arachide)
    Des études récentes démontrent que l'allergie à l'arachide, qui touche 1% de la population aux Etats-Unies, peut disparaître vers l'adolescence.
    Il est vraissemblable que l'allergie à l'arachide peut disparaître le plus souvent chez les patients ayant des réactions légères au test d'allergie et des manifestations cutanées seulement. Le groupe de Spergel ont soumis 38 patients avec histoire clinique de réactions précédant l'évaluation et un test cutané positif, à un challenge (provocation orale). Vingt et un patients ont eu un challenge positif (CP) et 18 avaient un challenge négatif (CN) malgré un test cutané positif. Un patient est devenu tolérant suite au challenge et un autre patient a vu sa réaction positive devenir négative.
    Le groupe CP et CN avaient des profils cliniques équivalents malgré qu'aucun des patients avec histoire d'anaphylaxie est devenu tolérant avec un suivi de 2 à 6 ans. La différence la plus significative est survenue, toutefois, avec les tests cutanés -- le groupe CP avait des réactions plus marquées. Cette étude confirme les conclusions de certaines études qui démontrent que l'allergie à l'arachide peut disparaître avec le temps. Les facteurs favorables incluent le début de l'allergie durant l'enfance, le degré léger de sensibilité, et des manifestations autres qu'anaphylactiques.

     

    L'histoire de l'allergie alimentaire montre que l'allergie au lait de vache, aux oeufs et au soya disparait spontanément, tandis que l'allergie à l'arachide, aux noix et aux poissons persiste d'habitude à l'âge adulte, malgré quelques exceptions. L'éviction de l'allergène alimentaire suite à la sensibilisation et manifestations des symptômes tendent à augmenter la tolérance; toutefois, les mécanismes immunologiques responsables de la tolérance à un groupe d'aliments et non à un autre groupe demeurent peu connus.

     

    De même pour l'allergie à l'arachide chez les jeunes enfants et son association avec le taux d'IgE spécifique à l'arachide

    Des études antérieures ont démontré que l'allergie à l'arachide ne disparaît spontanément que rarement, mais des observations récentes suggèrent que les jeunes enfants ayant eu des symptômes légers puissent perdre leur sensibilité. La fréquence et la nature des réactions adverses suite à contact accidentel avec les arachides chez le jeune enfant avec hypersensibilité clinique à l'arachide, met en évidence l'importance du taux d'anticorps IgE spécifique à l'arachide dans le suivi de ces enfants.

    82 enfants reconnus hypersensibles à l'arachide avant l'âge de 4 ans, on tous un test cutané positif. Ils ont été suivi pendant une moyenne de 5.6 années (marge 1.2 à 22.1 années), contactés annuellement pour tenir compte des réactions croisées suite à contact accidentel avec les arachides. Des taux d'anticorps IgE spécifique ont été obtenus chez 48 des 82 sujets.

    En résumé, la majorité des jeunes enfants ayant une hypersensibilité clinique aux arachides vont présenter des réactions adverses suite à contact aux arachides dans les 3 années suivant leur évaluation initiale. De plus, il semble que les jeunes enfants qui n'ont présenté que des symptômes cutanés ont un risque d'avoir des symptômes respiratoires et/ou gastrointestinaux lors de contact subséquent accidentel. Les enfants qui n'ont eu que des symptômes cutanés comme réaction aux arachides ont un taux d'IgE spécifique à l'arachide inférieur à ceux qui ont eu des symptômes respiratoires et/ou gastrointestinaux.

     

    Une étude dont le but était de déterminer le nombre d'enfants diagnostiqués allergiques à l'arachide qui éventuellement pouvaient tolérer les arachides a mis en évidence que :
    l'IgE spécifique à l'arachides (AS-IgE) a un taux < 20 kU/L et pas de réaction dans la dernière année, ont participé à une provocation orale à double insu, aveugle, avec groupe contrôle (double-blind placebo-controlled peanut challenge ou DBPCPC) (à moins que la réaction précédente fut sévère, le cas échéant, l'AS-IgE ne pouvait pas être plus que 10kU/L.) Certains patients ont subi un 'challenge' ouvert.

