La compréhension de la Microbiologie des Ecosystèmes est une démarche trop souvent
négligée. L'interaction Bactériologie, Virologie, Parasitologie (Ecologie du Parasitisme) sont
étroitement liés.
Il faut approfondir la recherche fondamentale à visée appliquée sur les microorganismes
présents dans des écosystèmes tels que le tube digestif, les muqueuses, les aliments, l'eau et l'air.
Le rôle de chacun et les dangers des déséquilibres devraient inciter à plus de recherches cognitives.
Si la thématique générale est articulée autour de la détection, l'identification et la
persistance de microorganismes potentiellement pathogènes dans l'environnement et de
l'impact qu'ils peuvent avoir sur la santé humaine ou animale, le
laboratoire de Bactériologie doit s'intéresse également au rôle protecteur de
la flore intestinale dominante, constituée essentiellement de bactéries anaérobies, au rôle
essentiellement protecteur de l'entérocyte, la flore sous-dominante, esssentiellement les entérobatéries
non pathogène en quantité normale, qui effectue une grande part de la dégradation des résidus végéraux,
entre autres, au lieu de concentrer la totalité de ses efforts sur la flore dominée que sont les bactéries
pathogènes pour l'homme; la flore lactique du vagin sont parmi les exemples les plus représentatifs.
La Microbiologie des Ecosystèmes a vu se développer des liens fructueux
entre laboratoires de Parasitologie et le service d'Hygiène.
Le laboratoire de Virologie tiendra compte de la qualité des eaux de surface et de l'étude des
entérovirus associés aux entérites, cardiomyopathies ...
Le laboratoire de Bactériologie doit créer et développer une synergie avec les services
de Gastro-entérologie.
Le développement souhaitable de la Microbiologie des Ecosystèmes devrait pouvoir contribuer
à une meilleure appréhention des maladies infectieuses et du déséquilibre parfois important qui mal
contrôlé peut conduire à des situations lourdes de conséquences ... vaches folles etc ...
avec pour thématiques "Immunité muqueuse et cutanée", "Epidémiologie et contrôle des pathogènes de
l'environnement".
Thèmes abordés :
I - Bactériologie
Vaginite - aspect général
II - Ecologie du parasitisme
Mycoses vulvo vaginales
III - Virologie
I - Bactériologie
Applications vaccinales et
probiotiques des bactéries lactiques
Les bactéries lactiques, en particulier les levains laitiers,
sont bien connues pour leur utilisation en industrie agroalimentaire.
Elles sont, à ce titre, consommées quasi-quotidiennement depuis des millénaires et
reconnues comme non-pathogènes par excellence.
Une autre caractéristique de ces microorganismes, ayant retenu l'attention des chercheurs depuis
plusieurs décennies, est l'effet bénéfique qu'elles peuvent exercer en santé humaine ou
animale (effet probiotique). Plusieurs propriétés leur ont été attribuées, dont
certaines ne sont que partiellement étayées par des données expérimentales
rigoureusement contrôlées.
Leur rôle bénéfique a néanmoins été clairement établi
dans le problème d'intolérance du lactose et dans le maintien d'une microflore
équilibrée dans des cavités corporelles telles que le tractus gastro-intestinal
ou urogénital. Certaines souches de lactobacilles en particulier sont capables
de coloniser l'intestin, le vagin ou la cavité buccale de l'homme et des
animaux, y limitant le développement de microorganismes pathogènes.
Cette situation a conduit récemment à l'idée d'évaluer le
potentiel des bactéries lactiques, comme auxiliaires vivants de vaccination. La
nécessité toujours actuelle de développer des vaccins plus sûrs, faciles à
administrer et peu onéreux, a conduit à une recherche intensive sur
l'utilisation potentielle d'organismes vivants recombinants comme vecteurs
d'antigènes protecteurs, administrables en particulier par voie(s) locale(s).
Le rôle exercé par la composante mucosale dans la réaction de défense d'un individu
vis-à-vis d'un agent pathogène est considéré comme critique dans le cas de
plusieurs maladies infectieuses.
Les muqueuses constituent en effet la porte
d'entrée de la plupart des virus ou bactéries pathogènes à l'origine
d'infections respiratoires, intestinales ou urogénitales.
Le développement de
moyens efficaces pour stimuler une réponse immunitaire mucosale permettant de
neutraliser l'agent pathogène à son point d'entrée dans l'organisme, constitue
donc un axe prioritaire de recherche en vaccinologie aujourd'hui.
