En dehors des problèmes empêchant des relations sexuelles normales (troubles de l'érection ou de l'éjaculation par exemple), l'infertilité masculine se définit par rapport aux valeurs du spermogramme normal.
Cette infertilité peut avoir pour cause des anomalies du sperme ou des spermatozoïdes qui portent sur leur aspect, leur nombre, leur vitalité ou leur mobilité.
Le spermatozoïde est formé de trois parties principales :
- la tête qui contient le noyau cellulaire où sont entreposés les chromosomes,
- la pièce intermédiaire
- le flagelle.
Le flagelle n'est pas ondulé comme on le parfois, mais semi rigide;
il se contracte de droite et de gauche entraînant des mouvements de déplacement latéral
alternatif du spermatozoïde avec inclinaison de sa tête qui lui permettent un déplacement en ligne
droite.
Il atteint une vitesse de 10 à 50 micron par seconde ce qui fait dans les 1 cm à 1,5cm à l'heure
(ce qui est rapide pour une cellule si petite).
Pour ces nombreux mouvements, le spermatozoïde utilise comme carburant les sucres contenus dans
le sperme dont le fructose qui est à une concentration variant de 10 à 25 µmol/éjaculat.
Sa quantité normale est de l'ordre de 2 à 5 ml, sa couleur
normale est soit jaune soit opalescente, il a une odeur âcre ammoniacale (toute odeur
forte ou nauséabonde est anormale).
A température du corps humain, il se liquéfie en une heure, son pH ou acidité est de l'ordre de
7,2 à 8.
Associé aux spermatozoïdes on y trouve des leucocytes et quelques cellules épithéliales : il ne doit y avoir ni bactéries ni sang.
La concentration en spermatozoïdes est variable de l'ordre de 40 à 200 millions par mm3.
Les formes mobiles représentent au départ 80 % des cellules observées, à 30 mn au moins 50 % encore se déplacent, à 60 mn le chiffre reste le même et trois heures plus tard 30 % au moins se déplacent.
Il peut exister des formes anormales (deux têtes, deux ou plusieurs flagelles, pas de tête ou absence de flagelle, etc.) ces formes sont normalement rencontrées mais ne doivent pas représenter plus de 30% des spermatozoïdes observés.
Les formes vivantes représentent 75 % au moins des spermatozoïdes (on les distingue des formes mobiles: seuls sont mobiles les spermatozoïdes qui bougent et se déplacent).
Données usuelles pour juger de la qualité du sperme
Volume (ml) |
Concentration (millions/ml) |
Formes vivantes (%) |
Formes mobiles ( %) |
Formes anormales (%) | |
Normal | 2 à 5 | 40 à 200 | > 80 | > 80 | <30 |
Probablement normal | > 2 < 5 - 7 |
20 à 40 | 70 à 80 | 60 à 80 | 30 à 50 |
Probablement anormal | 1,5 à 2 >5 |
10 à 20 | 50 à 70 | 40 à 60 | 50 à 80 |
Anormal | > 7 | <10 | <5 | <40 | >80 |
- sperme | hypo hyper |
azoo oligo polyzoo |
nécro | asthéno | térato |
Il faut apprécier :
Les caractères physiques du sperme : quantité de l'éjaculat ( Hypospermie : volume inférieur à 2 ml, Hyperspermie : volume supérieur à 6 ml), aspect et odeur, viscosité et liquéfaction (hyperviscosité);
La concentration en spermatozoïdes, qui doit être supérieure à 20 000 par mm3; au dessous de cette concentration, on parle d'oligospermie . Azoospermie : Pas de spermatozoïdes dans le sperme.
la mobilité; il semble que la mobilité soit le facteur le plus déterminant du pouvoir fécondant du sperme. On commence à parler d'asthénospermie audessous de 50 % après 1 heure ou moins de 30% après 3 heures.
Le pourcentage des formes mortes; on parle de nécrospermie lorsque ce taux dépasse 30 %;
Le pourcentage des formes anormales, sur un frottis, en s'attachant à caractériser avec précision les anomalies rencontrées; au moins 50 % des spermatozoïdes doivent être normalement conformés; dans le cas contraire, on parle de tératospermie.
Bien sûr ces anomalies peuvent coexister et on peut donc rencontrer une oligoasthénotératospermie par exemple.
mesure du pH, mesure de la vitalité des spermatozoïdes dans le temps, dosage des différents constituants du liquide séminal.
- existence d'une pyospermie (présence de pus dans le sperme), sous forme de leucocytes altérés. La pratique d'une spermoculture est alors indispensable pour mettre en évidence un germe et étudier sa sensibilité aux antibiotiques.
- différenciation entre spermatozoïdes immobiles et spermatozoïdes morts,
- dépistage d'une anomalie immunologique par dosage des autoanticorps antispermatozoides, dans le liquide séminal, et au niveau des spermatozoïdes euxmêmes.
car il existe des fluctuations spontanées de la spermatogenèse, qui est par ailleurs hypersensible à de nombreuses atteintes passagères (infections, baisse de l'état général, problèmes psychologiques, etc.) qui peuvent passer inaperçues; c'est pourquoi il est nécessaire, avant de conclure, de pratiquer deux à trois spermogrammes en moyenne, à un bon mois d'intervalle, et réalisés par le même technicien.
Vaccins - sérologies - arrêt contraception
Notions préalables : rappel de quelques notions simples sur le problème de l'infertilité du couple.
La responsabilité de l'homme dans la stérilité conjugale est enfin
reconnue. Ainsi l'exploration de l'homme se mène parallèlement à celle de
la femme. Mais la stérilité masculine pose d'autant plus de problèmes
qu'il existe des spermes normaux non fécondants et des spermes fécondants
très inférieurs aux normes. Ainsi l'interprétation des bilans doit-elle
être nuancée.
* L'interrogatoire
Il fait préciser l'ancienneté des antécédents de l'infertilité, les
antécédents : oreillons après la puberté, anomalies de la migration
testiculaire, infections urogénitales, traumatismes, éventuels traitements
hormonaux (androgènes, strogènes, gonadotrophines) ou chirurgicaux (pour
cryptorchidie, hypospadias, hernie, varicocèle) paternités antérieures, la
profession, parfois responsable d'intoxication exogène, les habitudes
alimentaires (sous ou suralimentation, éthylisme), le comportement sexuel.
Il est essentiel mais parfois malaisé de faire préciser le rythme des
rapports, mais aussi si la pénétration est complète et bien suivie d'une
éjaculation intravaginale.
* L'examen clinique
Il apprécie l'état général, vasculaire et neurologique, métabolique,
nutritionnel et endocrinien. L'examen de l'appareil génital pratiqué sur
le sujet debout puis couché précise l'état des testicules (siège, volume,
consistance), de la verge (en particulier l'emplacement du méat), du
scrotum des épididymes (volume, empâtement, nodules), des cordons
(varicocèle, présence des déférents), de la prostate et des vésicules
séminales.
a) L'étude du spermogramme
A condition d'être pratiqué à deux reprises (distantes d'au moins 74
jours, durée de la spermatogenèse) le spermogramme témoigne de la
fertilité avec une approximation généralement suffisante.
* Les conditions du prélèvement
Il doit être pratiqué à distance (au moins 74 jours) de tout épisode
morbide et spécialement infectieux, après une abstinence comprise entre 3
et 5 jours. Le sperme doit être recueilli par masturbation au laboratoire
et étudié aussitôt. Les recueils faits à domicile exposent à trop
d'erreurs.
* Les informations
obtenues donnent des renseignements sur :
Le plasma séminal :
Le volume normal est compris entre 2 et 6
ml. L'aspermie est due généralement à une éjaculation rétrograde.
L'hypospermie se voit en cas d'altération de la fonction d'une ou
des deux glandes séminales ou en cas de sécrétion isolée des glandes
bulbo-urétrales. On connaît mal la signification des
hyperspermies.
Le pH est normalement compris entre 7,2 et 7,8. Un pH plus acide témoigne d'une sécrétion essentiellement prostatique ; un pH plus alcalin objective essentiellement une sécrétion des vésicules séminales ou, en cas de très petit éjaculat, une sécrétion des glandes de COWPER.
On connaît mal la signification des anomalies de la viscosité.
L'état des spermatozoïdes
:
La numération est normalement comprise entre 25 et 200 millions
par millilitre ; elle peut être nulle (azoospermie), abaissée
(oligospermie) ou élevée (polyzoospermie). La polyzoospermie
peut être relative ou absolue selon que le volume de l'éjaculat est
abaissé ou normal. Son rôle dans la survenue d'avortement à répétition est
probable. La numération est un critère très infidèle, sujet à de grandes
variations sans valeur pathologique.
La mobilité est également
importante. On admet que le pourcentage des spermatozoïdes progressant
normalement doit être de 50 à 60 % dans l'heure qui suit l'éjaculation et
de 30 à 40 % à la cinquième heure. En dessous de ces chiffres, on parle
d'asthénospermie.