    103 patients , agés entre 4 et 17.5 ans (moyenne 6.5) ont participé à cette étude. Ces patients ont été diagnostiqués allergiques à l'arachide de l'âge de 2 mois à 10 ans (moyenne 1.5 ans). Quarante-quatre patients (43%) ont été identifiés comme définitivement allergiques à l'arachide puisque leur AS-IgE était > 20kU/L. Vingt-et-un patients avec un AS-IgE < 20 kU/L ont refusé le challenge. Les 38 patients restants ont participé au challenge soit ouvert ou DBPCPC. Les tests d'allergie ont été répété à l'arachide avant le challenge chez 13/38 patients et quatre avaient un test négatif. L'AS-IgE moyen des patients ayant subi un challenge était 0.75kU/L (marge < 0.35 (indétectable) à 20.4 kU/L. Au total, 26 patients ont eu un challenge négatif et sont considérés comme ayant perdu leur allergie à l'arachide (agés entre 4 et 11.5 ans ; moyenne 6), l'AS-IgE < 0.35 à 20.4 kU/L (moyenne 0.54). Les 12 autres ont eu un challenge positif (agés entre 4 et 9.5 ans, moyenne 5), l'AS-IgE < 0.35 à 11.6 kU/L (moyenne 1.24kU/L). 71% des patients avec un AS-IgE < 2 kU/L ont eu un challenge négatif. De ceux qui ont subi un challenge, le taux d'AS-IgE de ceux qui ont passé versus ceux qui n'ont pas passé n'était pas différent lors du diagnostic ou du challenge. L'intensité des réactions initiales étaient aussi semblables, avec les deux groupes incluant les patients avec anaphylaxie modérée à sévère.

    Conclusion : Cette étude démontre que l'allergie aux arachides n'est pas nécessairement pour la vie. Les patients avec un taux d'AS-IgE très bas devraient être testés; pour déterminer s'il peuvent ensuite tolérer des arachides.

     

     

    Désensibilisation

    - La question de désensibilisation (ou immunothérapie) a été soulevée à plusieurs reprises à cause du problème croissant de l'allergie aux arachides, afin de venir en aide aux allergiques, puisqu'il y a trop d'ingestions accidentelles. La littérature sporadiquement rapporte des essais cliniques, un des derniers par le groupe de Nelson, Bock, et coll. publié en juin 1997. Ils ont recruté 12 patients allergiques aux arachides dont six ont été traités avec des injections d'extrait d'arachides, et six qui étaient des contrôles. Seulement trois ont pu finir le protocole du traitement. Tous ont eu des réactions systémiques (générales) durant le traitement. Les trois qui ont fini le traitement ont vu leur sensibilité diminuer selon des tests incluant la provocation. Les auteurs sont encouragés mais trop de réactions systémiques surviennent au cours du traitement, et si on doit considérer l'immunothérapie, il faudrait modifier le substrat injecté.

    L'immunothérapie utilisant des aliments, semble aléatoire. Elle semble parfois bien toléré et efficace ... il y a plusieurs embûches et dangers possibles avec ce genre de traitement ... Il est impossible d'évaluer l'efficacité sans un groupe contrôle de patients ... Il faut avant tout considérer la sécurité du patient. L'immunothérapie utilisant des aliments peut être une procédure extrèmement dangereuse et peut créer une fausse impression de sécurité. Plusieurs réactions sérieuses et décès ont été rapportés utilisant l'immunothérapie alimentaire, même dans des études bien structurées. Le traitement d'immunothérapie, peut créer un précédent dangereux qui pourrait avoir des conséquences désastreuses. Nous somme tous d'accord que le traitement de l'anaphylaxie alimentaire en supprimant l'aliment n'est pas l'idéal - mais c'est le seul traitement prouvé que nous ayons. Nous devons travailler pour développer un meilleur traitement par des protocols de recherche bien structurés qui vont donner des résultats fiables et reproductibles.
     