Cette situation a motivé la recherche d'un système vaccinal sûr
et original. L'attention s'est tournée récemment vers l'utilisation de bactéries
à gram + commensales comme vecteurs d'antigènes. Leur totale innocuité, alliée
aux capacités de certaines d'entre elles à coloniser les cavités corporelles
externes, désigne les bactéries lactiques, en particulier les lactobacilles,
comme candidats de choix pour délivrer des antigènes protecteurs au niveau des
muqueuses.
Ces microorganismes présentent en outre l'avantage d'être aisément
administrables par voie orale ou locale. De plus, l'industrie agroalimentaire a
développé pour les levains laitiers un important savoir-faire technologique.
Un programme de recherche concertée soutenu par la communauté
européenne a permis d'établir la faisabilité de
l'approche proposée. Il a été suivi de dispositions qui visent
essentiellement à une comparaison contrôlée de trois genres de bactéries
lactiques : Lactococcus lactis, Streptococcus gordonii et Lactobacillus. Le
laboratoire de Bactériologie du Département de Microbiologie de Ecosystèmes est
coordonnateur du réseau et s'intéresse en particulier à développer les
lactobacilles comme auxiliaires vivants de vaccination. Ceci nécessite de
traiter trois domaines en parallèle :
- microbiologie : études de persistance chez la souris,
- biologie moléculaire : production d'antigènes modèles dans différentes
localisations cellulaires (cytoplasmique, ancrage à la paroi et,
éventuellement, sécrétion),
- immunologie : analyse de la réponse immune induite, chez la souris, après
administrations locales de lactobacilles recombinants.
La sous-unité C de la toxine tétanique (TTFC) et la protéine gp50
du virus porcin d'Aujeszky (gp50 de l'ADV) sont actuellement utilisées comme
antigènes modèles. Les progrès réalisés peuvent être résumés comme suit
:
- construction de souches recombinantes de L. plantarum NCIMB8826 (souche
d'origine humaine) produisant la TTFC (expression cytoplasmique ou en
surface), le gène correspondant étant porté par des plasmides réplicatifs ou
stabilisé par intégration chromosomique,
- mise en oeuvre d'un système d'expression inductible (système nisine) chez
L. plantarum, permettant notamment d'établir des courbes dose-réponse pour
l'effet biologique étudié,
- développement du marqueur GFP (Green Fluorescent Protein) pour faciliter
le suivi des souches in vivo,
- démonstration de l'immunogénicité (induction de réponses anticorps
systémiques et locales) des souches L. plantarum produisant la TTFC, par voies
nasale et intragastrique et induction d'une protection contre un test
d'épreuve létale.
Au cours du projet "vaccin", plusieurs questions ayant trait au
caractère probiotique des bactéries lactiques ont été soulevées. C'est ainsi que
le pouvoir immunomodulateur et l'adjuvanticité de différentes souches ont été
comparées, illustrant une importante variabilité en fonction des souches.
La finalité de cette étude est de clarifier l'impact de la microflore du tube
digestif sur le système immunitaire de l'hôte, en particulier dans le cadre de
maladies intestinales chroniques et inflammatoires telles que la maladie de
Crohn.
L'étude d'agents bactériens associés au déclenchement de cette pathologie
est également intéressante il s'agit du projet probiotique.
II - Ecologie du
parasitisme
II.1. Biodiversité de Pneumocystis et ses
conséquences épidémiologiques
Nous avons mis en évidence chez Pneumocystis carinii un
polymorphisme génétique qui est fonction de l'espèce du mammifère hôte. Ce
phénomène traduit l'existence de lignées de Pneumocystis génétiquement
stables, inféodées à chaque espèce hôte. Il s'exprime sur le plan phénotypique
aux niveaux ultrastructural, isoenzymatique, antigénique et de l'infectivité.
Des infections croisées expérimentales ont confirmé qu'il existe une forte
spécificité parasitaire chez Pneumocystis. Cette situation nous a conduit
d'une part à nous intéresser en priorité aux organismes du genre
Pneumocystis parasitant l'homme, et d'autre part à rechercher les sources
et les mécanismes de l'infection humaine, véritables objectifs spécifiques de
notre programme.
Une phase critique du projet est le développement d'un système
de culture permettant d'isoler Pneumocystis des patients et de perpétuer
ces isolats in vitro, afin d'ajouter à leur caractérisation
génomique, l'étude de leurs propriétés biologiques (capacité proliférative et
d'attachement, susceptibilité à des molécules antiparasitaires ou
antifongiques).
