Index de la page

Conduite à tenir après ingestion de substance caustique.

La COPROLOGIE sur le Web , de la bouche à l'anus, le tube digestif.

Bilan des lésions :

Tableau clinique :
Biologiquement :
Radiologiquement :
Endoscopiquement :
Endoscopie trachéo-bronchique et examen ORL :
L'attitude thérapeutique dépend du stade de gravité
Dans les cas d'extrême urgence
En cas de lésions bénignes
Les patients ayant des lésions graves
 
 
La nocivité des produits caustiques est due à des valeurs extrêmes de pH ou à un pouvoir oxydant.

Il faut dès la prise en charge du malade établir un bilan précis des lésions car de l'état initial dépendra la conduite à tenir sur le plan thérapeutique.

        Le tableau clinique peut être impressionnant :
sujet agité, asphyxique, à la bouche brûlée et sanguinolente, présentant des nausées et des efforts de vomissements. Le malade peut se plaindre d'une douleur rétrosternale et épigastrique intense et d'une dysphagie absolue.

Il importe d'éviter l'absorption de lait, de médicaments ou de produits neutralisants et d'empêcher les manoeuvres intempestives de vomissements susceptibles d'aggraver les lésions. Il faut préciser la nature du produit caustique ingéré, sa quantité et sa concentration. L'ingestion massive d'un acide concentré ou de soude caustique très concentrée additionnée d'un agent tensioactif non ionique est le plus souvent responsable d'une nécrose extensive avec risque majeur de perforation. Chez ces patients très vite des signes cliniques viennent confirmer la gravité : état de choc, troubles psychiques avec agitation, dyspnée. Une contracture abdominale, un emphysème sous-cutané témoigneraient déjà d'une perforation.

       
Biologiquement
Les ingestions massives d'acides forts peuvent se compliquer d'une acidose importante. Des troubles de coagulation (chute du TP, voire CIVD ou fibrinolyse) peuvent être observés dans les cas graves.
       
Radiologiquement
L'ASP et un cliché centré sur les coupoles peuvent apporter des arguments en faveur d'une perforation oesophagienne (pneumomédiastin), gastrique (pneumopéritoine) ou d'une pneumopathie d'inhalation. L'ASP montre souvent un iléus, non significatif.

En cas de signes de perforation, la réalisation d'un transit aux hydrosolubles peut permettre de préciser le niveau de celle-ci.

 
       
Endoscopiquement
En l'absence de signe de perforation une FOGD doit être réalisée de façon précoce, au mieux avant la huitième heure après l'ingestion et si possible dès l'arrivée du patient. Au-delà de 24 heures le risque iatrogène est plus élevé. L'exploration doit être complète de l'oesophage au duodénum et la description des lésions précise.

Cette exploration endoscopique permet d'affirmer la réalité de l'ingestion (absence de parallélisme entre l'état bucco-pharyngé et les lésions oesogastriques), de préciser le siège des lésions et d'apprécier le stade de gravité : stade 0 = absence de lésion, stade I = pétéchies, érythème, stade Il = ulcérations linéaires ou rondes (a) circulaires (b), stade III = nécrose localisée (a) étendue (b), stade IV = destruction pariétale présumée.

Classiquement les substances basiques entraînent plus souvent des brûlures oesophagiennes alors que les acides provoquent plus de brûlures gastriques, mais cette notion valable pour l'ingestion de produits dilués ne l'est plus pour l'ingestion massive d'un produit concentré.

Certaines lésions, même limitées, sont de mauvais pronostic car aboutissant souvent à des sténoses serrées : ulcérations circulaires ou ulcérations se faisant face à un même étage de l'oesophage.


       
Endoscopie trachéo-bronchique et examen ORL

Ces examens seront réalisés dans les cas graves, notamment en cas de dyspnée aiguë devant faire redouter un oedème du carrefour pharyngo-laryngé (susceptible de régresser grâce à une corticothérapie), la destruction du carrefour (requérant une trachéotomie) ou une pneumopathie d'inhalation.
       L'attitude thérapeutique dépend du stade de gravité
Dans les cas d'extrême urgence (gravité présumée liée au type et à la quantité du caustique ingéré, complication initiale, signes cliniques de gravité, stade IV endoscopique), une fois les mesures de réanimation nécessaires entreprises, l'attitude doit être résolument chirurgicale. Le geste chirurgical associe une gastrectomie totale, une oesophagectomie totale par stripping, une oesophagostomie cervicale et une jéjunostomie d'alimentation.

En cas de lésions bénignes (absence de signe clinique de gravité, stade I endoscopique), l'évolution est en règle favorable. Selon les cas on s'abstiendra de tout traitement ou l'on préconisera une alimentation parentérale pendant 3 jours environ avant de reprendre progressivement l'alimentation orale.

Les patients ayant des lésions graves (stades Il et III endoscopiques), extrême urgence exceptée, doivent être hospitalisés en milieu de réanimation. La mise en place d'un cathéter central permettra une réanimation visant à compenser les importantes pertes liquidiennes des premiers jours et une alimentation parentérale exclusive. Une antibiothérapie prophylactique (type pénicilline G, métronidazole) est souvent instituée. Par contre la pose d'une sonde gastrique n'est pas utile et peut être délétère en favorisant un RGO et en se comportant à l'égard des lésions comme un corps étranger. De même la corticothérapie est inefficace et risque de favoriser une péritonite par perforation gastrique. L'intérêt des antisécrétoires gastriques n'est pas prouvé.

Au cours de cette phase qui va durer environ 4 semaines toute nouvelle exploration endoscopique est dangereuse. Le malade sera surveillé dans le cadre d'une étroite collaboration médico-chirurgicale afin de dépister une éventuelle complication (hémorragie digestive, perforation bouchée de l'estomac, fistule gastro-colique ou oeso-aortique).

coproweb@free.fr
Site Meter