    "Des scientifiques ont développé une nouvelle approche d'un vaccin contre l'allergie à l'arachide" ("Scientists develop vaccine strategy for peanut allergy") est un commentaire qui a paru dans le British Medical Journal du 3 avril, 1999, par Scott Gottlieb,de New York, sur le travail du docteur Kam Leong et associés du Johns Hopkins School of Medicine à Baltimore, étude publiée dans Nature Medicine.
    Les chercheurs proposent un modèle nouveau dans la lutte contre les allergies anaphylactiques - telle que l'allergie de plus en plus courante à l'arachide - dans lequel les medecins induisent une tolérance utilisant une formulation buccale contenant un gêne de l'allergène en cause ... le DNA de l'arachide fut administré par la bouche à des souris ... l'intensité de la réaction anaphylactique a été minimisée ... leurs conclusions n'ont pas d'applications cliniques pour le moment.
    Le système immunitaire de la souris est très différent de celui de l'humain ... Ce modèle semble être une approche intéressante dans la production d'immunité contre une variété d'allergènes.

    - Dans le numéro du mois d'août, 1999 du Journal of Allergy and Clinical Immunology Hong, Michael, Fehringer and Leung rapportent leur expérience avec un extrait d'arachide digéré par la pepsine qui pourrait éventuellement être utilisé comme extrait pour la désensibilisation des personnes allergiques à l'arachide. Les études antérieures sur la désensibilisation (dont une résumée ci-dessus) se sont avérées très difficiles, malgré des données en faveur, à cause de réactions générales et très dangereuses pour les patients traités, rendant la désensibilisation non pratique en ce moment. Les chercheurs sont constamment à la recherche d'un extrait d'arachide modifié qui pourrait être utilisé dans la désensibilisation avec moins de réactions secondaires. Leurs évaluation en laboratoire ont montré que la digestion de l'arachide par la pepsine éliminerait "la réactivité IgE tout en maintenant la réactivité T-cellulaire" (en d'autres mots, moins de réactions systémiques ou générales tout en étant efficace).

     

      Lien entre l'asthme et l'allergie à l'arachide

    Y-a-t'il un lien entre la présence d'asthme et l'intensité de la réaction causée par allergie à l'arachide ?
    Selon ce qui a été publié sur l'allergie à l'arachide, particulièrement en ce qui a trait aux réactions anaphylactictiques rapportées à l'arachide, l'intensité semble directement proportionnelle au degré d'atopie (d'allergies) que le patient présente, c'est-à-dire, les réactions les plus sévères rapportées sont survenues chez des patients qui avaient d'autres allergies alimentaires, et environnementales, ces dernières responsables, en grande partie, des manifestations respiratoires dont l'asthme.

     

     

    Quelle est l'importance de l'odeur d'arachides, ou tout simplement d'être en présence d'arachides ?

    Dans les références ci-dessus, il n'y a aucune mention de cet aspect sauf pour des réactions survenant par contact des arachides (beurre d'arachide ou autre préparation contenant arachides) avec la peau, sauf que l'auteur (Hourihane) cite des "rapports d'anecdotes (non appuyés par des "tests") de sujets ayant réagit fortement à l'odeur d'arachides ou en étant en présence d'un contenant de beurre d'arachides ouvert.

    La dose de protéine de l'air environnant impliquée dans ces réactions doit être très petite. Le scénario le plus habituel est une réaction survenant suite à contact avec la peau saine (par exemple, touché par quelqu'un qui vient de manipuler des arachides, l'ingestion accidentelle de petites quantités de protéine d'arachide, ou en mangeant du pain beurré avec un couteau qui a servi à préparer un sandwich au beurre d'arachide pour une autre personne.)"

     

     

    Arachides et vols aériens commerciaux

    Au congrè annuel de l'AAAA&I (en fév. 1999 à Orlando) Sicherer, Furlong, DeSimone, et Sampson ont présenté une étude intitulée "Peanut Allergic Reactions on Commercial Airlines." (Réactions aux arachides sur les lignes aériennes commerciales") Le but de cette étude était la description des caractéristiques cliniques des réactions allergiques causées par les arachides (PN) durant les vols aériens. Les participants du National Peanut and Tree Nut Allergy Registry (PAR) qui ont eu des réactions ont eu des entrevues téléphoniques.