Des travaux ont fourni des résultats marquants dans les domaines
de la culture de P. carinii et de sa transmission.
Ces recherches se développent dans le cadre d'un projet-réseau (9 groupes
français et un anglais), intitulé : "Présence et
circulation de micro-organismes du genre Pneumocystis dans les
écosystèmes".
II.1.1. Culture de
Pneumocystis
Pour juger du développement de Pneumocystis in
vitro il fallait d'abord établir son temps de doublement in vivo. Des
études approfondies de la cinétique des Pneumocystis dans trois modèles
animaux ont révélé des différences importantes dans le temps de doublement : 1.5
jours chez le lapin (pneumocystose spontanée), 4.5 jours chez le rat sous
corticostéroïdes et 10.3 jours chez la souris SCID. Ensuite, il fallait
déterminer in vitro l'évolution des stades parasitaires.
Cette étude a été effectuée sur des parasites de rat, soit en culture axénique, soit en co-culture
sur cellules épithéliales alvéolaires. Les temps de doublement (environ 90
heures) ont été proches de ceux enregistrés in vivo. Pour la
première fois il a été établi que des nouvelles formes kystiques sont générées
in vitro et qu'elles évoluent à maturité en produisant effectivement des
formes végétatives capables de se diviser à leur tour (au moins dans des
cultures axéniques). Un modèle heuristique du développement de
Pneumocystis a été conçu sur ces bases.
II.1.2. Transmission de
Pneumocystis : rôle des porteurs
Pneumocystis peut persister de plusieurs semaines à
environ 1 an dans le poumon de rats "convalescents", guéris de leur
pneumocystose. Durant cette période, des hôtes immunocompétents peuvent
contracter une infection transitoire par contact étroit avec des hôtes infectés.
La question cruciale était de pouvoir établir si des hôtes immunocompétents
parasités transitoirement par Pneumocystis peuvent transmettre
l'infection à des hôtes immunodéprimés. La réponse est oui : des souris
immunocompétentes en contact étroit avec des souris avec pneumocystose
contractent une infection transitoire détectée par PCR.
Ces souris porteuses
immunocompétentes mises à leur tour en contact étroit avec des souris SCID,
transmettent l'infection à ces dernières qui développent une pneumocystose. Ce
travail renforce l'hypothèse du rôle des porteurs dans la transmission et la
circulation de Pneumocystis dans les populations humaines, notamment dans
les hôpitaux.
En effet, la PCR a montré que des patients immunodéprimés sans
pneumocystose peuvent héberger Pneumocystis. On considère ces porteurs
comme des individus "colonisés" par le parasite. En collaboration avec un groupe
du CHU d'Amiens, nous avons montré que le risque de colonisation pulmonaire par
Pneumocystis chez les patients VIH-négatifs augmente avec la baisse des
lymphocytes CD4+ sanguins, et qu'un même génotype de P. carinii hominis
peut être responsable de colonisation pulmonaire ou de
pneumocystose.
II.2. Nouvelles stratégies pour le contrôle de pathogènes
émergents fondées sur le phénomène "killer"
Le phénomène "killer" désigne la propriété de nombreuses levures
à sécréter des toxines ayant une activité létale ou inhibitrice vis-à-vis de
micro-organismes cibles. Une toxine "killer" (PKT), produite par des levures du
genre Pichia, nous intéresse particulièrement en raison de son activité létale
contre des pathogènes procaryotes ou eucaryotes aussi divers que
Mycobacterium tuberculosis, Candida albicans et Pneumocystis
carinii.
Comme PKT n'agit pas à des températures et pH physiologiques, des
anticorps antiidiotypiques polyclonaux, monoclonaux et recombinants ont été
générés à l'aide d'un anticorps monoclonal anti-PKT (MabKT4) inhibant l'activité
toxique. Ces anticorps ont montré in vitro un effet létal similaire à
celui de PKT ainsi que des propriétés thérapeutiques in vivo dans des
modèles expérimentaux de pneumocystose et de candidose. Comme ils ne sont pas
utilisables en thérapeutique humaine, notre objectif est de caractériser le
mécanisme d'action de PKT et de produire une molécule antimicrobienne
recombinante, à spectre transphylétique, stable et active en conditions
physiologiques.
