- EXAMEN
CYTO
BACTERIOLOGIQUE DES
SECRETIONS V
AGINALES
REALISATION ET INTERPRETATION
Index de la page
I) PRATIQUE D'UN PRELEVEMENT
CERVICOVAGINAL
II) REALISATION DE L'EXAMEN
AU LABORATOIRE ET INTERPRETATION
III) EXAMEN DIRECT: CLASSIFICATION
ET INTERPRETATION
IV) MISE EN CULTURE
V) QUELQUES MOTS SUR LES MYCOSES
VAGINALES
I) PRATIQUE D'UN PRELEVEMENT CERVICOVAGINAL
CONDITIONS
DE
L'EXAMEN
- La patiente devra éviter toute toilette intime, tout traitement local
(crème, gels, savons...) ainsi que tout rapport sexuel le jour précédent l'examen.
- Le prélèvement doit être réalisé avant ou à distance de tout traitement
antibiotique (> 15j pour les chlamydiae, >5j pour les germes banaux.)
- Il est préférable d'éviter le prélèvement pendant la période menstruelle
car la flore est modifiée et souvent polymorphe.
A) PRELEVEMENT EN VUE D'UN ECBV
- Le but de cet examen est l'étude de la flore vaginale pour apprécier un
éventuel déséquilibre de la flore ou dépister une infection.
- En étudiant l'aspect de la flore vaginale en relation avec le pH et la
cytologie.
- En isolant des germes banaux par culture sur milieux spécifiques et usuels
( streptocoques, listéria, entérobactéries, levures...) le prélèvement vaginal permet la mise en évidence:
- - d'un DESEQUILIBRE DE LA FLORE
- d'une VAGINOSE BACTERIENNE (Gardnerella vaginalis, Mobiluncus,
anaérobies)
- d'une COLONISATION par les mycoplasmes (souvent associés à
la vaginose; M.hominis)
- d'une VAGINITE BACTERIENNE (Staphylococcus aureus, autres
germes)
- d'une MYCOSE (Candida albicans)
- d'une infection parasitologique ( Trichomonas, Actinomyces).
Après la pose du speculum:
1) on observe l'aspect des
leucorrhées qui permet d'orienter le diagnostic:
- un pus épais lié jaune verdâtre au niveau du col est en
faveur d'une cervicite gonococcique (mais celle ci peut être asymptomatique).
- la leucorrhée blanchâtre grumeleuse et abondante est en
faveur d'une mycose.
- des pertes abondantes mousseuses blanc jaunâtres sont en
faveur de T.vaginalis.
- la leucorrhée grise malodorante est en faveur d'une vaginose
bactérienne ; les patientes peuvent se plaindre de brulûres ou de démangeaisons vulvovaginales.
2) On réalise à l'aide
d'écouvillons stériles un écouvillonage des parois vaginales:
3) On réalise un
prélèvement au niveau de l'endocol
GONOCOQUE |
- cervicite purulente avec col
érythémateux, fragile saignant au contact ou asymptomatique
|
CHLAMYDIAE |
HERPES |
- érosion cervicale unique ou multiple à bords
irréguliers avec un liserai inflammatoire. La cervicite peut être isolée, sans signe de vulvo vaginite.
En dehors des récurrences, on peut observer une excrétion virale intermittente au niveau cervical
totalement asymptomatique.
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HPV (exocol) |
TREPONEME |
MYCOPLASMES |
4) on peut
réaliser
un prélèvement au niveau de l'urèthre
5) on peut réaliser un
prélèvement au niveau de la vulve
Un prélèvement au niveau de la vulve peut être réalisé en présence d'une
lésion externe (vésicule, ulcération...) pour la recherche
d'herpes le plus souvent.
On retrouve également C.albicans ou
S. aureus, T. pallidum...
B) RECHERCHES PARTICULIERES
1) milieu de transport pour virus (et chlamydiae):
indispensable pour la réalisation de la culture cellulaire
- Ces milieux se conservent obligatoirement à 4°C après le prélèvement
- Ils doivent impérativement arriver au laboratoire dans les meilleurs délais
pour maintenir les microorganismes vivants. La technique de culture cellulaire s'applique à CHLAMYDIAE
et HERPES.
2) milieu de transport pour la recherche par amplification
génique (PCR): milieu PBS .
-
Les milieux peuvent être conservés plusieurs heures à température ambiante.
- Ce sont des milieux simples et le délai d'acheminement des prélèvements
au laboratoire est moins préjudiciable que pour la culture cellulaire.
- Sur ce milieu et par cette technique il est possible de rechercher
CHLAMYDIAE , HERPES, HPV.
-
La technique de PCR peut se réaliser à partir d'écouvillons.