La
vitalité : une nécrospermie peut s'observer en cas d'abstinence
prolongée, d'infection ou de conflit immunologique.
La morphologie apporte également des renseignements importants. La
classification de G. DAVID distingue 13 classes d'anomalies qui
intéressent la tête, la pièce intermédiaire ou le flagelle.
Il faut opposer des anomalies
morphologiques banales (dont le pourcentage physiologique varie, selon les
observations, de 25 à 50 %) aux altérations de la structure du
spermatozoïde qui justifient seules le nom de tératospermie car
elles témoignent d'une maladie habituellement constitutionnelle et
affirment la stérilité. Le chapitre de ces tératospermies est en cours de
démembrement et divers syndromes ont pu être individualisés tel l'absence
d'acrosome due à une perturbation de la spermiogenèse et caractérisée par
des spermatozoïdes microcéphales à tête ronde.
* L'interprétation des résultats
L'examen du sperme affirme la stérilité en cas d'aspermie,
d'azoospermie totale, de tératospermie majeure. Il témoigne d'une
fécondance, satisfaisante lorsqu'il est normal (encore qu'on connaisse des
cas d'infertilité par insuffisance spermatique fonctionnelle avec du
sperme "normal"). Dans tous les autres cas il ne permet pas de conclure et
doit être interprété d'une manière critique.
b) Le test de pénétration
croisée
Il est souvent utile d'apprécier la capacité de migration des
spermatozoïdes dans les voies génitales féminines. Le test de pénétration
croisée permet d'observer in vitro le comportement (pénétration et survie)
du sperme du sujet dans la glaire cervicale de sa femme et dans une glaire
témoin et celui d'un sperme témoin dans la glaire de la femme.
Le test de Hühner, ou test post-coïtal, est un examen essentiel pour étudier l' "hospitalité" de la glaire cervicale vis à vis des spermatozoïdes du conjoint. L'état de la barrière cervicale est ainsi décrit en termes fonctionnels, ce test servant de révélateur de la bonne relation entre la glaire et les gamètes mâles.
Il s'agit d'un examen non-douloureux, de première intention au côté du spermogramme et du spermocytogramme. Certaines conditions sont cependant à respecter pour pouvoir interpréter correctement les conclusions:
- pour la femme: en période pré-ovulatoire (un ou deux jours avant la date prévue de l'ovulation ), car le maillage de la structure mucoprotéïque se resserre dès l'ovulation sous l'effet de la montée de progestérone. La surveillance de la température est par conséquent une aide précieuse pour l'interprétation, à posteriori. Un éventuel traitement stimulateur peut améliorer la production de glaire si elle a été constatée insuffisante lors d'un test précédant.
- pour l'homme: après une abstinence sexuelle située entre 3 et 5 jours avant le rapport servant au test
- doit avoir lieu entre 6 et 12 heures avant le recueil de glaire.
- doit être suivi d'une période de repos allongé pour la femme d'une durée minimale de 30 minutes.
- ne doit être suivi d'aucune toilette vaginale avant le recueil de glaire.
- d'éventuelles sécrétions vaginales sont prélevées à l'écouvillon pour analyse cytobactériologique.
- l'exocol est nettoyé ("mouché") par un tampon cotonneux pour éviter la contamination par les sécrétions vaginales.
- la glaire endocervicale est aspirée (Aspiglaire de Jondet, seringue à tuberculine sans aiguille, ...).
- le recueil est apporté au technicien dès que possible.
- ne pose aucun problème après obturation de l'extrémité du dispositif type Aspiglaire par un bouchon, pour éviter la déshydratation.
- il faut également veiller à réduire au maximum la quantité d'air présente dans le dispositif de prélèvement.
- la conservation de la glaire peut être effectuée jusqu'à 4 jours au réfrigérateur à 4° sans problèmes particuliers. La congélation est déconseillée.
- il s'agit désormais d'un examen biologique à part entière (B 45), avec obligations de résultats, remis au patient.
- le résultat doit comporter (obligations légales de la nomenclature, n° d'ordre 070): "le jour du cycle, le délai depuis le coït, le degré de dilatation du col, de l'abondance, de la filance, de la transparence de la glaire ; la densité de spermatozoïdes par champ, le pourcentage de spermatozoïdes mobiles progressifs, non progressifs (avec précision du caractère éventuellement oscillant) et immobiles", ainsi que le PH.
- l'examen s'effectue au microscope (si possible en contraste de phase), à l'objectif x 25.
- le délai depuis le rapport (8 à 12 heures), l'abondance (+++), la filance (viscosité minimale), la transparence, la cristallisation (de troisième et quatrième ordre), le PH (entre 6,5 et 8,5) sont corrects.
- la glaire ne comporte que peu de cellules, peu de leucocytes, pas ou peu de germes
- la glaire renferme plus de 20 spermatozoïdes mobiles (fléchants et lents) par champ microscopique (fonction du grossissement, habituellement entre x250 et x400).
=> la glaire est innocentée: elle n'est pas "hostile" aux spermatozoïdes.
- la glaire est peu abondante, visqueuse, opaque, cristallisant mal (ramifications de 1°ou 2° ordre)
- la glaire comporte d'assez nombreux leucocytes et/ou cellules
- les spermatozoïdes vivants mobiles sont rares ou absents.
=> le prélèvement a été certainement effectué en dehors de la phase pré-ovulatoire. Il convient de recommencer deux à trois jours plus tard, ou les cycles suivants.
=> si la qualité de la glaire ne s'améliore pas après deux tests de Hühner consécutifs, une stimulation hormonale est recommandée (cf. ci-dessus).
- le PH est nettement acide
=> la sécrétion de la glaire peut être pathologique
=> il peut exister une infection bactérienne, en particulier à Lactobacillus
- le délai depuis le rapport (8 à 12 heures), l'abondance (+++), la filance (viscosité minimale), la transparence, la cristallisation (de troisième et quatrième ordre), le PH (entre 6,5 et 8,5) sont corrects.
- la glaire ne comporte que peu de cellules, peu de leucocytes, pas ou peu de germes
- la glaire ne renferme pas plus de 5 à 10 spermatozoïdes vivants mobiles par champs.
=> il faut s'assurer:
- qu'il n'y a pas eu d'anomalie " balistique " lors du coït
- que l'éjaculât est réel et que le spermogramme est normal. Il faut corréler le nombre et la mobilité résiduelle des spermatozoïdes retrouvés lors du test avec ce qui est constaté lors du spermogramme.
=> en cas de spermogramme normal, la glaire ou l'interaction glaire-spermatozoïdes est vraisemblablement en cause. Il convient alors de réaliser un test de pénétration in vitro croisé pour sensibiliser la réponse et pour savoir si l'anomalie provient du sperme ou de la glaire.
- un phénomène dit de " shaking " (spermatozoïdes frémissants sur place) peut être constaté.
=> il faut évoquer la présence d'une immunisation anti-spermatozoïdes dans la glaire ou le sperme (présence d'anticorps anti-spermatozoïdes), réaliser un test croisé puis explorer cette immunisation.
Un éventuel traitement
stimulateur d'une dizaine de jours à partir du 5° jour du cycle, par
Ethinyl-oestradiol (25 voire 50 microgrammes/jour), peut améliorer la production
de glaire si elle a été constatée insuffisante lors d'un test précédent.