Les principaux résultats concernent : 1. la purification de
PKT, 2. la caractérisation moléculaire de son site de fixation sur les
micro-organismes cibles.
II.2.1 Purification de la toxine
"killer"
Nous avons pu établir que PKT est une protéine de nature
glycosylée d'environ 85 kDa. L'alignement de séquences internes et de la partie
N-terminale de PKT native avec des séquences connues, révèle des similarités
importantes avec la famille des protéines "SUN", récemment décrite, dont aucune
fonction commune n'a pu être démontrée. Pour connaître le mode d'action de PKT,
nous avons donc entrepris d'en isoler son gène et d'obtenir son expression dans
un contexte hétérologue.
II.2.2. Caractérisation moléculaire du site de fixation de PKT
sur les micro-organismes cibles.
Notre stratégie a été d'évaluer l'effet de PKT sur des mutants de
Saccharomyces cerevisiae. PKT s'est avérée inactive contre des souches
exprimant des mutations affectant la biosynthèse des béta-glucanes, sucres de
parois fongiques (1-6 béta glucanes et 1-3 béta glucanes) qui pourraient
interagir avec PKT, comme il a été montré pour d'autres toxines de levure.
II.3. Formes infectantes de protistes et micro-champignons
opportunistes dans l'environnement : détection et identification moléculaire de
Cryptosporidium
Cette thématique, axée au départ sur le développement de méthodes
de détection et typage moléculaire de Cryptosporidium, a engendré un
projet d'épidémiologie et taxonomie moléculaires dont les faits marquants sont
les suivants :
II.3.1. Impact de la méthode US EPA-1622 sur Cryptosporidium
La méthode 1622 pour détecter Cryptosporidium dans les
eaux (Agence de Protection de l'Environnement, USA), consiste à filtrer l'eau, à
éluer les particules retenues sur le filtre et à les concentrer par
centrifugation. Les oocystes sont ensuite purifiés par séparation
immunomagnétique, identifiés et quantifiés par immunofluorescence. En
collaboration avec le Service des Eaux et Environnement de l'Institut Pasteur de
Lille (J.-M. DELATTRE), nous avons évalué l'impact de cette méthode sur les
oocystes de C. parvum. Les étapes de filtration et de centrifugation
(<5000 g) n'ont pas eu d'effets décelables, mais la phase d'élution peut
induire un désenkystement prématuré, lié au tampon d'élution.
II.3.2. Identification moléculaire de Cryptosporidium
L'immunofluorescence ne permet pas la détermination de l'espèce
de Cryptosporidium ni celle de l'espèce hôte d'origine, deux informations
aujourd'hui capitales car deux génotypes principaux sont retrouvés chez C.
parvum, l'un inféodé à l'espèce humaine et apparemment non infectant pour
l'animal, l'autre propre au bétail, pouvant occasionnellement infecter l'homme.
Pour cette raison nous avons développé, et validé sur des prélèvements
cliniques, des techniques basées sur la PCR. La plupart des isolats humains se
sont révélés être d'origine anthropophile, ce qui montre bien que la
cryptosporidiose n'est pas nécessairement une zoonose, contrairement à ce qui
est encore fréquemment affirmé. L'amplification suivie du séquençage d'un
fragment du gène de l'ARNr 18S est pour le moment la technique la plus
informative. Ce gène fournit le seul marqueur dont la séquence est connue chez
toutes les espèces de Cryptosporidium (sauf chez C. nasorum).
L'alignement de ces séquences permet ainsi de déterminer l'espèce, mais les
zones hypervariables autorisent, en plus, un typage infraspécifique qui
identifie des génotypes en fonction de l'espèce hôte (humain, bovin, canin,
félin, etc.). Ce travail sera poursuivi par l'analyse d'isolats provenant
d'animaux et de l'environnement.
II.3.3. Epidémiologie moléculaire de la cryptosporidiose
Des données récentes suggèrent que les patients VIH+ sont
susceptibles à des nouveaux génotypes de Cryptosporidium. Cet aspect, de
grande importance en santé publique, notamment dans le Tiers Monde, sera abordé
dans le cadre de notre participation, avec un groupe haïtien et deux groupes
français (CHU d'Amiens et de Rouen), au projet réseau : "Circulation de
Cryptosporidium spp dans les écosystèmes en Haïti, conséquences pour les
populations infectées par le VIH" soutenu par l'ANRS (VIH/PAL). L'objectif est
de caractériser le réservoir et les sources d'infection par Cryptosporidium
spp en Haïti, pays en voie de développement fortement touché par la pandémie
de SIDA.