    • 62 des 3,704 enregistés au PAR ont présenté une réaction à bord d'un avion
    • 42 patients ou membres de la famille ont consenti à un questionnaire additionnel (âge moyen des sujets qui ont réagit: 2 ans, marge étant de 6 mois à 50 ans)
    • 31 ont réagit aux arachides, 3 aux noix, et 8 à une exposition incertaine, mais arachides soupçonnées.
    • l'exposition est survenue par la bouche (20), par la peau (8), et par inhalation (14)
    • les réactions ont eu lieu dans moins de 10 minutes après l'exposition (32/42)
    • l'intensité de la réaction étant reliée à la voie d'introduction (ingestion > inhalation > cutanée)
    • l'agent causal était servi par la ligne aérienne (37/42)
    • traitement administré durant le vol à 20 patients (épinéphrine à 6) et en plus à 14 à l'atterrissage/porte d'arrivée (incluant injection intra-veineuse à 2, un ayant causé un retour au point de départ), au total 81% traités.
    • 33% des réactions ont été rapportées aux préposés aux passagers
    • au moment des 10 réactions survenues par inhalation, > 25 passagers consommaient des arachides
    • les premiers symptômes touchaient les voies respiratoires supérieures généralement avec progression vers des symptômes cutanés et les voies respiratoires inférieures (aucun symptôme gastro-intestinal)
    • 2 patients ont reçu de l'épinéphrine durant le vol.
    • un diagnostic d'asthme aurait été fait auparavant chez 6 patients.
     

    Conclusion : Des réactions allergiques alimentaires (arachides et noix) sont survenues durant les vols aériens commerciaux, mais le personnel d'équipage a été avisé que dans 33% des cas. Les réactions étaient sévères dans bien des cas, nécessitant un traitement incluant l'injection d'épinéphrine. Les réactions sévères sont survenues surtout suite à l'ingestion accidentelle, mais des réactions respiratoires étaient dues à l'inhalation lorsque plusieurs passagers consommaient des arachides.

     

    Selon une communication personnelle, Hourihane dit : " Je ne suis pas au courant d'un cas d'anaphylaxie prouvée ayant été associé à l'odeur d'arachides, mais il a été fréquemment rapporté que l'enfant soit devenu léthargique et collant en entrant dans une pièce contenant des arachides en évidence. Je ne crois pas qu'on doive étiqueter ce genre de réaction comme anaphylactique. Je ne doute pas que les patients réagissent de façon allergique à l'exposition, mais les réactions sont légères- habituellement localisées aux voies respiratoires supérieures ainsi qu'aux yeux, avec possiblement de l`urticaire. Le problème majeur, à mon sens, c'est la panique particulièrement dans des endroits restreint, comme en avion".
     
     

     

     Cette étude présentée à la réunion annuelle de l'AAAA&I à Orlando de février 1999 (résumée ci-haut) vient d'être publiée dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology, July 1999, vol 104, 186-9.

    Commentaires additionnels des auteurs (traduits du texte original): Des réactions allergiques dues aux arachides et noix suite à ingestion accidentelle, contact avec la peau, ou par inhalation de l'odeur, surviennent durant des vols aériens commerciaux. . . la plupart des réactions par inhalation décrites ne mettaient pas la vie du sujet en danger. Toutefois, lorsque l'on considère le groupe dans l'ensemble ayant manifesté des réactions allergiques aigües suite à l'ingestion, et l'inhalation de l'odeur, d'arachides et de noix durant un vol aérien, l'importance de mesures de prudence et la disponibilité de médication d'urgence devient évidente.

    Dans le même numéro du journal, John M. James, M.D. fait un résumé de ce problème dans un article intitulé: Airline snack foods: Tension in the peanut gallery. Voici quelques-uns de ses commentaires (traduits du texte original) :

    - ... "il y a eu beaucoup d'inquiétude et discussions au sujet du danger de réactions allergiques chez des individus allergiques aux arachides durant des vols aériens commerciaux alors qu'on sert des arachides ou aliments contenant arachides. . . Au milieu de l'année 1998, le Department of Transportation (DOT) aurait proposé d'imposer aux 10 compagnies aériennes majeures des Etats-Unis des zones "sans arachides" dans leurs avions. . . Il y a eu beaucoup d'opposition à cette proposition de la part de la Air Transportation Association . . . ainsi que du Congress des Etats-Unis. . . la proposition n'a jamais été acceptée, une des raisons données par les membres du US Congress était le manque de publications scientifiques décrivant des réactions chez des passagers allergiques à l'arachide, survenues en avion durant des vols sur des lignes aériennes commerciales. "

    - Se référant à l'étude de Sicherer et coll. résumée ci-haut, le docteur James souligne que cette publication est "la première investigation publiée portant sur les symptômes cliniques des réactions allergiques à l'arachide sur les vols aériens commerciaux survenant chez des individus allergiques à l'arachide ... les réactions allergiques rapportées, toutefois, étaient de type allergique ... cette investigation ne fournit pas toutes les données nécessaires pour résoudre ce problème incessant, mais elle donne au moins une base solide qui peut permettre une meilleure évaluation de ces expositions et réactions possiblement dangereuses à la vie."

