LES GRANULOCYTES (ou polynucléaires) NEUTROPHILES

(en anglais PMN)

 

A - LEUR SEJOUR SANGUIN

est bref , de l’ordre de 10 heures , 50 % des polynucléaires neutrophiles restant moins de 12 heures dans le sang , avec un maximum possible de 30 heures ; une polynucléose sanguine peut donc évoluer considérablement d’un jour à l’autre !

 

B - LA MASSE DES POLYNUCLEAIRES NEUTROPHILES DANS LE SANG

1 - est donc faible : 0,6.109 PN / kg ,

2 - répartie en deux pools d’égale importance , mais avec des échanges rapides de l’un à l’autre :

- le pool circulant , seul concerné par l’hémogramme (tant numération que formule), d’où la modestie des conclusions à en tirer !

- le pool marginal des éléments collés à la paroi du vaisseau .

3 - L’hémogramme compte normalement :

- 4 000 à 5 000 PN / µl chez l’adulte , soit 65 à 70 % des leucocytes ;

- moins chez l’enfant , surtout en valeur relative , d’où la " formule inversée " jusqu’à 8 ou 12 ans parfois ;

- plus chez le nouveau-né , qui a une polynucléose pendant quelques semaines , puis , une neutropénie .

4 - Les facteurs de variations sont importants à connaître :

- pseudoneutropénie des Noirs , par excès de margination , chez 10 % des sujets contre 1 % chez les Maghrébins et 0,01 % à peine chez les Blancs , - neutropénie du matin ou de la nuit ,

- accroissement rapide des PN circulants après le repas , le stress , l’anxieté , la douleur , surtout l’exercice physique ; - neutropénie des sujets dits " lymphatiques ",

- accroissement médicamenteux des PN sous adrénaline , corticoïdes qui mobilisent les réserves médullaires (cytaphérèse), anesthésiques et splénectomie ,

- en pathologie , polynucléose des syndromes myéloprolifératifs ou post-infectieuses , avec ou sans myélémie , neutropénie , parfois après une infection sévère ou d’origine toxique .

 

C - LE POLYNUCLEAIRE EN COLORATION PANOPTIQUE

 

- a une taille moyenne de 10 à 15 µ et une forme grossièrement arrondie ,

- son noyau apparaît polylobé avec une chromatine assez dense , sans nucléoles visibles ; le noyau apparaît unique , mais segmenté de façon plus ou moins importante :

la formule d’Arneth donne le pourcentage des éléments selon le nombre de lobes , les poly à plus de 4 lobes (ou pleïocaryocytes) se rencontrant dans les déficits en antipernicieux ; des appendices nucléaires ont pu permettre de faire le diagnostic de sexe en cas d’ambiguïté .

- Le cytoplasme légèrement acidophile renferme environ 500 granulations très fines .

- Les anomalies du polynucléaire neutrophile peuvent porter sur le noyau , arrondi ou hyperlobé , ou sur le cytoplasme , avec en particulier les granulations " toxiques " des états infectieux sévères.

Les polynucléaires en voie de lyse se rencontrent dans les mêmes situations .

 

D - CYTOCHIMIE DU POLYNUCLEAIRE NEUTROPHILE

 

Le PAS et le Noir Soudan n’ont que peu d’intérêt ; la peroxydase est utilisée par certaines techniques de formule automatisée ; la phosphatase alcaline leucocytaire (PAL) a rendu des services dans le diagnostic des syndromes myéloprolifératifs .

 

E - ULTRASTRUCTURE DU POLYNUCLEAIRE NEUTROPHILE

 

Elle permet surtout d’opposer les granulations primaires , lysosomes riches en peroxydase aux granulations secondaires riches en phosphatase alcaline .

 

F - MICROCINEMA EN CONTRASTE DE PHASE

 

1 - Le polynucléaire neutrophile au repos a une forme arrondie , un noyau lisse non lobulé , des granulations périnucléaires dans le granuloplasme , un hyaloplasme périphérique agranulaire avec parfois des vacuoles digestives ou source de pseudopodes .

2 - La cellule a des mouvments amoeboïdes sur le support , au hasard , grâce à ces pseudopodes , sans participation du noyau , de 20 à 35 µ / minute à 37° C .

 

G - LE DEPART VERS LES TISSUS

se fait au hasard , sans retour possible .

- Lors de la margination , le polynucléaire gagne la paroi capillaire , peut se déplacer sur elle grâce à des mouvements actifs (même à contre-courant), favorisé par la vasodilatation et le ralentissement du flux sanguin .

- La diapédèse est un phénomène mal compris , avec traversée de la basale en moins de 2 heures ; la chimiokinésie modifie les mouvements non orientés , le chimiotaxis oriente positivement ou négativement les mouvements ; on insiste sur le rôle fondamental de la sélectine P dans ce phénomène .

- En cas de besoin accru en PN , la réponse de l’organisme se fait en trois temps : appel au stock de cellules mûres peu segmentées de la moelle avec polynucléose transitoire , appel à des métamyélocytes et myélocytes , avec myélémie , augmentation du pool de multiplication avec hyperplasie granuleuse de la moelle ( une leuco-neutropénie sanguine nette transitoire peut parfois précéder l’arrivée des renforts).

(schéma n° 32)


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