* Les indications Le test de pénétration croisée précise le rôle de chacun des deux
partenaires ; il permet d'évoquer un facteur immunologique en cas de
glaire et de spermatozoïdes normaux et de pénétration rapidement
immobilisée. Devant une anomalie modérée du spermogramme, il permet de savoir si le
sujet doit être incriminé à l'origine de l'infécondité ; devant une
anomalie sévère, il permet de poser l'indication d'une insémination
artificielle, éventuellement après amélioration du sperme du
conjoint. * Les résultats Le test de pénétration croisée peut apporter un élément discordant par
rapport au spermogramme en révélant un comportement normal, ou, au
contraire, une insuffisance fonctionnelle insoupçonnée. Puisque ce test
n'explore que la mobilité, on ne saurait être surpris qu'il puisse être
normal chez des sujets stériles du fait d'une importante
tératozoospermie. C'est l'examen fondamental puisque la FSH est le marqueur de la
spermatogenèse. Il doit être demandé devant toute insuffisance spermatique
; son taux normal est compris entre 2 et 8 UI. Son élévation localise la
lésion aux tubes sémifères et met fin aux tentatives thérapeutiques ; son
abaissement, beaucoup plus rare, témoigne d'une insuffisance
gonadotrope. Les autres dosages hormonaux sont plus rarement indiqués. Il n'est indiqué qu'en cas d'antécédents d'atteinte testiculaire :
torsion, cryptorchidie, orchite. Son taux normal est de 4 à 10 ng/ml. Ce
dosage est complété par celui de la LH dont l'élévation traduit une
sécrétion testiculaire d'androgènes insuffisante. L'hyperprolactinémie est rarement en cause et ce dosage n'est plus
effectué que devant des symptômes évocateurs : perte de la libido,
gynécomastie, galactorrhée. Il explore la réserve engonadotrophines-hypophysaires. Il est indiqué
dans les stérilités par insuffisance de sécrétion testiculaire non
confirmées par le taux de FSH qui est paradoxalement abaissé. Ce test
consiste à faire une injection intraveineuse de LH-RH et à doser FSH et LH
entre 0 et 90 minutes. Le laboratoire doit préciser la réponse qui peut
être normale, explosive (il s'agit d'une forme sécrétoire) ou basse (il
s'agit d'une insuffisance hypothalamique ou hypophysaire). g) L'examen bactériologique Portant sur les urines et le sperme recherche systématiquement une
infection urogénitale. Certains examens sont simples et doivent être demandés
facilement. h) Le Doppler veineux Il est utile si l'on suspecte un varicocèle d'après les perturbations
du sperme et que l'examen clinique ne permet pas de l'affirmer. Cet examen
est beaucoup plus fiable que la thermographie. D'autres examens sont beaucoup plus sophistiqués et ont des indications
limitées. i) L'étude des spermatozoïdes en microscopie
électronique Elle présente un intérêt dans les grandes asthénospermies car elle peut
mettre en évidence des anomalies morphologiques des spermatozoïdes
indécelables en microscopie optique. j) L'étude cytogénétique Elle a des indications limitées car elle ne permet de reconnaître que
les anomalies de nombre ou d'importantes anomalies de structure des
chromosomes. La constitution chromosomique des spermatozoïdes ne peut pas
encore être étudiée en routine. Ainsi, le nombre des stérilités d'origine
chromosomique est certainement sous-estimé. Il semble raisonnable
d'établir de la manière suivante les indications de l'étude cytogénétique
: - en cas d'azoospermie sécrétoire : on réalise le test de BARR.
Le caryotype, beaucoup plus onéreux, n'a ici qu'une valeur de confirmation
; - en cas de grande oligozoospermie (moins de 10 millions/ml), certains
préconisent un caryotype systématique. On connaît en effet la relation
étroite qui existe entre des anomalies chromosomiques et la numération des
spermatozoïdes. Cette précaution s'impose particulièrement en cas
d'indication de l'insémination avec le sperme du conjoint (IAC)
puisqu'elles sont le plus souvent indiquées dans une tranche
d'oligozoospermie à risque chromosomique ; - en cas d'avortements à répétition, l'indication du caryotype chez les
deux conjoints est formelle. La découverte d'un caryotype anormal ne
constitue pas une contre-indication à une autre grossesse, mais commande
une surveillance particulière (diagnostic prénatal qui repose actuellement
sur l'amniocentèse). k) L'étude immunologique Elle est indiquée devant toute auto-agglutination spontanée dès
l'éjaculation en sachant qu'il existe des agglutinations provoquées non
par des anticorps mais par des agents d'origine bactérienne ou virale.
Elle l'est également en cas de comportement anormal des spermatozoïdes in
vitro dans une glaire témoin de bonne qualité. Elle l'est enfin en cas de
signes cliniques d'infection ou d'interruption des voies
excrétrices. * L'immunité humorale est appréciée par la mise en
évidence dans le sérum et le plasma séminal d'anticorps réagissant avec
les spermatozoïdes normaux. Diverses techniques sont employées, mais celle
décelant le complément est probablement la meilleure car il n'y a pas de
faux positif. * L'immunité cellulaire est sans doute un élément
important dans la recherche de l'immunité antisperme, mais son étude en
est à ses débuts. Elle est indiquée dans deux éventualités : * Les chutes secondaires de la mobilité spermatique seraient
liées à un déficit isolé de la sécrétion prostatique dont témoigne la
baisse du taux des marqueurs prostatiques (phosphatases acides et
citrates). m) Trois investigations voient leurs indications
diminuer. * La phlébographie n'est justifiée que pour confirmer
l'indication, qui devrait être exceptionnelle, d'une réintervention pour
varicocèle. Au terme de ce bilan, il doit être possible de porter un pronostic ; le
problème se pose différemment selon que l'infertilité est la conséquence
d'une altération de la spermatogenèse (stérilités sécrétoires) ou d'une
obstruction des voies excrétrices (stérilités excrétoires), chacun de ces
mécanismes pouvant induire une hypofertilité réversible ou une stérilité
définitive.
c) Le
dosage plasmatique radio-immunologique de la FSH
d) Le dosage de la
testostérone
e) Le dosage de la
prolactinémie
f) Le test au LH-RH
l) L'étude biochimique du plasma séminal
* Les hypospermies. Leur
cause la plus fréquente est l'absence de sécrétion des vésicules
séminales. On l'évoque devant l'association d'une azoospermie à la triade
hypospermie, pH abaissé, non coagulation du sperme. Elle est affirmée par
l'absence de fructose séminal. Elle relève le plus souvent d'une
absence congénitale des vésicules qui va de pair avec l'agénésie
déférentielle dont le diagnostic clinique est évident, ou avec
l'hypoplasie déférentielle et le dosage du fructose est ici
particulièrement précieux, plus rarement enfin avec une obstruction totale
ou partielle des canaux éjaculateurs.
* La biopsie testiculaire : la drill-ponction,
qui est un geste dangereux, doit être proscrite. La biopsie a été
largement utilisée à titre diagnostique dans les azoospermies et à titre
pronostique dans les stérilités sécrétoires ; elle n'a plus guère
d'indication depuis la généralisation de l'exploration chirurgicale des
stérilités par obstruction et des dosages de la FSH.
* La
déférentographie est indiquée en peropératoire si
l'intervention découvre une obstruction (tête d'épididyme gonflée
contenant des spermatozoïdes) alors qu'il n'y a aucun obstacle
intrascrotal. Elle localise l'obstacle : au niveau des canaux
éjaculateurs, ou dans le canal inguinal lors des lésions déférentielles au
cours des cures de hernies.
Les altérations de la spermatogenèse peuvent être lésionnelles et
définitives ou fonctionnelles et peut-être transitoires.
1) Les altérations lésionnelles définitives
a) Les anomalies des organes génératifs
Dans ses formes majeures, la tubulopathie testiculaire entraîne une
stérilité définitive. Son diagnostic peut être affirmé d'emblée devant une
azoospermie ou une très grande oligozoospermie, devant la petite taille
des testicules et leur consistance molle (sauf dans le syndrome de
KLINEFELTER où ils sont fermes) et le stigmate biologique de
l'hypogonadisme périphérique (taux élevé de la FSH ou réponse explosive au
test de LH-RH). Un tel tableau est presque toujours constitutionnel et
témoin d'un syndrome de KLINEFELTER ou d'un trouble de la migration
testiculaire. Il est beaucoup plus rarement acquis à la suite d'un
traumatisme, d'une torsion ou d'une orchite. Le pronostic est plus
difficile à apprécier devant une diminution modérée du volume
testiculaire, une réponse peu significative des critères biologiques et
une insuffisance spermatique moins franche. Une telle situation est
souvent due à un trouble de la migration testiculaire.
b) La cryptorchidie
Elle est unilatérale dans 60 % des cas environ. Elle est la cause la
plus commune et la plus grave des étiologies des hypofertilités
sécrétoires puisque, malgré leur relative rareté (0,5 à 1 % des adultes
sont cryptorchides), les cryptorchidies sont responsables de 8 % des
stérilités et de 20 % des azoospermies sécrétoires. La sévérité de
l'atteinte spermatique dépend non seulement du mécanisme de la
cryptorchidie (dysgénésie, insuffisance hormonale ou anomalie mécanique)
mais aussi de sa gravité et de son siège uni ou bilatéral.
c) Les anomalies des cellules germinales
Il faut également considérer comme définitives les tératozoospermies
majeures et les asthénozoospermies totales.
2) Les altérations fonctionnelles et transitoires
Elles peuvent être le reflet des affections suivantes :
a) Le varicocèle
On admet généralement que le varicocèle est une cause fréquente
d'infertilité en raison de sa plus grande fréquence chez les hommes
stériles, de l'existence d'anomalies spermatiques particulières chez les
porteurs de varicocèle et de la fréquence des améliorations spermatiques
et de la survenue de grossesse après la cure chirurgicale. Mais cette
responsabilité a été contestée en raison du caractère inconstant de son
action nocive sur la spermatogenèse, de la non spécificité des anomalies
spermatiques et de la persistance fréquente des anomalies de la
morphologie des spermatozoïdes après cure chirurgicale. En fait, si
l'incidence du varicocèle sur la qualité du sperme est indéniable, son
rôle sur la fertilité ne peut être démontré. Sa fréquence est environ deux
fois plus grande chez les sujets stériles que dans la population générale.