    - Il continue: "Il y a quelques conclusions troublantes dans cette investigation. Premièrement, très peu des réactions ont été rapportées à l'équipage et le personnel! Pourquoi? Deuxièmement, est-ce que d'autres irritants possibles (e.g. parfums, odeurs de fumée de tabac sur les vêtements de fumeurs, ou de produits nettoyants) auraient pu contribuer aux réactions décrites par inhalation chez certains sujets, particulièrement les asthmatiques?. . Finalement, 5 sujets ont reçu de l'épinéphrine durant le vol pour contrôler leurs réactions marquées. Cette observation souligne un autre point important, la disponibilité d'épinéphrine en injection à bord des vols aériens commerciaux et aussi du personnel ayant les connaissances dans l'administration de cette médication."

    - "Deux choses me paraissent très claires dans le déroulement de ce débat: l'éducation et un état de préparation doivent être visés. . . des données objectives et une formation adéquate doivent nous guider dans la solution éventuelle de cet important débat pour ainsi diminuer la tension des allergiques aux arachides".

     

    Huile d'arachides

    - L'huile d'arachides n'est pas allergisante. De 10 patients allergiques aux arachides chez qui un test de provocation a été fait, aucun n'a réagit aux huiles libres de protéines. Des rapports ont indiqué que les huiles contaminées avec des protéines peuvent causer des réactions allergiques significatives chez les individus allergiques aux arachides. Les huiles extraites froides sont plus susceptibles de contenir des protéines d'arachides que les huiles extraites chaudes.

    - Hourihane et coll. ont évalué deux types d'huile d'arachides chez 60 patients allergiques aux arachides. Aucun des patients n'a réagit à l'huile raffinée; six (10%) ont réagit à l'huile non raffinée, mais de façon moins sévère que les patients auraient rapporté auparavant. Ils concluent que l'huile d'arachides non raffinée risque de causer des réactions chez les allergiques aux arachides et devrait être évitée

    - Une autre étude récente confirme cela pour les huiles d'arachides ainsi que des huiles de noix de grenoble, amandes, noisettes, pistaches, et macadams, concluant que les huiles de noix et d'arachides peuvent présenter un risque de réaction chez les allergiques aux noix et arachides dépendant de la méthode de préparation du manufacturier.

    - Par ailleurs, Olszewski et coll. rapportent l'allergie à l'huile d'arachides par tests cutanés, et par tests de provocation (DBPC), concluant la présence de protéines allergéniques résiduelles dans l'huile d'arachides non raffinée ainsi que raffinée, et que l'augmentation de la consommation d'allergènes sous forme d'huile d'arachides et matières grasses peut contribuer à l'incidence ou la persistance de symptômes et pourrait augmenter le risque de sensibilisation.

    Commentaires :

    L'huile de sesame, qui n'est pas une noix, utilisée couramment, contient des taux considérables de protéines.

    - Selon une étude venant de Suède publiée en février, 1999, les auteurs ont conclut que la sensibilisation à l'arachide par la consommation de vitamine A et D dans des préparations à base d'huile (incluant d'arachides) était peu probable ...

    Au sujet des graines et huile de sésame :
     
    Conseils alimentaires en cas d'allergie au sésame : Cercle d'Investigations Cliniques et Biologiques en Allergologie Alimentaire. Liste des sources de sésame en provenance d' AllergieNet (France).

    A noter : le cas d'une femme de 52 ans qui a manifesté de l'urticaire à plusieurs reprises suite à la consommation de graines de sésame, de pain indien, et des mêts chinois, grecs ou indiens dans des restaurants, et suite à l'application de crèmes faciales qui contenaient de l'huile de sésame. Les tests d'allergie faits étaient positifs au sésame, mais les tests sanguins RAST étaient négatifs.

