LA SEROCONVERSION
On appelle séroconversion le moment où les anticorps anti-HIV apparaissent chez une personne contaminée.
Pendant les deux à quatre semaines
qui suivent la contamination, le HIV infecte les cellules du système
immunitaire. Il se multiplie rapidement dans les lymphocytes
CD4 et les macrophages des ganglions lymphatiques. En réaction,
l'organisme produit des anticorps
. La présence d'anticorps dans le sang peut être décelable
dès la quatrième ou cinquième semaine après
la contamination avec, dans la très grande majorité des
cas, un délai maximum de huit semaines.
Le délai de séroconversion
La période entre la contamination
et la séroconversion s'appelle le délai de séroconversion
(passage d'une négativité des tests à une positivité
des tests). Pendant cette période (appelée
aussi fenêtre sérologique), l'infection ne peut pas être
reconnue par les tests de dépistage habituels mais l'organisme est
néanmoins infecté.
Exlste·t-Il des signes de la contamlnation ?
La contamination passe en général inaperçue, mais, pendant une période de quelques semaines, certaines personnes contaminées peuvent ressentir des troubles semblables à ceux d'une mononucléose (présence de ganglions, fièvre, courbatures et douleurs articulaires, éruption cutanée).
A partir de quel moment une personne contaminée peut·elle transmettre le virus ?
Dès qu'une personne est contaminée par le HIV, elle peut à son tour le transmettre, avant même d'avoir produit ses propres anticorps. La transmission du HIV est donc possible pendant la période qui précède la séroconversion. Une personne contaminée, malade ou non, reste indéfiniment porteuse du virus et en situation de pouvoir le transmettre.
Combien de temps après
la contamination le sida apparaît-il ?
Actuellement, le délai moyen d'apparition
du sida est estimé, selon les études, de sept à onze
ans après contamination. De nombreux facteurs influencent probablement
ce délai et notamment l'âge, l'accès aux soins ou d'éventuelles
recontaminations. D'après une étude réalisée
à San Francisco sur le devenir des personnes contaminées,
quatorze ans après séroconversion, 8 à 10 % d'entre
elles ne présentent aucun symptôme de la maladie et 68 % ont
développé un sida.
LES TESTS DE DEPISTAGE
Les tests de dépistage détectent la présence d'anticorps anti-HIV dans le sang et non directement la présence du virus.
Ils ne peuvent se faire qu'avec le consentement de la personne, qui doit être assurée que le test et son résultat resteront strictement confidentiels.
Quand faire un test de dépistage
?
Le test de dépistage s'adresse
à toutes les personnes suceptibles d'avoir été contaminées.
Il doit être notamment proposé aux patients présentant
des signes qui pourraient être en rapport avec une infection par
le HIV. Le résultat orientera alors le diagnostic et la conduite
à tenir.
Le dépistage précoce de la séropositivité permet une meilleure prise en charge. En pratique, le test est envisagé ou répété après une période de trois mois suivant l'exposition au risque, période correspondant à phase de séroconversion. Cela permet d'affirmer avec certitude un résultat négatif.
En France, le test est systématiquement proposé par le médecin lors des visites prénuptiales et prénatales. Il peut l' être aussi aux personnes qui vont subir une intervention chirurgicale et aux femmes qui envisagent une grossesse. Il est obligatoire en cas de dons d'organes, de tissus et de lait. Des circonstances accidentelles peuvent conduire exceptionnellement à pratiquer un test à l'insu du patient (par exemple pour un malade dans le coma). Celui-ci doit alors, dès que cela est possible, être informé du résultat, qu'il soit positif ou non.
Où demander un test de dépistage
?
En France, le test peut être demandé,
y compris par les mineurs, dans un centre de dépistage anonyme et
gratuit (CDAG, liste en annexe) ; auprès d'un médecin privé
ou hospitalier ; dans un dispensaire antivénérien ou dans
un centre de planification et d'éducation familiale. La plupart
des hôpitaux et des laboratoires sont en mesure d'effectuer ou de
faire effectuer le test.