La prédominance gauche semble moins nette que classiquement (80 %
siégeraient à gauche et 15 % seraient bilatéraux). Elle s'explique par le
trajet de la veine spermatique qui se jette à droite, à angle aigu dans la
veine cave inférieure et, à gauche, à angle droit dans la veine rénale qui
est une veine à haute pression, ce qui explique que la valvule terminale
de la veine spermatique est plus souvent forcée de ce côté. Le diagnostic
est évident dès l'inspection dans les formes volumineuses, plus difficile
dans les formes modérées où il nécessite une palpation minutieuse sur le
sujet debout puis couché. Il est souvent évoqué devant une image séminale
caractéristique : triade classique faite d'anomalies de la tête des
spermatozoïdes qui devient effilée (tapering forms) avec parfois une
desquamation de gamètes immatures, d'oligo et d'asthénozoospermie. DAVID a
insisté sur les anomalies de la pièce intermédiaire, restes cytoplasmiques
et angulaires. On sait que cette image séminale n'est pas spécifique et
peut s'observer au cours d'infections bactériennes ou virales, de
réactions allergiques, après prise de composés antispermatogénétiques ou
après traumatisme. Dans ces cas de stress, elle est transitoire.
b) Les infections
Contrairement à l'opinion classique, l'infection est une cause
relativement rare (moins de 10 % des cas) d'hypofertilité masculine. En
l'absence de signes cliniques d'infection prostatique ancienne ou actuelle
(douleurs mictionnelles, pollakiurie, prostatorrhée, éjaculations
douloureuses, hémospermies) et de signes physiques francs, la preuve de
l'infection repose sur les épreuves bactériologiques des urines et du
sperme. Il est aujourd'hui admis que l'infection à mycoplasmes, qui peut
être responsable de certains avortements à répétition, ne joue aucun rôle
dans la stérilité masculine.
c) Les anomalies métaboliques
L'obésité, le diabète, les anorexies peuvent induire une insuffisance
spermatique.
d) Les hypogonadismes hypogonadotrophiques
Leur aspect clinique varie en fonction de l'âge d'installation et de
l'association éventuelle à d'autres déficits hormonaux ou à d'autres
anomalies.
e) Les stérilités psychogènes
On décrit trop souvent abusivement sous ce vocable des cas
d'infécondité par anomalie du comportement sexuel (impuissances plus ou
moins totales, éjaculations ante portas ou anéjaculations, absence de
rapport pendant la période fertile de la femme). Ces anomalies ne
préjugent pas de la fertilité potentielle du sujet, mais mettent en cause,
dans son syndrome névrotique, son désir de paternité.
L'excrétion des spermatozoïdes peut être empêchée totalement, ce qui
aboutit à une azoospermie, ou partiellement, ce qui entraîne une
oligozoospermie. Dans cette dernière éventualité, beaucoup plus rare, il
s'agit soit d'une obstruction partielle des voies excrétrices, soit de
l'association d'une anomalie excrétoire à un trouble sécrétoire
controlatéral.
1) L'interruption des voies excrétrices
Elle peut être le témoin d'une malformation ou d'un
traumatisme.
a) Les malformations de l'appareil excréteur
Elles sont à l'origine de près de 60 % des azoospermies excrétoires. Elles peuvent être associées au gène de la mucoviscidose.
Elles sont de trois types principaux :
- l'agénésie bilatérale des
déférents mérite une place à part car elle contre-indique
l'exploration chirurgicale puisque son diagnostic est cliniquement évident
et qu'elle est irréversible. Il faut rapprocher de l'agénésie, d'une part
les hypoplasies déférentielles dont le diagnostic clinique plus malaisé
est confirmé par l'association à l'azoospermie d'une hypospermie avec pH
acide et surtout d'une chute du taux du fructose séminal (témoin de
l'agénésie vésiculaire associée) ; d'autre part les malformations
déférentielles polykystiques en chapelet, également inopérables ;
- le défaut de jonction entre la tête et le corps de l'épididyme est la variété la plus fréquente (50 %) ; on peut en rapprocher les aplasies épididymaires partielles ;
- le défaut de jonction entre le testicule et l'épididyme est exceptionnel.
A côté de ces malformations simples, on observe parfois des
malformations complexes qui posent des problèmes diagnostiques et
thérapeutiques difficiles.
b) Le traumatisme déférentiel chirurgical
Il peut avoir été involontaire (cure de hernie) ou volontaire
(vasectomie).
*
Les obstructions
Toujours inflammatoires, elles sont plus rares qu'autrefois (moins de
40 % des stérilités excrétoires). Elles sont presque toujours la
conséquence d'épididymites nodulaires à germes banals qui siègent
habituellement au niveau de l'anse épididymo-déférentielle. Les sténoses
des canaux éjaculateurs sont beaucoup plus rares et les épididymites
tuberculeuses diffuses exceptionnelles et incurables.
Il faut se rappeler, car c'est une évidence trop souvent oubliée,
qu'elles ne peuvent se discuter qu'en l'absence de tout facteur
irréversible de stérilité. Il va de soi que tous les facteurs étiologiques
réputés curables doivent être traités.
a) Les varicocèles
Lorsqu'une infertilité est associée à un varicocèle clinique, celui-ci
doit être traité par occlusion de la veine spermatique soit par chirurgie,
soit par embolisation. En cas de varicocèle infraclinique, le bénéfice
thérapeutique n'est pas prouvé. Après traitement, on constate une
amélioration du sperme dans plus de la moitié des cas et à 35 à 50 % le
pourcentage de grossesses après chirurgie. Ces résultats favorables
s'observent dans un délai de 6 à 30 mois.
b) Les infections spermatiques
Les prostatites, les épididymites, les infections des voies génitales
qui se traduisent par la présence de nombreux leucocytes altérés dans le
sperme et par la positivité de la spermoculture, sont traitées par la
prise d'antibiotiques diffusant bien dans les voies génitales. On peut
recommander l'emploi du triméthoprime-sulfaméthoxazole (Bactrim*,
Eusaprim*), de l'amoxicilline (Clamoxyl*, Agram*) parmi les antibiotiques,
un traitement associé antichlampolial peut être nécessaire (cyclines,
macrolides...). L'association à un anti-inflammatoire est utile.
c) Les anomalies métaboliques
Elles nécessitent, bien entendu, leur traitement spécifique.
d) Les hypogonadismes
hypogonadotrophiques
Par analogie avec les cas d'anovulation avec FSH normale traités avec
succès par les gonadotrophines humaines, on a pu étendre l'indication du
traitement hormonal à certaines insuffisances spermatiques
normogonadotrophiques, qu'elles se traduisent par une azoospermie ou une
oligospermie. Les régulateurs hypothalamo-hypophysaires sont, comme chez
la femme, très largement utilisés. Le citrate de clomifène et le
cyclofénine ne semblent guère avoir répondu aux espoirs qu'ils avaient
suscités. Le facteur LH-RH, certainement beaucoup plus prometteur, a,
jusqu'à présent, surtout été employé à titre diagnostique.
e) Les hyperprolactinémies
Le traitement des stérilités par hyperprolactinémie doit d'abord être
étiologique. Aussi faut-il traiter par exérèse neurochirurgicale ou par
radiothérapie les adénomes à prolactine et, beaucoup plus souvent,
supprimer le facteur iatrogène. On sait en effet que les substances à
effet antidopaminergique sont largement utilisées pour leur action
neuroleptique, soit comme psychotropes (par exemple le sulpiride ou la
chlorpromazine), soit comme hypotenseurs (rauwolfia), pour leur action
antihistaminique (telle la cimétidine ou Tagamet*) ou gastro-entérologie
(métoclopramide ou Primpéran*). Le traitement étiologique n'est pas
toujours suffisant et doit être complété par les antiprolactiniques dont
l'action est remarquablement rapide (bromocriptine à la dose de 5 à 7,5 mg
par jour pendant plusieurs mois).
f) Les androgènes
Tant que le mécanisme d'action de la testostérone sur la spermatogenèse demeurera inconnu, les indications des androgènes ne pourront qu'être empiriques. On les utilise :
- soit à dose infraphysiologique (50 à 150 mg par mois) pour favoriser la spermatogenèse en cas de baisse de la testostérone, surtout s'il existe une hypospermie ;
- soit à dose supraphysiologique pour freiner la spermatogenèse, soit
totalement lorsque l'on veut obtenir une azoospermie par exemple en cas de
facteur immunologique (1 à 1,5 gramme par mois), soit partiellement
lorsque l'on désire en cas de polyspermie, obtenir une diminution et non
une disparition des spermatozoïdes (250 à 400 mg par mois).
g) Les stérilités auto-immunes posent un problème difficile
Faute de pouvoir disposer d'un traitement immunodépresseur efficace et non toxique, on en est réduit à des thérapeutiques empiriques :
- suppression temporaire de la spermatogenèse (pour faire disparaître les antigènes et par conséquent les anticorps) par une androgénothérapie massive et brève ;
- les seuls immunodépresseurs qui aient été utilisés, avec des résultats d'ailleurs variables, sont les corticoïdes.
