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Proctologie

L'examen proctologique par le médecin traitant.

Formes cliniques des hémorroides

Traitement des hémorroïdes

Conduite à tenir devant une fissure anale


L'examen proctologique par le médecin traitant.

Ce chapitre rappelle la conduite d'un examen aussi simple et répandu que celui de l'anus, voire celui du rectum qu'il est souvent nécessaire de " dédramatiser ".

L'INTERROGATOIRE précise :

- la nature des troubles : rectorragies, douleur, prurit, brûlure, gêne, faux besoins, incontinence, etc. ;
- leur rythme : dans le temps, selon les selles, les voyages, les repas
- l'exonération : indolore, sensible (fissure ?), régulière, spontanée, provoquée ;
- le transit : constipation, diarrhée, alternance diarrhée-constipation, émission de glaire (tumeur villeuse ?) ;
- les signes généraux : douleurs abdominales, amaigrissement, anorexie, etc. ;
- les antécédents personnels : chirurgicaux, médicamenteux, radiothérapiques (rectite radique) ;
- la prise de médicaments : suppositoires ? nature, durée (rectite à la glycérine) ;
- les antécédents familiaux : proctologiques (hémorroïdes), digestifs (polypes ou cancers recto-coliques, péritonites, cancer du foie), divers (cancers du sein), parasitaires (oxyurose) ;

L'EXAMEN

La position : joue gauche sur la table, dos creusé, genoux écartés, fesses en l'air. Rappeler au patient, en le rassurant de l'inconfort relatif de la posture, la rapidité de l'examen qui sera doux et indolore. Un bon éclairage est nécessaire, pivotant, mobile et focalisant.

L'inspection

Elle révèle une anite, un eczéma, un abcès, des pustules, des orifices fistuleux, des paquets hémorroïdaires prolabés, une fissure, une plaie opératoire, des marisques, un chancre, des condylomes, du sang, voire des lésions herpétiques, un orifice externe de fistule masqué par un relief ..

La palpation

Elle peut révéler une douleur. En écartant les plis radiés, on peut trouver une fissure cachée, un chancre, des condylomes, etc.
Un regard sur les fesses et sur le sacrum est toujours utile (orifice lointain de fistule, sinus pilonidal, maladie de Verneuil).

Le toucher rectal : Il se pratique à l'aide d'un produit indolore...
                              Le malade est prévenu et décontracté.

Le toucher rectal peut être impossible

- mais non douloureux, il peut s'agir d'une sténose anale (cicatricielle par exemple), ou d'un rétrécissement du canal anal par cancer, voire corps étranger oublié...
- car douloureux, cet examen conduit pour nous à un geste rapide sous anesthésie générale (fissure, abcès). Nous récusons l'anesthésie locale pour l'exploration de telles algies en urgence.

Le toucher rectal est possible

Il précise alors le siège d'une douleur, une contracture sphinctérienne, une masse, des condylomes, un corps étranger, un fécalome, une tumeur.

Remarques :

Sauf thrombose hémorroïdaire interne, il est illusoire de faire le diagnostic d'hémorroïdes au toucher rectal !
Le toucher rectal, en genupectorale, peut être complété par un toucher rectal en décubitus dorsal ou par un toucher vaginal.

L'anuscopie

L'anuscope doit faire partie du matériel médical du généraliste au même titre que l'otoscope ! Il doit être bien lubrifié, propre, stérilisé, voire jetable à usage unique (risque des maladies vénériennes).
Cet examen est souvent mal vécu, quelquefois sensible et, parfois, procure une impression de froid. Il convient donc d'en avertir le patient.
Bien éclairé avec l'anuscope, manche en haut, tenu de la main gauche, on peut mettre en évidence le bas rectum (rectocolite hémorragique, tumeurs, corps étrangers) et, au retrait, le canal anal et le bourrelet hémorroïdaire.

CONCLUSION

L'examen proctologique au cabinet du généraliste est donc en mesure d'apporter le diagnostic. Ce dernier peut être compatible avec un traitement médical, cet examen alors suffit (anite, eczéma, fissure jeune, hémorroïdes oedémateuses et saignantes).

Le plus souvent, dans notre expérience, il nécessite un complément car: - inspection, toucher rectal et anuscopie sont normaux ; - il s'agit de rectorragies. Les hémorroïdes seront évoquées en dernier lieu, après une endoscopie colique et ce dès l'âge de 20 ans - on suspecte une rectite, un Crohn, etc.

L'attitude du médecin généraliste doit être la suivante :

- il existe un problème éminemment chirurgical (cancer, grosses hémorroïdes, thrombose hémorroïdaire, fissure extrêmement douloureuse, condylomatose, corps étrangers, fistule), le patient doit être adressé à un proctologue chirurgical ou à un chirurgien connaissant la proctologie ;
- il existe un problème médical partiellement éclairé ou non encore élucidé par l'examen et c'est d'emblée une coloscopie qu'il faut savoir demander (rectorragies, petits polypes, rectocolite hémorragique, etc.). Un anuscope, un éclairage, des yeux et des doigts doivent ainsi régler plus de 50 % de la proctologie quotidienne .

Le matériel proctologique au cabinet du généraliste

· Un escabeau
· Une table solide et large
· un éclairage type lampe halogène
· quelques anuscopes (fin pour enfant, deux ou trois pour adulte)
· un anuscope jetable pour les patients atteints ou suspects de MST et/ou du sida
· des doigtiers
· un Iubrifiant incolore
· matériel à biopsie (pince, flacon, Bouin)
· matériel à anesthésie locale
· petit matériel chirurgical (pour incision de thrombose) : bistouri, curette, etc.

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