Les centres de transfusion sanguine ne
doivent pas être considérés comme des centres de dépistage
par les personnes qui craignent d'avoir été contaminées.
En effet, ces centres ne doivent pas accepter les dons de sang des personnes qui auraient pu être contaminées récemment, pour éviter de mettre en circulation un sang contaminé que les tests de dépistage ne sauraient encore reconnaître.
Comment se pratique le test ?
Une simple prise de sang suffit sans qu'il
soit nécessaire d'être à jeun. Un ou deux tubes de
sang sont prélevés, au cas où il serait nécessaire
de faire pratiquer un test
de contirmation. Ces échantillons
sanguins servent ensuite à rechercher la présence des anticorps
anti-VIH.
Quels sont les tests de dépistage
utilisés ?
Deux tests par une méthode
immunoenzymatique (la méthode ELISA) sont pratiqués
en France parallèlement sur le même prélèvement.
Cette méthode, extrêmement fiable, dépiste efficacement
toutes les personnes séropositives (pour le HIV-1 et le HIV-2).
Cependant, sa très grande sensibilité sélectionne
parfois de fausses positivités (le test signale des personnes comme
séropositives pour le HIV alors qu'elles ne le sont pas en réalité).
De ce fait, il est important de confirmer le résultat du test par
un test plus spécifique.
Le test par la méthode du Western
Blot doit être pratiqué lorsque la méthode immunoenzymatique
a donné un résultat positif, afin de confirmer la contamination
par le virus. Il permet d'éliminer les fausses positivités.
Les résultats des deux méthodes sont obtenus en moyenne en
dix jours. En cas de résultat douteux du Western Blot, un autre
test est pratiqué un mois plus tard.
Certaines techniques plus sophistiquées,
comme la culture virale ou les techniques de PCR (Polymerase Chain Reaction),
permettent des analyses plus fines en cas de résultats douteux,
discordants ou difficilement interprétables. Réservées
aux laboratoires spécialisés, elles sont exceptionnellemenl
utilisées pour le dépistage, sauf pour le diagnostic précoce
de l'infection chez l'enfant.
Enfin, les tests rapides (donnant un résultat
en moins de deux heures) sont déconseillés car ils sont peu
fiables et doivent être confirmés par la suite.
Comment lire les résultats des
tests de dépistage ?
Les tests de dépistage ne détectent
que les anticorps produits en réaction contre le HIV, qui sont décelables
après la séroconversion (quatre à huit semaines après
la contamination). Il existe donc une
période pendant laquelle la personne est contaminée, encore
séronégative, mais pouvant déjà transmettre
le virus. Un résultat négatif peut donc avoir deux significations
:
Les résultats du test ne sont connus
que du patient, du technicien qui a réalisé le test, du biologiste
du laboratoire et d'un médecin tenus tous au secret professionnel.
La remise du résultat doit être l'occasion d'une discussion
approfondie entre le médecin et le consultant. Même s'il s'agit
d'un adolescent mineur, le médecin doit respecter le secret professionnel
et doit toujours discuter avec l'adolescent, en cas de séropositivité,
des moyens de prévenir sa famille (recommandation du Conseil national
de l'ordre des médecins, avril 1993) .
Actuellement, la très grande majorité
des résultats se révèlent négatifs, et l'entretien
doit alors aider la personne à adopter, si nécessaire, des
comportements de prévention.
*: la méthode ELISA est une
méthode immunoenzymatique
. Si vous désirer en savoir plus sur le principe du test ELISA,
cliquez sur le lien "immunoenzymatique".
Après la découverte de la séropositivité, les analyses suivantes s'imposent:
Le combat entre le HIV et le système immunitaire
Les patients atteints du SIDA ont des traitements très forts. Il faut surveiller la dose de médicaments dans l'organisme pour éviter les sur-dosages et leur effets secondaires et les sous-dosages.