On a tenté d'associer les deux méthodes (utilisation des corticoïdes lors de la remontée de la spermatogenèse).
- IAC (insémination artificielle avec sperme du conjoint) avec ou sans
aspiration de la glaire après élimination des agglutinats par lavage ou
filtration.
h) Les stérilités excrétoires
Leur diagnostic est habituellement facile en raison du bon volume des
testicules, de signes de rétention spermatique plus ou moins étendue, du
taux normal de la FSH, de l'absence d'antécédents gonadiques et parfois de
l'existence d'antécédents de traumatisme déférentiel ou d'épididymite.
L'analyse biochimique du sperme est normale avec en particulier un taux
normal de carnitine et de a-1 gluconidase qui sont les marqueurs
épididymaires. A l'exception des agénésies déférentielles, elles
commandent l'exploration chirurgicale. Cette exploration permet une
chirurgie à visée réparatrice sauf dans les rares cas de défaut de
jonction entre le testicule et l'épididyme et les sténoses inflammatoires
des canaux éjaculateurs car les tentatives de désobstruction endoscopique
restent encore bien aléatoires. La création d'une spermatocèle
artificielle, ingénieusement imaginée pour créer un réservoir de
spermatozoïdes ponctionnable aux fins d'une insémination artificielle dans
les stérilités excrétoires irréversibles est abandonnée. Dans les cas
habituels, il s'agit d'une obstruction post-infectieuse de l'anse
épididymo-déférentielle qui peut être réparée par une anastomose entre la
tête de l'épididyme et le déférent. Les techniques de microchirurgie ont
considérablement amélioré les résultats. Cependant, lorsque l'obstruction
est trop ancienne, le sperme peut rester trop pauvre en spermatozoïdes,
même si l'anastomose est bien perméable. Les ponctions épididymaires de
spermatozoïdes, en cas d'agénésie déférentielle ou d'échec d'anastomose
épididymo-déférentielle, sont couplées à la fécondation in vitro ;
éventuellement avec micro-inspection dans l'ovocyte. Les résultats restent
encore aléatoires (<10 %).
i) L'insémination artificielle
avec le sperme du conjoint (IAC)
Il n'est pas rare de mettre en évidence plusieurs facteurs
étiologiques. Ces associations étiologiques qui sont très variées, posent
des problèmes thérapeutiques très difficiles surtout dans les formes
mixtes de mécanisme sécrétoire et excrétoire. En l'absence d'une étiologie
décelable, de nombreuses stérilités sont justiciables d'un traitement
majeur : l'insémination artificielle avec sperme du conjoint (IAC). Ces
indications se sont considérablement étendues, non seulement avec le
sperme frais, mais avec le sperme congelé.
j) Les IAC avec sperme frais
Elles restent indiquées lorsqu'une anomalie mécanique (hypospadias) ou
un trouble sexuel empêche l'éjaculation intravaginale. Dans ce dernier
cas, l'indication devrait être discutée avec un psychotérapeute en sachant
que, lorsque le trouble sexuel n'a pas suscité de demande thérapeutique et
que la stérilité qui en résulte en constitue l'unique motivation, le
traitement psychanalytique paraît bien aléatoire. Elles sont de plus en
plus utilisées dans certaines insuffisances spermatiques globales ou
dissociées (à condition que la tératozoospermie ne soit pas trop sévère et
que la numération et la mobilité ne soient pas trop diminuées) après
amélioration du sperme in vitro. Elles peuvent également être
envisagées dans les anomalies du volume de l'éjaculat, dans certaines
polyzoospermies, dans certaines hyperviscosités et en cas d'éjaculation
rétrograde.
k) Les IAC avec sperme congelé
La conservation du sperme n'est actuellement pratiquée qu'à titre préventif. Elle n'est pas encore utilisable dans le traitement des insuffisances spermatiques car les spermes pauvres tolèrent mal la congélation et ne peuvent donc être "enrichis" par accumulation. Par contre, elle doit toujours être proposée :
- avant la mise en uvre d'un traitement stérilisant (irradiation, chimiothérapie) dont les indications s'étendent rapidement ;
- avant une vasectomie.
l) Les méthodes visant à améliorer le sperme in vitro comme préalables à l'IAC
* Les méthodes d'enrichissement tendent à augmenter le nombre et la mobilité des spermatozoïdes :
- Le fractionnement est actuellement la méthode la plus efficace. Le recueil fractionné permet très simplement de doubler au moins la concentration des spermatozoïdes dans la meilleure fraction (qui est la dernière dans 94 % des cas).
- La sélection des spermatozoïdes a pour but de séparer les spermatozoïdes mobiles des spermatozoïdes non mobiles par des techniques de filtration.
* Les méthodes visant à améliorer la mobilité des spermatozoïdes
par des substances gamétokinétiques : les plus couramment utilisées sont
la caféine et la kalikréine.
m) Résultat de l'IAC
Le pourcentage de succès varie selon les statistiques de 6,2 à 31 %. Il
faut insister sur la nécessité de ne tenter les IAC que lorsque la preuve
de l'amélioration du sperme (le plus souvent par fractionnement) a été
apportée par un test de pénétration in vitro positif.
Il n'existe plus que deux solutions de remplacement : l'adoption ou
l'insémination artificielle de la femme avec un sperme de donneur (IAD).
Le choix d'une solution de remplacement est toujours difficile car
l'adoption et l'IAD peuvent être considérées comme des expériences "contre
nature".
a) L'adoption
Depuis quelques années, l'adoption a radicalement changé de visage.
L'adoption traditionnelle disparaît peu à peu en raison de la considérable
diminution du nombre de jeunes enfants abandonnés. Les adoptions
habituelles concernent de plus en plus des enfants "particuliers", qu'il
s'agisse d'enfants physiquement handicapés, d'enfants originaires d'une
ethnie différente, d'enfant âgés enfin. La législation a entériné cette
évolution par une série de mesures destinées à favoriser l'adoption et à
protéger au mieux les enfants.
b) L'insémination artificielle par donneur (IAD)
A l'instar de l'adoption, son visage s'est radicalement transformé. On
a de moins en moins recours à la traditionnelle utilisation du sperme
frais. Par contre, l'utilisation de sperme congelé, depuis la création en
1973 des Centres d'Etude et de Conservation du Sperme humain (CECOS), a
donné à l'IAD ses lettres de noblesse. Son succès s'explique, d'une part,
par l'évolution de la mentalité des jeunes couples, d'autre part, par
l'officialisation rassurante des banques de sperme et les principes qui
régissent la sélection des donneurs.
c) Les modalités
pratiques
La prise en charge du couple est assurée d'une part par le CECOS, d'autre part par le gynécologue et l'urologue.
Le CECOS est responsable :
- de la sélection des donneurs qui est inspirée par le double principe de la gratuité du don et du don d'un couple marié ayant des enfants ;
- de la conservation du sperme dans l'azote liquide à -196° sous forme de paillettes de 0,25 ml contenant 6 à 18 millions de spermatozoïdes par dose ;
- des indications : stérilité masculine jugée définitive ou, beaucoup plus rarement, risque de transmission d'une tare génétique paternelle ;
- choix du donneur qui est inspiré par le souci d'éviter des dissemblances, c'est-à-dire l'introduction d'un caractère morphologique héréditaire qui n'existe pas chez un des deux conjoints.
Les résultats : le pourcentage de grossesses obtenues en 5 ans est de
43,7 %. Il dépend pour une grande part de l'âge de la femme et du nombre
de cycles inséminés, et peut s'élever à 70 % chez les femmes de moins de
30 ans ayant persisté pendant plus de 6 cycles.
Au terme de cette étude, il convient de faire le point des connaissances actuelles et d'envisager les perspectives d'avenir.
L'exploration paraclinique d'une stérilité masculine n'apporte pas assez de renseignements pour pouvoir être systématisée. Deux acquisitions récentes méritent une place privilégiée car elles permettent de mieux comprendre le mécanisme en cause : le dosage de la FSH dont on ne saurait trop souligner la valeur diagnostique et l'étude du spermocytogramme qui contribue à démembrer le chapitre complexe des tératozoospermies.
En matière de thérapeutique, le bilan est mince et suit approximativement les progrès de la physiologie:
- l'insuffisance gonadotrophique justifie tous les espoirs, mais elle est exceptionnelle ;
- les stérilités sécrétoires ne donnent lieu qu'à des thérapeutiques empiriques qui, même lorsqu'elles apparaissent couronnées de succès - telles les varicocèles - ne connaissent pas de justification physiopathologique précise ;
- les azoospermies excrétoires ne répondent pas à tout coup à la chirurgie réparatrice car elle n'est pas toujours capable de rétablir la perméabilité des voies excrétrices et elle ne permet pas toujours d'obtenir un sperme normal en particulier lorsque l'obstruction est très ancienne.