    Une enquête sur l'allergie au sésame en Israël en faisant des tests RAST et tests cutanés sur 234 patients référés pour allergie alimentaire durant 1995-1996. Résultats: RAST positifs: 13 (5.5%) au sésame. Des patients référés à la clinique avec une histoire d'angioedème, 15 sur 61 avait un test cutané positif au sésame. Six de ce groupe, âgé de 14 mois à 26 ans, ont eu des 'challenge' ouverts avec le sésame. Cinq étaient positifs: urticaire (5), rhinite/conjonctivite (3), nausée et tachycardie (1).

    L'allergie au sésame, bien que plus rare que l'allergie aux arachides, peut être tout aussi sévère. Le sésame est utilisé beaucoup dans l'industrie de l'alimentation, et les graines peuvent être dangereuses à cause de leur versatilité.
    Avec la demande croissante de diète végérarienne, la consommation d'hamburgers végétariens comme une alternative aux hamburgers faits de boeuf est devenue plus fréquente. Les graines de sésame ainsi que l'huile de sésame contiennent des allergènes cachés qui prennent plus d'importance et sont aussi la cause d'asthme occasionnel.

    NB. Aucune mention de relation croisée avec les arachides, mais :
    • l'allergie au kiwi, aux graines de pavot, et/ou aux graines de sésame, survient souvent chez des patients avec une sensibilité aux noix et à la farine.
    • Une revue de la base de données des résultats de tests d'allergie cutanés par le département d'allergie, du Royal Children's Hospital, de Melbourne en Australie de 1990 à 1996, une sensibilisation à l'arachide était identifiée chez 1601 nourissons et enfants, à une noix (amande, brazil, acajou, noisette ou noix de grenoble) chez 590; et chez 491 aux deux: représentant une incidence de sensibilisation combinée d'au moins 0.2%. La sensibilisation s'est manifesté tôt: chez 920 en dessous de 2 ans à l'arachide et chez 270 à une noix. Mais 531 enfants ont montré aussi une allergie aux graines de sésame, un nombre plus élevé que ceux allergiques à une noix; l'allergie s'est manifesté avant l'âge de 2 ans chez 60% ou 317 enfants.
     
    Au sujet des graines et l'huile de tournesol
    La noix de coco.
     
    Identification des protéines de l'arachide
     
    Selon Clarke et coll. dans le numéro d'oct. 1998 de Clinical Experimental Allergy, il y aurait 19 différentes protéines réagissant avec l'anticorps IgE du sérum de patients allergiques aux arachides. Les deux principales étant Ara h 1 et Ara h 2 (70% des sujets ont réagit à ces deux protéines). Toutefois, il y a une grande diversité dans les protéines de l'arachide, et une des protéines appelée 15kDa serait impliquée chez les patients ayant eu des réactions sévères aux arachides. Ils concluent que des extraits allergéniques contenant une grande proportion de cet ingrédient (15kDa) aideraient dans le diagnostic d'allergie aux arachides.
    " ... suite à notre caractérisation des deux allergènes d'arachide Ara h 1 et Ara h 2, nous avons isolé un clone cDNA codant un troisième allergène d'arachide, l'Ara h 3.. . reconnue par l'IgE sérique d'environ 45% de notre population allergique à l'arachide ... "
     

    - Kleber-Janke, and coll. rapportent dans Int Arch Allergy Immunol d'août, 1999, que le sérum de 40 patients allergiques à l'arachide a décelé au moins un des six allergènes recombinés ce qui peut être utilisé pour établir le profil de réactivité individuelle des patients. Une comparaison de ces profils avec les données cliniques pourrait éventuellement servir à faire le lien entre la gravité des symptômes cliniques et les taux spécifiques d'IgE à ces six différents allergènes.

    Prise en charge :

    Face à ce problème sérieux qu'est l'allergie aux arachides, il y a plusieurs organismes spécilisés :

     

    dont les points importants et les recommandations ont été soulignés par des associations d'information sur les allergies telles que :

     
     

    A quel moment doit-on administrer l'épinéphrine (adrénaline)?

    Cette question demeure toujours difficile à répondre.
     