III - Virologie
III.1. Evaluation de
la quantification moléculaire des Entérovirus infectieux comme marqueur de
pollution virale des eaux de surface
L'eau est un vecteur important dans la transmission des
maladies infectieuses virales. Bien qu'actuellement les virus véhiculés par
l'eau, responsables de gastro-entérites ou de pathologies humaines diverses, ne
soient pas toujours identifiés, le contrôle virologique des eaux de surface
utilisées pour la baignade, l'irrigation ou la conchyliculture reste primordial
pour la prévention des épidémies virales. Les études portant sur la propreté de
l'eau ont tenté d'établir une corrélation entre la présence des marqueurs
habituellement utilisés (bactéries, bactériophages) et la présence de virus.
Plusieurs marqueurs ont été proposés mais aucun ne semble aujourd'hui faire
référence dans le contrôle de la pollution virale des eaux. Les Entérovirus
(famille des picornaviridae), de par leur résistance dans le milieu extérieur
(restent infectieux pendant plusieurs mois), leur voie de transmission
(fécal-oral) et leur présence en quantité importante dans les eaux usées
pourraient représenter un marqueur intéressant de contamination virale des eaux
de surface. Un plan d'échantillonnage sur quatre sites de prélèvement,
localisés sur la côte d'Opale (4 estuaires), et couvrant une année entière, à
raison de 1 ou 2 prélèvements par mois, a été réalisé. Les analyses
bactériologiques (détection des E . coli et entérocoques) et
bactériophagiques (bactériophages somatiques et à ARN F-spécifiques), qui ont
été effectuées au fur et à mesure des prélèvements, seront comparées à l'analyse
virologique de l'eau. Cette dernière est en cours de réalisation et comporte la
détection de plusieurs virus entériques véhiculés par les eaux usées (HAV,
Norwalk I and II, Astrovirus, Rotavirus) et la mise en évidence d'éventuels
entérovirus infectieux. Pour la détection des entérovirus infectieux, une
nouvelle méthode, utilisant des techniques moléculaires rapides et permettant la
quantification de la dose virale, est en cours de développement. A terme,
l'étude nous permettra d'évaluer si la présence d'entérovirus infectieux est
corrélée à celle d'autres virus et de comparer cette corrélation avec celle qui
existe pour les autres marqueurs (bactéries, bactériophages).
III.2. Etude du rôle des Coxasackievirus B
dans la physiopathologie des cardiomyopathies dilatées : détection et analyse
des déterminants génétiques viraux associés à la persistance et à la
cardiovirulence
Les Coxsackievirus B (sérotypes B1 à B6) sont des virus à ARN
positif simple brin appartenant au genre entérovirus. Ils sont considérés comme
des agents infectieux communs impliqués dans la physiopathologie des
cardiomyopathies dilatées (CMD). Les résultats obtenus au laboratoire à l'aide
de deux modèles expérimentaux d'infection cardiaque chronique (Souris DBA/2 et
NMRI nu/nu), suggèrent que les gènes du coxsackievirus B3 codant pour les
protéines de capside (VP1-VP4 ; 3 Kb) et pour les protéines non structurales
(2A-3D; 3Kb) peuvent être impliqués dans les mécanismes de persistance et de
cardiovirulence. Afin de vérifier cette hypothèse, des comparaisons de séquences
ont été effectuées entre les ARN viraux extraits des myocardes de souris (DBA/2
et NMRI nu/nu) présentant une persistance du CVB3 associée à une CMD, les ARN
viraux extraits du tissu cardiaque des souris avec une infection virale sans
CMD, et l'ARN génomique du variant myocarditique CVB3-M1 inoculé à JO Les
variations nucléotidiques rencontrées de façon systématique pour chaque mutant
ont été identifiées. Des génomes viraux hybrides, obtenus par clonage et par
mutagenèse dirigée (à partir du cDNA du variant CVB3-M1), sont en cours de
construction et seront ensuite inoculés aux lignées murines DBA/2 et NMRI nu/nu
afin d'identifier les mutations associées à la persistance virale et la
cardiovirulence. Les résultats de ce travail permettront une meilleure
compréhension des mécanismes moléculaires des infections cardiaques persistantes
à Coxsackievirus B3, et rendront possibles des études cliniques pour identifier
le génotype de souches potentiellement cardiovirulentes.
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