Sans préjuger d'éventuels bouleversements thérapeutiques, l'amélioration du pronostic peut être recherchée dans l'amélioration des techniques d'IAC. Il est en effet certain que l'on pourra optimaliser le sperme par enrichissement (grâce aux progrès des techniques de congélation, de conservation et de sélection des spermatozoïdes, ce qui suppose une appréciation du pouvoir fécondant au niveau cellulaire) et l'utiliser de manière plus judicieuse.
Une telle évolution des techniques de procréation médicalement assistée pourrait aboutir à la fécondation in vitro d'un ovocyte par quelques centaines, voire par un seul spermatozoïde apte, la cellule in vitro du blastocyte et sa transplantation dans la trompe. La fécondation in vitro ne serait plus alors seulement le traitement des stérilités féminines tubaires, mais aussi celui des grandes insuffisances spermatiques.
Principes généraux d'exploration du couple infertile CHEZ L'HOMME
1/ Explorations échographiques et
radiologiques
Elles sont indiquées en cas d'hypogonadisme
congénital mais cette circonstance est rare et en général
déjà explorée antérieurement.
Dans le cadre de la
consultation d'infécondité, elles sont indiquées sur la
découverte d'un hypogonadisme acquis, de perturbations des
fonctions endocrines et parfois sur des arguments cliniques
(acromégalie).
L'hyperprolactinémie doit être
authentifiée avant l'exploration radiologique et les autres
causes (stress, iatrogènes) éliminées.
Quoiqu'il en soit
ces affections représentent moins de 1 % des consultations
pour infécondité.
Ils sont plus fréquemment indiqués en
infécondité masculine.
L'échographie peut être scrotale
et/ou endorectale.
Dans le cadre de la recherche
d'anomalies urinaires, elle peut être complétée par une
échographie de l'appareil urinaire et si besoin par une UIV.
Elle va permettre de visualiser la masse
testiculaire, d'en situer la position, d'en mesurer le
volume.
Elle permet également de visualiser l'épididyme
et de mettre parfois en évidence une hydrocèle ou une
varicocèle.
Elle est indiquée systématiquement dans les
cas d'apparition :
- d'une douleur testiculaire ;
-
d'une modification du volume testiculaire ;
- d'une
irrégularité à la palpation testiculaire ;
- d'une
gynécomastie ;
et, pour certains également en cas
d'antécédent de cryptorchidie ou de présence d'atrophie
testiculaire.
Elle a pour but d'éliminer une pathologie
tumorale.
L'exploration est indiquée également dans
les cas :
- d'épanchement liquidien (hydrocèle) gênant
la palpation testiculaire ;
- d'anomalies à la
palpation de l'épididyme retrouvant des épididymes
indurés, dilatés, nodulaires ;
- de la mise en place
d'un traitement stimulant la spermatogenèse en cas de
testicule hypotrophique.
Elle va permettre de visualiser la
prostate, les vésicules séminales, l'ampoule déférentielle
avec l'abouchement des canaux déférents.
Elle est
indiquée systématiquement s'il existe une anomalie
congénitale de l'appareil génito-urinaire chez le patient
ayant un spermogramme pathologique.
Elle est indiquée
également dans le bilan d'une hémospermie.
Elle est
indiquée en fonction des tableaux cliniques et biologiques
suivants :
- haute : après examen clinique mettant
en évidence des testicules normaux, une FSH normale, un pH
et un volume de l'éjaculat normaux, des marqueurs
épididymaires abaissés.
Elle permettra de dépister
d'éventuelles lésions associées au niveau de la prostate
ou des vésicules séminales.
Elle est associée à
l'échographie scrotale qui décrira les modifications
épididymaires ;
- basse : suspectée sur un volume
de l'éjaculat bas, un Ph acide si un effondrement des
marqueurs biochimiques des vésicules séminales, des
épididymes, des dédérents alors que le volume testiculaire
est normal.
Elle montrera l'absence de vésicules
séminales dilatées témoignant d'un obstacle, des
calcifications prostatiques, des kystes compressifs,...
On recherchera alors des pathologies unilatérales ou partielles au niveau du carrefour et des vésicules séminales (obstacle, absence).
L'échographie est faite en deuxième
intention après avoir mis en évidence soit des
spermocultures positives récidivantes, soit des
modifications du volume, du pH de l'éjaculat, des
marqueurs biochimiques du plasma séminal et des signes
indirects d'infection au spermogramme (nécrospermie,
leucocytes...).
L'échographie peut montrer des images
de prostatite chronique, des dilatations des vésicules
séminales ou de leurs parois.
L'examen par résonance magnétique nucléaire
est indiqué chaque fois que l'on veut préciser les lésions
anatomiques dépistées par les examens précédents.
Elle
complète le bilan et sera utile pour orienter la conduite à
tenir.
D'autre part, elle est indiquée lorsqu'un ou les
deux testicules ne sont pas retrouvés dans le scrotum, et ne
sont pas mis en évidence dans les canaux inguinaux par
l'échographie.
Elles sont parfois indiquées au cours de
l'exploration chirurgicale de l'azoospermie à testicules
normaux.
La déférento-vésiculographie va mettre en
évidence une anomalie des voies génitales internes et guider
le chirurgien quant à la conduite à tenir.
Elle doit être
effectuée par un chirurgien averti avec douceur et non à
contre-courant, certains l'accusant de pouvoir entraîner des
lésions et préférant faire un simple test de
perméabilité.
Examen largement utilisé pour mettre en
évidence un reflux, parfois associé à l'échographie qui
montre la dilatation veineuse témoignant ainsi d'une
varicocèle clinique ou subclinique.
Performants pour
certains, ces examens ne sont pour d'autres d'aucune utilité
tant il est vrai que la littérature abondante sur le sujet
apporte des conclusions très variables.
Pour certains le
varicocèle subclinique est une entité, d'autres ne
considèrent que les varicocèles cliniquement
palpables.
Pour notre part nous ne considérons que les
varicocèles palpables et avons entrepris une étude
prospective des effets du varicocèle et de sa chirurgie sur
les résultats biologiques et de ceux du
Doppler.
2/ Analyse des prélèvements sanguins
Indiqué principalement s'il existe une
azoospermie ou une oligospermie sévère (< 5 x 106 /
ml).
On peut se contenter d'un dosage de la FSH. S'il
existe des signes d'hypoandrogénie ou une diminution
importante de la taille testiculaire l'on associera les
dosage de LH, testotérone, estradiol et prolactine.
Le
dosage de ces hormones est également obligatoire en cas de
dysfonction sexuelle ou s'il existe une gynécomastie ou des
modifications récentes du volume ou de la consistance des
testicules.
Les hypogonadismes se traduisant par une
baisse des gonadotrophines imposent une exploration de la
fonction hypothalamo-hypophysaire et donc au minimun un test
au LHRH.
Réalisé sur un pool de trois à quatre
prélèvements à 15-20 minutes d'intervalle, le matin entre 9
et 12 heures.
Les résultats sont interprétés en fonction
de la clinique et des normes du laboratoire. Une
augmentation de FHS traduit un trouble de la
spermatogenèse.
Indiqué dans les oligospermies sévères et
les azoospermies sécrétoires en raison de la fréquence
augmentée des anomalies chromosomiques dans ces
populations.
S'il est de peu d'utilité pour le patient,
il peut être utile pour sa fratrie en posant l'indication
d'un conseil génétique dans la fratrie, conseil qui peut
amener un diagnostic prénatal si une anomalie à risque est
retrouvée.
Recherche des mutations du gène CFTR
(mucoviscidose) en cas d'azoospermie due à une agénésie
congénitale des déférents.
Ceci ne se fait que lors d'une
consultation de conseil générique.
Les résultats
orienteront les possibilités thérapeutiques.
Il est
probable que les analyses géniques se développeront
prochainement grâce à la mise en évidence de gènes impliqués
dans les fonctions testiculaires et celles du
spermatozoïde.
Elles ne sont réalisées qu'après en avoir
discuté avec le patient. Au-delà de la nécessité de les
réaliser avant une AMP, elles peuvent être proposées dans le
cadre d'un dépistage pouvant, pour certaines, déboucher sur
des pratiques thérapeutiques et/ou de prévention. Sérologies
virales non spécifiques de l'infécondité masculine (HIV 1 et
2) : sérologies bactériennes (syphilis, Chlamydia).
L'infection par Chlamydia, passée ou présente, comporte un
risque pour les voies génitales
masculines.
De première intention, il fait toujours
appel au spermogramme.
Cet examen est la base de la
démarche diagnostique biologique devant l'infécondité
masculine.