3) milieu de transport particulier pour les mycoplasmes:
milieu liquide A3 .
Les mycoplasmes prélevés peuvent être conservés quelques heures à +4°C
sans problème.
REMARQUE:
- La quantité de cellules prélevées conditionne la sensibilité
du test.
- Il faut éviter le plus possible de faire saigner le col car
la présence de sang
- peut être toxique pour la culture cellulaire
- peut être inhibiteur de la réaction d'amplification génique.
- la présence de mucus peut diminuer la sensibilité de
certaines techniques.
N B : au laboratoire nous avons choisi la technique PCR pour le diagnostic
de C.trachomatis.
La technique PCR pour le diagnostic d'herpes est réservée aux
prélèvements ne permettant pas la réalisation de la culture cellulaire (prélèvements reçus sans milieu
de transport adéquat). Le diagnostic d'herpes en routine se fait par culture cellulaire.
C) PRELEVEMENT POUR
RECHERCHE DE CHLAMYDIAE PAR PCR
1) Chez l'homme
- Les techniques de PCR permettent aujourd'hui d'éviter un prélèvement
uréthral chez l'homme pour une recherche de chlamydia trachomatis.
- Il est indispensable par contre de récupérer des URINES DE PREMIER JET
et plus particulièrement les urines du matin
- Si un prélèvement uréthral est réalisé, il faut demander systématiquement
un échantillon d'urine pour rechercher une leucocyturie.
- L'interrogatoire doit faire décrire des signes d'uréthrite:
- écoulement
- brulure mictionnelle
- Ne pas oublier que les mycoplasmes sont également responsables
d'uréthrite (U.uréalyticum chez l'homme)
2) Chez la femme
- La recherche de C.trachomatis se fait habituellement au niveau du
col: à l'aide d'un Bactopick par rotation de 10 secondes d'un geste appuyé afin de récupérer
suffisamment de cellules.
II) REALISATION DE L'EXAMEN AU LABORATOIRE ET INTERPRETATION
Le prélèvement qui arrive au laboratoire va subir différentes étapes au
cours de son analyse. Les informations recueillies au cours de ces étapes sont indissociables pour
interpréter le résultat.
1) L'ETAT FRAIS
Une partie de l'échantillon est placé entre lame et lamelle est observée
au microscope:
- les Trichomonas flagellés mobiles sont immédiatement
repérés;
- les levures,
- la flore lactobacillaire immobile si elle est prédominante,
- les germes très mobiles en vol de
moucheron sont typiques de Mobiluncus,
- les leucocytes sont visibles ainsi que les cellules
épithéliales.
Cet état frais peut être réalisé extemporanément et le résultat est
immédiat.
2) CYTOLOGIE
On utilise la lame colorée au MGG et on repère sur ce
frottis:
- les cellules épithéliales.
- la présence ou l'absence de
polynucléaires, signe d'une réaction inflammatoire.
- la présence ou l'absence de Trichomonas.
- la présence ou l'absence de clues cells; celulles
épithéliales recouvertes de bactéries coccobacillaires, associées à une vaginose bactérienne.
- la présence ou l'absence de levures ou de filaments
mycéliens.
III) EXAMEN DIRECT: CLASSIFICATION ET INTERPRETATION
C'est une étape fondamentale du prélèvement, qui permet d'étudier l'aspect
de la flore vaginale.
Selon l'aspect du frottis on peut établir une classification à partir de
laquelle on pourra interpréter les résultats; en effet on distingue 4 types de flore:
FLORE DE TYPE I
- Prédominance de la flore de Doderlein = lactobacilles
- flore toujours associée à un pH acide < 4,7.
- L'implantation de cette flore est liée au degré d'imprégnation
oestrogénique de la muqueuse vaginale.
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- L'imprégnation oestrogénique entraine une accumulation de glycogène
dans la cellule qui dégradée en glucose puis acide lactique provoque l'acidification du milieu et favorise
la multiplication des lactobacilles.
- Trop d'acidité peut provoquer d'ailleurs une irritation de la muqueuse
vaginale et des leucorrhées liées à l'abondance de cette flore; la patiente peut se plaindre de ces
leucorrhées qui ne sont pas liées à une infection.
- Cet environnement riche en glycogène convient aux levures: on pourra
retrouver une mycose associée à cette flore.
- C'est la flore normale de la femme en période d'activité
génitale.
- C'est également la flore la plus souvent retrouvée au cours de la
grossesse (où les mycoses sont fréquentes).
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FLORE DE TYPE II
- La flore de Doderlein est présente et
majoritaire mais il existe une flore de substitution sans morphologie dominante.
- Le pH est > 4,7.
- Cette flore est normale chez la femme en
période d'activité génitale.
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