    Cette prise de position de l'AAAA&I, un reflet d'un consensus originalement dressé par un comité de la Société Canadienne d'Allergie et d'Immunologie Clinique (SCAIC) avec les organismes provinciaux affiliés en 1996, ajoute que :
     
    Le consensus de la SCAIC ajoute dans la section "Conduite à tenir vis-à-vis de certains allergènes spécifiques" en ce qui a trait à l'allergie à l'arachide :
     
    Urticaire
    Démangeaisons (sur n'importe quelle partie du corps)
    Enflures (de n'importe quelle partie du corps)
    Larmoiement
    Ecoulement nasal
    Vomissements
    Diarrhée
    Douleurs abdominales
    Altération de la voix
    Toux
    Wheezing (sifflements)
    Serrement de la gorge
    Difficulté à avaler
    Difficultés respiratoires
    Etourdissements
    Evanouissement ou perte de conscience
    Coloration bleutée de la peau (cyanose)
     
    Le docteur Hugh Sampson dans un éditorial dans le British Medical Journal en Avril 1996, intitulé "Managing peanut allergy" (Le traitement de l'allergie aux arachides) et dans sa publication de Dec. 1997 "Food Allergy" (Allergie alimentaire) dans le JAMA suggère que :
     
     
    Dans le numéro du mois d'Août, 1999 du Journal of Allergy and Clinical Immunology, Yocum et coll. présentent leurs critères sur ce qu'est l'anaphylaxie dans leur publication intitulée " Epidemiology of anapyhylaxis in Olmstead County : A population-based study ".
    Pour un diagnostic de choc anaphylactique, il fallait :

    ( Seulement deux exceptions à ces critères : enflure de la gorge et du larynx isolé ou choc instantané et syncope suite à une injecion d'un médicament ou d'une substance de contraste ( utilisée pour certains examens radiologiques ).

    La conclusion que l'on doit tirer de cette "définition" d'un évènement anaphylactique est qu'il est très difficile de distinguer entre une réaction allergique légère et une réaction anaphylactique, et qu'il serait préférable d'administrer l'épinéphrine s'il y a moindre doute !

    En Europe, leur attitude est un peu différente.Le docteur Etienne Bidat, Paris et Boulogne, dans sa prise en charge du choc anaphylactique sur le site web d'AllergieNet, suggère :

    Selon l'article de Moneret-Vautrin et Kanny, publié dans le numéro de Mai 1999 de Allerg Immunol (Paris) intitulé " Anaphylaxis in schools and other child-care settings --the situation in France " ( L'anaphylaxie dans les écoles et autres établissements pour enfants -- la situation en France ) leur approche est en voie de changement. Les allergologues et le médecin préposé au Département de Santé Scolaire utilisent un formulaire de soins de santé d'urgence, appelé " Projet d'Accueil Individualisé " avec description de symptômes, directives et traitement ... L'épinéphrine est le premier médicament à utliser comme traitement.

     
    Médicament anti-IgE : nouveau traitement pour l'allergie à l'arachide ?
     
    Au courant du mois de déc. 1999, les médias rapportaient qu'un nouveau médicament anti-IgE a été évalué comme traitement de l'asthme, suite à la publication dans le New England Journal of Medicine de résultats favorables d'une étude du médicament chez des asthmatiques : Treatment of Allergic Asthma with Monoclonal Anti-IgE Antibody. L'effet du médicament serait son action directe sur l'anticorps sensiblisant IgE, l'élément allergique dans l'asthme. Le 28 déc. 1999, au site internet de PeanutAllergy.com on affichait que le médicament en question est actuellement évalué comme traitement de l'allergie sévère:à l'arachide : Tanox announces start fo anti-IgE clinical trial. Dans l'article cité, des commentaires des membres ainsi que de deux des investigateurs de l'étude, le Dr. Donald Leung, et le Dr. Hugh Sampson sont inclus : " L'étude est entreprise dans le but de déterminer si ce médicament anti-IgE sera efficace ou non dans la prévention de réactions anaphylactiques à l'arachide. S'il s'avère efficace chez les patients allergiques à l'arachide, il sera probablement aussi efficace pour ce qui est d'autres allergies alimentaires ... Il ya jieu d'être très optimistes envers ce médicament ...


     

    Les éléments importants sont entre autres :