Il doit toujours être répété dans le temps, au
besoin à trois ou quatre mois d'intervalle, toujours précédé
d'une période d'abstinence de 3 à 5 jours, et toujours
effectué par masturbation au laboratoire (obligation
réglementaire).
Le laboratoire doit être entraîné et
compétent dans la réalisation de ces examens qui doivent
être standardisés, permettant une interprétation adéquate et
qui doivent être répétés afin de réduire les variations
intra-individuelles.
Ce spermogramme peut éventuellement
être précédé d'un test de Hühner au sein du couple.
En
effet le test de Hühner ou test postcoïtal est un examen
simple, réalisable au cabinet de consultation ou au
laboratoire, qui permet d'explorer les deux éléments du
couple et parfois de responsabiliser l'homme dans
l'infécondité du couple.
Les résultats sont à interpréter
en fonction du spermogramme, un test positif riche étant en
principe rassurant, un test pathologique implique d'autres
explorations décrites ci après.
Au terme de la
consultation et des résultats du spermogramme vont
apparaître deux situations qui demandent des conduites à
tenir bien définies :
- soit le spermogramme permet
d'identifier un facteur biologique responsable de
l'infécondité ;
- soit cet examen ne permet pas
d'identifier un facteur biologique responsable de
l'infécondité.
Nous allons voir successivement ces deux
cas de figure.
Elle se définit par l'absence de sperme,
l'homme ayant ou n'ayant pas de sensations
orgasmiques.
C'est une circonstance peu fréquente en
dehors de certaines populations (diabète, lésions
médullaires, chirurgie du petit bassin, troubles
psychogènes). L'anéjaculation psychogène témoigne souvent
d'un trouble psychologique important.
La recherche
d'une éjaculation rétrograde est obligatoire en cas
d'aspermie : une centrifugation des urines recueillies
après masturbation pourra permettre la mise en évidence de
spermatozoïdes.
Le recueil de spermatozoïdes mobiles
après alcalinisation des urines peut parfois permettre la
réalisation d'une technique d'AMP.
L'absence de spermatozoïde dans le plasma
séminal peut être due à une pathologie testiculaire, dont
il faudra rechercher la cause, ou à une pathologie
canalaire.
La démarche diagnostique dans ce cas là va
être orientée par les résultats de l'examen clinique, et
va faire appel à des examens complémentaires, tel que le
bilan hormonal ou les marqueurs biochimiques du plasma
séminal.
Le diagnostic différentiel entre azoospermie
sécrétoire et excrétoire sera fait en fonction de
l'ensemble des données cliniques et biologiques.
Dans
de rares cas où le diagnostic reste douteux, une
exploration chirurgicale sera envisagée.
Dans
d'exceptionnels cas, l'azoospermie sera due à un
hypogonadisme central, qui peut être soit primaire, soit
secondaire, et dont il faudra toujours rechercher la cause
et éliminer une tumeur hypophysaire.
Le traitement est
alors un traitement substitutif hormonal.
Dans le cas
des pathologies canalaires, les causes peuvent être dans
de rares cas fonctionnelles, dues à un processus
inflammatoire, infectieux, et céder à la mise en place
d'un traitement par antibiotique-anti-inflammatoire, ou le
plus souvent, être des pathologies organiques de cause
obstructive.
Le diagnostic d'agénésie des vésicules
séminales et du déférent peut être porté sur une
hypovolémie majeure au niveau du spermogramme, volume
inférieur à 1 ml, un pH du sperme acide, le plus souvent
autour de 6.5, l'absence de fructose, d'acyl-carnitine et
un effondrement des marqueurs épidymaires. Si jusqu'à
quelques années il n'y avait pas de traitement dans
l'agénésie vésiculo-déférentielle, depuis peu, on peut
ponctionner les spermatozoïdes au niveau de l'épididyme,
et utiliser ces spermatozoïdes mobiles lors d'une
fécondation in vitro programmée chez la partenaire, en
ayant pris le soin de s'assurer du dépistage des mutations
sur le gène de la mucoviscidose, dans un premier temps
chez la partenaire, et au mieux chez les deux membres du
couple.
En cas d'obstruction épididymaire, le taux des
marqueurs biochimiques de l'épididyme sera d'autant plus
bas que l'obstruction chirurgicale, avec bilan des
lésions, suivi d'une anastomose épididymo-déférentielle
(AED), peut être tentée.
Certaines équipes réalisent la
ponction des spermatozoïdes épididymaires en même temps
que l'AED.
Le troisième tableau d'azoospermie est
le tableau d'une azoospermie sécrétoire, due à un
dysfonctionnement testiculaire. Souvent, mais pas
obligatoirement, la FSH est dans ce cas là augmentée, le
double des valeurs de la normale (la taille testiculaire
est ici un examen précieux).
Le caryotype peut être
normal ou perturbé, témoignant par exemple d'un
Klinefelter, et en général il n'existe pas de possibilité
thérapeutique chez ces patients.
Les études épidémiologiques prospectives ont montré que les chances de fécondation étaient très diminuées lorsque la numération des spermatozoïdes étaient inférieures à 5 millions de spermatozoïdes par ml. La démarche diagnostique encore une fois va faire appel aux données de l'examen clinique, mais également à la spermoculture, aux marqueurs biochimiques du plasma séminal et au bilan hormonal. La conduite à tenir sera d'essayer de mettre en évidence une origine excrétoire ou secrétoire à cette oligospermie. Le traitement dépendra de la cause, en sachant que l'on commencera toujours par un traitement médical, avant de réaliser soit un traitement chirurgical en cas d'obstruction, soit une technique d'AMP, en cas d'insuffisance testiculaire.
Un pourcentage de spermatozoïdes à
mobilité normale, inférieur à 10 %, contrôlé sur plusieurs
examens de sperme, doit faire évoquer une pathologie
flagellaire qu'il conviendra de rechercher par un examen
de l'ultrastructure du spermatozoïde en microscopie
électronique.
Ainsi on peut mettre en évidence des
anomalies majeures, expliquant cette absence de
mobilité.
Lorsqu'il existe des anomalies
ultrastructurales importantes, il faut savoir diriger le
couple vers une technique de fécondation microassistée.
Ces anomalies étant souvent associées à des pathologies
respiratoires. Il est bon de s'acquérir de l'histoire
familiale de l'individu (conseil génétique).
Un pourcentage de spermatozoïdes de
morphologie normale très réduit compromet les chances de
fertilité.
Associée à un nombre important de cellules
de la lignée germinale et à une oligospermie, la
tératospermie témoigne d'une atteinte testiculaire dont
l'origine peut être infectiueuse, toxique, médicamenteuse,
due à une varicocèle ...
Un tableau uniforme d'un
pourcentage de spermatozoïdes à la tête microcéphale
supérieur à 90 % signe une absence d'acrosome et donc une
absence de possibilité de fécondation spontanée.
La présence d'autoagglutinats spontanés
au niveau du spermogramme impose la recherche d'une
auto-immunisation d'autant plus qu'il existe des
antécédents traumatiques, chirurgicaux, infectieux.
Par
la technique des immunobilles, on peut visualiser les
anticorps ou les différentes parties du
spermatozoïde.
Les conséquences pathologiques sont en
général nettes, si plus de 50 % de spermatozoïdes sont
recouverts d'anticorps.
Différentes conduites
thérapeutiques sont été adoptées, la corticothérapie à
forte dose peut être tentée mais il existe des effets
secondaires, des inséminations intra-utérines après
préparation de sperme et notamment immunoabsorption des
spermatozoïdes porteurs d'anticorps sur plaque, ou la
fécondation in vitro voire la micro-injection ont été
proposées à ces patients.
En fait, elle constitue le symptôme
biologique le plus souvent rencontré au niveau du
spermogramme.
La démarche pragmatique est résumée au
niveau du tableau 2-V et tient compte de l'ensemble es
examens biologiques et des examens cliniques.
Pour
nous, la spermoculture est un examen de première
intention, et il faut la prescrire d'autant plus
facilement devant une variation de pH, une variation de
volume, la présence de polynucléaires dans le sperme, pour
certains, la présence de flagelles enroulés ou de
flagelles isolés, et des troubles de la viscosité,
associés à une asthénospermie et une nécrospermie.
En
effet, pour de nombreux auteurs, ces signes pris dans leur
ensemble ou non pourraient constituer la preuve d'une
infection ou inflammation du tractu génital.
La
spermoculture prend ici toute sa place. Pourra également
être réalisée la recherche de Chlamydia au niveau du
prélèvement urétral et la sérologie.
Les techniques de
dépistage par biologie moléculaire à condition d'être
réalisées dans les laboratoires compétents avec des
conditions drastiques, amèneront un plus au
diagnostic.
Pour certains auteurs, la spermoculture, en
présence de tels signes au niveau du spermogramme, n'a de
valeur que si elle est positive, une spermoculture
négative n'infirmant pas un processus infectieux.
