L’HEMOGRAMME

 

Ces éléments figurés du sang, aperçus en 1674 par le Hollandais LEEUWENHOEK (ignorés jusqu’au milieu du XIXè siècle), élaborés au cours des processus complexes de l’hématopoïèse, vont se trouver suspendus de façon homogène en raison du brassage permanent lié à la circulation sanguine découverte par HARVEY dès 1616 , à l’intérieur de vaisseaux parfois tortueux (ce qui leur impose une déformabilité très importante) dans le plasma ,équivalent à la substance fondamentale de ce " tissu conjonctif liquide " qu’est le sang , propre aux animaux supérieurs et à quelques rares invertébrés .

Les diverses familles de globules blancs (ou leucocytes) (WBC en anglais) ne font qu’utiliser le sang comme véhicule vers les tissus où ils rempliront leurs fonctions , le passage plus ou moins long étant unique pour certains (granuleux) ou répété pour d’autres (lymphocytes) qui patrouillent sans cesse dans les vaisseaux sanguins et lymphatiques en quête d’agresseurs à identifier et à détruire par les très complexes processus immunitaires ; leur qualificatif de " cellules sanguines " est donc des plus abusif . Les plaquettes sanguines (en anglais , Plt ou Thr) décrites par DONNE en 1842 , vont jouer un grand rôle dans l’ensemble des processus de l’hémostase , au niveau de la paroi vasculaire essentiellement ; elles seront décrites avec leurs fonctions dans le cours d’hémostase .

Les globules rouges (en anglais , RBC), encore appelés hématies , normocytes dans la nomenclature officielle , érythrocytes par les anglo-saxons , sont des cellules ultra-spécialisées , d’ailleurs à leur détriment (survie brève), dans le transport de l’oxygène des poumons aux tissus , rôle entrevu par LOWER peu après la découverte d’HARVEY et affirmé par H.SELYE en 1874 , grâce à leur pigment , l’hémoglobine , présent à quasi saturation , qu’il leur faut protéger en orientant leur métabolisme cellulaire ; ils ne passent dans le tissu réticulo-macrophagique que pour y être détruits (hémolyse) et voir leur hémoglobine dégradée avec eux .

Tous ces éléments figurés sont analysés par l’hémogramme , terme plus concis que celui de " numération-formule- plaquettes " (NFP), regroupant : l’hématimétrie , plus globale que la " numération des globules rouges ", la numération et la formule leucocytaires (on utilise aussi " numération globulaire " pour numération des rouges et des blancs), la numération plaquettaire .

C’est un examen à la fois quanti- et quali-tatif car il s’est enrichi en quelques décades avec l’introduction des constantes de WINTROBE dans l’hématimétrie , et il s’enrichit encore actuellement avec l’automatisation qui apporte des données nouvelles et rend plus fiables les anciennes , tout en épargnant un travail fastidieux aux techniciens dans la routine de tous les jours au laboratoire de cytologie hématologique (ou hématologie cellulaire).


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