Dans
certains cas, le traitement d'épreuve par antibiotique
éventuellement associé à un anti-inflammatoire est
discuté.
Dans les infections récidivantes, ne cessant
pas aux traitements, il est utile de s'enquérir de
l'existence d'autres foyers d'infection chronique et
notamment dentaires.
Par ailleurs, si toute suspicion
d'infection est éliminée, si on a écarté tout facteur de
risque pouvant donner un tel tableau de stress
testiculaire, un traitement d'épreuve par antioestrogène a
pu être proposé.
Ainsi les caractéristiques du spermogramme
vont être variables allant de l'oligospermie modérée au
spermogramme tout à fait normal, sans aucun critère
biologique ou pathologique.
La démarche diagnostique dans
ce cas ne peut, encore plus, se concevoir que dans une
démarche de diagnostic d'infécondité de couple.
Le
pronostic est incertain, mais il ne faut pas oublier qu'au
fur et à mesure que le temps passe, les couples qui
consultent pour infécondité ont une fécondabilité de plus en
plus réduite (les autres auront conçu pendant ce
temps).
C'est ici que l'exploration de l'unité
fonctionnelle glaire/sperme prendra toute son importance;
notamment par la réalisation des tests de compatibilité
in-vitro croisés. C'est également dans ce cas que vont
prendre toute leur importance les tests d'exploration des
différentes fonctions des spermatozoïdes.
Dans ce cas, il
existe deux attitudes, soit une attitude pragmatique (et
forcément réductrice) qui se traduit par la réalisation
d'une fécondation in-vitro, sans chercher à expliquer la
pathologie au niveau de la fonction reproductrice mâle,
fécondation in-vitro qui permettra de tester la fécondance
de sperme in-vitro ; soit une attitude explicative (plus
globalisante prenant en compte l'individu) qui va essayer de
rechercher l'étiologie de cette stérilité pour laquelle le
spermogramme n'aura pas permis d'identifier un facteur et
qui mettra en place en certain nombre d'examens.
La
démarche diagnostique peut comprendre :
Il s'agit d'étudier le mucus cervical
(score d'Insler), le sperme, et la pénétration des
spermatozoïdes dans le mucus cervical.
De plus la
compatibilité du sperme de l'homme avec une glaire témoin
et la compatibilité de la glaire de la femme avec un
sperme témoin seront étudiés. Les résultats permettront de
mettre en évidence une participation masculine ou/et
féminine ou mixte à cette infécondité de couple.
Comme
pour un spermogramme, le sperme doit être recueilli, au
laboratoire, après 3 à 5 jours d'abstinence.
La glaire
est prélevée dans le canal endocervical à l'aide d'un
aspiglaire, en période ovulatoire (en fait 1 à 2 jours
avant l'ascension de la courbe thermique).
La glaire
étant dans un tube capillaire va être mise en contact avec
le sperme. Après 30 minutes de migration on notera la
distance de migration, le nombre de spermatozoïdes ayant
pénétré dans le tube, la capacité de migration (différence
de densité de migration entre le point de contact et celui
le plus éloigné) ; enfin la survie des spermatozoïdes sera
appréciée à 4 heures.
Ces tests sont, en première
intention, réalisés sans traitement particulier, pour peu
que l'on ait authentifié une ovulation.
En fonction des
premiers résultats, un traitement peut être proposé avant
de les refaire.
Les résultats sont précieux pour faire
la synthèse des deux éléments du couple.
Une absence ou une forte inhibition de la
pénétration des spermatozoïdes dans la glaire cervicale,
avec des spermatozoïdes présentent des mouvements
atypiques, alors qu'ils semblent fixés à la glaire («
shaking » phénomène) imposent la recherche d'une
immunisation antispermatozoïde.
Cette recherche est
d'autant plus justifiée qu'il existe des antécédents
traumatiques, chirurgicaux, infectieux de l'appareil
génital.
En première intention, le dépistage est
réalisé au niveau des spermatozoïdes (la recherche d'une
immunisation n'est pas traitée ici) par réaction
d'agglutination mixte (MAR-test) utilisant des hématies
humaines revêtues d'immunoglobulines ou des billes
recouvertes d'anticorps, d'en préciser les sites de
fixation et la nature de ces anticorps.
Le test est
positif si plus de 10 % des spermatozoïdes sont porteurs
d'anticorps et a une valeur pathologique réelle au dessus
de 50 %.
Une recherche de ces anticorps dans le plasma
séminal et le plasma sanguin sera effectuée.
Les analyses font appel à des systèmes
d'enregistrement couplés à des systèmes
micro-informatiques.
Ces systèmes permettent d'analyser
très rapidement des centaines de trajectoires de
spermatozoïdes en un temps très bref et notamment donnent
le pourcentage de cellules mobiles, la vitesse
curvilinéaire, la vitesse linéaire, l'amplitude du
débattement latéral de la tête parmi d'autres
paramètres.
Ces systèmes d'analyse peuvent cependant
être pris en défaut et doivent être utilisés avec une
attention particulière.
On a mis en évidence des
corrélations entre certains paramètres si la fécondance
des spermatozoïdes.
Par ailleurs, ils permettent de
rechercher certains syndromes particuliers, comme par
exemple l'absence de déplacement latéral de la tête dans
des spermes qui apparaissent microscopiquement mobiles
mais qui ne pénétreront pas la glaire.
L'autre
intérêt de ces appareillages est d'étudier l'effet de la
capacitation de différents effecteurs pharmacologiques ou
toxicologiques sur la mobilité des spermatozoïdes.
L'acrosome est une vésicule de sécrétion
coiffant la tête du spermatozoïde et contenant les enzymes
nécessaires à la traversée des enveloppes de
l'oeuf.
Ces enzymes sont activées et relarguées dans le
milieu extérieur lors de la réaction acrosomique.
Pour
être fécondant, le spermatozoïde doit avoir un acrosome
intact dans les conditions de base, et faire la réaction
acrosomique en présence d'inducteurs spécifiques
physiologiques (zone pellucide, progestérone) ou
pharmacologiques (calcium ionophore, esters de
phorbols).
L'exploration de la fonction acrosomique
comprend donc l'étude du statut acrosomique basal et la
réponse aux inducteurs.
Elle est indiquée en vue de
choix de technique d'assistance médicale à la procréation
(AMP) ou en cas d'échecs de fécondation in vitro (FIV).
Ces tests ne sont pas des tests de
routine et sont essentiellement indiqués en cas d'échecs
de FIV.
- Etude de la qualité du noyau du spermatozoïde
: la chromatine du spermatzoïde est très condensée et
certaines stérilités peuvent être dues à des défauts de
condensation du noyau.
La qualité du noyau est
appréciée par les colorations au bleu d'aniline ou à
l'acridine orange.
- Test de fécondation d'ovocytes de
hamster dépellucidés : lorsque l'on enlève la zone
pellucide, les ovocytes de hamster peuvent être fécondés
par les spermatozoïdes humains. Cette propriété peut être
utilisée pour évaluer la capacité des spermatozoïdes à
fusionner avec la membrane plasmique des ovocytes.
-
Hémi-zona test : ce test consiste à évaluer la capacité
des spermatozoïdes à se fixer sur une zone pellucide
provenant d'ovocytes non fécondés en FIV.
- Microscopie
électronique : l'étude ultrastructurale, examen long et
difficile, peut permettre de mettre en évidence des
anomalies non visibles en microscopie optique pouvant être
responsables d'échecs de FIV et de caractériser les
anomalies flagellaires responsables des troubles de la
mobilité.
Si tous ces tests donnent des indications
précieuses sur une fonction particulière du spermatozoïde,
aucun ne permet à lui seul d'évaluer correctement le
pouvoir fécondant qui met en jeu toutes les fonctions du
spermatozoïde (le seul « test » permettant de juger de
l'aptitude à la fécondation étant la FIV).
C'est pour
cela que nous avons établi un score multiparamétrique
incluant des éléments de la mobilité, de la morphologie et
de la fonction acrosomique qui permet de prédire jusqu'à
85 % des résultats de la FIV et qui constitue donc un
outil précieux dans le choix des techniques d'AMP.
est indispensable pour apprécier l'existence d'une ovulation, sa date, ses modalités, ainsi que l'allure et la durée du plateau post ovulatoire, elle permet également de fixer dans le cycle la date de centaines explorations et de les interpréter.
La courbe thermique pour la grossese
chez l'homme : le spermogramme
- modalités
pratiques
- Interprétation
- Spermogramme
et tests de fécondance : intérêt et limites
clomifène
Obésité et
reproduction
Inséminations artificielles avec sperme de conjoint
Fécondation in vitro et ICSI Les enfants de l’ICSI
Quelle
technique de Procréation Médicalement Assistée
(IIU, FIV, ICSI)
pour quelle infertilité ?